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"Ça a encore plus de valeur d'être sacré sans avoir été champion olympique"

Laurent Vergne

Mis à jour 29/12/2017 à 11:33 GMT+1

Heureux et touché d'avoir été désigné sportif français de l'année 2017 par notre rédaction, Martin Fourcade est d'autant plus satisfait qu'il était persuadé qu'il ne pourrait pas être choisi en dehors d'une année olympique. Mais sa dernière campagne a été si phénoménale que, Jeux ou pas Jeux, notre numéro un, c'est bien lui.

Martin Fourcade, le patron du biathlon

Crédit: Eurosport

Il y a un an, alors que Teddy Riner avait été sacré sportif français de l'année par notre rédaction pour la toute première fois, nous avions évoqué le fait qu'une injustice venait d'être réparée, tant le monstre du judo français pesait depuis des années sur le sport tricolore. Mais, avions-nous ajouté, une autre injustice subsistait. Car Martin Fourcade, lui, n'apparaissait toujours pas à notre palmarès. C'est chose faite. Une nouvelle année de martien et le patron du biathlon mondial a fini par prendre place aux côtés des Riner, Manaudou, Parker, Agnel et autres Loeb. Amplement mérité.
Quand nous lui avons annoncé la nouvelle il y a quelques jours, Martin Fourcade n'a pas caché sa satisfaction. "Je suis très honoré, parce que, pour moi, le classement Eurosport est depuis plusieurs années un classement qui compte, donc je suis vraiment touché, nous a-t-il confié. Eurosport n'est pas un média généraliste. Ce sont des spécialistes qui votent, des gens qui connaissent le sport, donc ça a beaucoup de valeur pour moi."
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C'est ma plus belle année
Le Catalan est d'autant plus satisfait qu'il ne le cache pas, il estimait qu'il aurait pu (dû?) être récompensé un peu plus tôt. "Certaines années, c'est vrai, avoue-t-il, j'ai parfois été frustré d'être un peu loin dans ce classement. J'estimais que ça méritait mieux." Il songe sans doute tout particulièrement à 2014 où, malgré ses deux titres et ses trois médailles olympiques à Sotchi, sans oublier une nouvelle razzia en Coupe du monde, il avait dû se contenter de la deuxième place derrière Renaud Lavillenie, lequel avait écrit une page d'histoire majuscule en allant chercher le record de Sergei Bubka au saut à la perche.
Il y avait toujours quelqu'un pour barrer la route de Martin Fourcade. Jusqu'à cette année 2017, si exceptionnelle pour lui, bardée de tant de records avec ce nouveau Grand chelem, ce sixième gros globe et les marques historiques en nombre de victoires sur une saison ou de globes en carrière. "C'est ma plus belle année, en tout cas la saison 2016-2017 car depuis la reprise, pour moi, c'est déjà 2018, explique-t-il. Je me suis vraiment fait plaisir et la saison écoulée est de très loin la plus belle. Je sais pertinemment que ce sera compliqué de faire aussi bien que ça à l'avenir."
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La concurrence de Boe le stimule

Malgré tout, il s'est presque montré étonné d'être consacré champion de l'année. Pas par rapport à ses performances, mais en raison du contexte. "J'ai été parfois déçu de mon classement, mais aujourd'hui, je suis agréablement surpris, peut-être que parce que j'y attendais moins, poursuit-il. Je lis souvent que pour un sport comme le biathlon, pour être élu champion de l'année, il faut être dans une année olympique parce que les Jeux mettent notre sport en lumière. Or ce n'était pas le cas cette année, donc pour moi, ça a encore plus de valeur d'être sacré sans avoir été champion olympique. J'en suis encore plus touché."
L'or olympique, peut-être y goûtera-t-il à nouveau dans quelques semaines, en Corée du Sud. De quoi se positionner, peut-être, pour une nouvelle ligne dans notre palmarès. Sacré défi que celui de PyeongChang pour Martin Fourcade, qui devra aussi cravacher pour conserver la Coupe du monde une septième année de suite. Il serait alors seul sur la planète biathlon. Mais la concurrence est rude cette saison, comme elle ne l'avait pas été depuis un bail pour lui avec l'émergence de Johannes Boe, si impressionnant depuis le début de l'hiver. "C'est très bien, c'est plutôt stimulant même. En revanche, c'est sûr que c'est plus difficile que ça l'a parfois été", sourit-il. Mais il n'a jamais reculé devant un défi et ne commencera pas aujourd'hui.
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