Le thermomètre à zéro...

La France est repartie bredouille des épreuves de patinage artistique des jeux Olympiques de Turin, une déception due en grande partie à la contre-performance de Brian Joubert qui n'est pas parvenu à se hisser sur le podium.

Joubert a raté ses deux programmes et les Jeux, provoquant une onde de choc qui devrait déboucher sur des décisions concernant son entourage après les Mondiaux à Calgary, fin mars, s'il veut gagner une médaille aux Jeux de Vancouver en 2010.

Après avoir été 14e à Salt Lake City, Joubert, un des rares patineurs à avoir vaincu dans le passé le Russe Evgeni Plushenko (notamment lors des Championnats d'Europe 2004 où le Français avait décroché l'or), a terminé 6e à Turin.

"Joubert est passé à côté pour diverses raisons qu'il faudra analyser dans le détail. Il faudra prendre des mesures comme l'a dit le ministre. Brian devra prendre des décisions pour son avenir ", déclarait Jean-Roland Racle, le directeur des équipes de France à la FFSG (fédération française des sports de glace).

"Il doit se rendre compte qu'il doit changer quelque chose dans son entraînement, son entourage, avait déclaré le ministre des sports, Jean-François Lamour, au lendemain de la décevante performance du patineur poitevin, devancé de plus de 45 points par Plushenko, médaillé d'or. On ne va pas le faire pour lui. S'il n'en ressent pas le besoin, je ne sais pas s'il pourra aller plus loin."

Il convient de préciser que Joubert n'est pas le seul à être passé au travers à Turin : Frédéric Dambier, 4e des derniers championnats d'Europe, à Lyon (soit juste derrière Brian Joubert, 3e), a lui aussi effectué deux prestations olympiques catastrophiques, terminant 19e du classement ! Atteint moralement, et usé physiquement par une longue saison, Dambier a d'ailleurs renoncé à se présenter aux Championnats du monde en mars.

Les danseurs sur glace Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder étaient tout près, eux, d'aller "plus loin", mais ils sont restés au pied du podium (4e) après avoir tout donné. Ils n'ont commis aucune faute mais ont été victimes du système de notation particulier à la danse qui se déroule en trois étapes : danse imposée (valse de Ravensbourg, 20% de la note finale), qu'il ont terminée à la 7e place de manière inexplicable; danse originale (combinaison latine, 30 % de la note) où ils ont été classés 4e, et programme libre (50 % de la note) qu'ils ont terminé à la 2e place, très près des vainqueurs, les Russes Navka-Kostomarov, sur un magnifique programme ayant pour thème un Carnaval à Venise au XVIIIe siècle.

"Isabelle et Olivier ont fait une magnifique performance en terminant deuxièmes du libre. Ils n'ont pas pu remonter leurs points de retard pour monter sur le podium. Ils méritaient incontestablement une médaille de bronze et n'ont rien à se reprocher. Leur 7e place sur la danse imposée n'était pas justifiée. Le retour des Italiens (Fusar Poli-Margaglio) et des Lituaniens (Drobiazko-Vanagas) a mis la pagaille dans le classement. Ils ( les juges) ont un peu jugé n'importe comment", a notamment estimé Jean-Roland Racle.

La France, qui avait décroché un troisième titre olympique à Salt Lake City avec Marina Anissina et Gwendal Peizerat en danse sur glace, n'en a plus. Elle reste sur le bilan global antérieur de 12 médailles: 3 en or, 2 en argent, 7 en bronze et attend toujours un titre olympique en individuel (au passage, cette année, aucune patineuse tricolore n'avait réussi à gagner son billet pour les Jeux). Son meilleur résultat en individuel reste la médaille d'argent remportée par Alain Calmat à Innsbrück. C'était en 1964...