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6 Nations : le forfait de Danty, la chance de Gailleton ?

Anthony Tallieu

Mis à jour 04/01/2023 à 18:38 GMT+1

6 NATIONS - L’indisponibilité pour au moins quelques semaines de Jonathan Danty rebat les cartes dans la ligne de trois-quarts des Bleus pour le Tournoi des 6 Nations. Elle pourrait surtout profiter à Émilien Gailleton, déjà invité dans le groupe France à l’automne et dont les performances avec Pau pourraient lui ouvrir la voie d’une première sélection.

Top 14 - Pau - Gailleton

Crédit: Rugbyrama

Samedi soir, Ronan O’Gara et Fabien Galthié ont eu en commun de perdre un titulaire pour leurs prochaines échéances. Au Stade rochelais comme en équipe de France, où il a démarré les trois tests d’automne et quatre des cinq rencontres du dernier Tournoi des 6 Nations, Jonathan Danty s’est imposé comme la solution numéro un au poste de premier centre. D’où la nécessité de trouver un plan B et peut-être un autre plan de jeu, tant le profil de tank de l’ancien parisien est spécifique.
Pour résoudre ce casse-tête, Galthié dispose d’un temps de réflexion supérieur à son homologue irlandais. D’un peu plus de choix, aussi. Parmi eux, la réponse interne, évidemment, avec le recentrage de Damian Penaud ou Yoram Moefana (à leur poste de prédilection, finalement), ou l’association Matthieu Jalibert en dix et Romain Ntamack en douze. Ou bien explorer une piste plus audacieuse et s’ouvrir la possibilité d’une carte en plus à moins d’un an de la Coupe du monde.

Deuxième meilleur marqueur du Top 14

En ce sens, l’hypothèse Émilien Gailleton paraît certes osée mais tout sauf farfelue. Oui, le Palois manque d’expérience. Et quoi de plus normal pour un gamin de 19 ans ! Mais un gamin sacrément doué au vu de ce qu’il démontre depuis le début de la saison, sa première en Top 14. Pour avoir réussi à s’imposer déjà, avec seulement un bout de saison en Pro D2 avec Agen et le capitanat chez les U20, dans un club certes destiné à jouer le maintien mais plutôt bien pourvu au centre du terrain avec notamment l’international fidjien Jale Vatubua et l’ancien des Chiefs Tumua Manu.
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Emilien Gailleton avec les U20

Crédit: Getty Images

Pour y tenir, en plus, un rôle déterminant, quasi inédit pour un garçon qui fait ses premiers pas en Top 14. Arrivé sur la pointe des pieds dans le Béarn, l’ancien Agenais et capitaine des Bleuets a séduit Sébastien Piqueronies, qui l’a rapidement installé dans son XV de départ. Pour un rendement exceptionnel. Douze feuilles de match et neuf titularisations plus tard, il affiche sept essais marqués, soit le deuxième meilleur total du championnat derrière le Lyonnais Ethan Dumortier (8).

Pour transformer l’essai d’automne

Presque une anomalie dans un classement trusté par les ailiers. La conséquence chiffrée d’une capacité surdéveloppée à sentir les coups et d’un volume de jeu hors norme au sein d’une équipe certes réputée joueuse mais qui n’a pas la force de frappe d’un Stade toulousain.
Fabien Galthié n'étant pas le dernier non plus niveau flair, il n’a pas attendu plus longtemps que les matchs d’automne pour offrir à ce potentiel OVNI un avant-goût du niveau international. Appelé avec son partenaire Jordan Joseph à compléter le groupe France à l'automne dernier, il n’a certes participé à aucune rencontre mais a en revanche pris rendez-vous pour l’avenir.

Une trajectoire à la Fickou ?

C’est justement pour préparer cet avenir que son manager en club a élargi sa palette en le titularisant à l’aile pour le dernier match de l’année civile, contre Bayonne (22-22). Avec un résultat encore une fois supérieur aux attentes : un premier essai en moins de deux minutes et un second dans la même mi-temps. Même si ce n’était qu’un match et que le suivant contre le Stade français (37-3) a été plus dur, sa capacité à couvrir deux postes, tellement recherchée au niveau international, est déjà un argument de plus en sa faveur.
À l’idée de voir Émilien Gailleton propulsé avec le maillot bleu le 5 février prochain pour le premier match des Bleus dans le Tournoi, certains diront que c’est trop rapide, trop tôt. Comme ils le disaient pour Gaël Fickou dix ans auparavant quand le prodige du Stade toulousain, lui aussi âgé de 19 ans, avait enfilé pour la première fois le maillot bleu un soir de France – Écosse. Le Fickou de 2013, centre assez grand, plutôt longiligne, rapide, virevoltant, déjà sûr techniquement et propre défensivement ressemblait d’ailleurs étrangement au Gailleton d’aujourd’hui.
L’affiche face à une équipe d’Écosse moins dangereuse que l’Angleterre ou l’Irlande lui permettait alors de démarrer sans un surplus de pression. Cette année, les Bleus débuteront leur Tournoi en Italie. A priori la fenêtre la plus propice à une grande première réussie avec le France – Écosse du 12 mars. Sur ce qu’il a montré depuis cinq mois, Emilien Gailleton coche toutes les cases pour être le futur du XV de France des prochaines années. Pourquoi perdre du temps ?
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