Le carton rouge de Steward qui a plombé les espoirs anglais…et français

Voilà un fait de jeu qui ne manquera pas de faire parler outre-Manche. Le XV de la Rose, à qui on prédisait l’enfer à Dublin après son naufrage face aux Bleus, a affiché ce samedi une résistance inattendue contre la première nation au classement mondial. En tête à la demi-heure de jeu (3-6), les partenaires d’Owen Farrell ont certes cédé une fois, avec un essai du talonneur Dan Sheehan (32e), mais étaient tout de même encore largement dans le coup à l’approche de la pause (10-6).

Et puis le match à basculé. Quelques secondes après la sirène, l’Irlande a en effet un lancement de jeu à négocier dans le camp anglais. Le demi de mêlée Jamison Gibson-Park combine avec son talonneur et glisse à Jonathan Sexton. L’ouvreur transmet dans le bon tempo à son ailier Mack Hansen qui connaît moins de précision au moment de donner à son tour. Le ballon tombe et quand Hugo Keenan le ramasse, le premier défenseur anglais, Freddie Steward, est presque déjà sur lui. Mais pas de la bonne manière. Au lieu de le cueillir avec un gros plaquage, l’arrière des Leicester Tigers, désarçonné, hésite sur l’attitude à adopter et se tourne d’un quart à la manière d’un gardien de but de football.

Sa taille imposante (1,96m) fait que la tête de Keenan vient se fracasser sur son coude. Une attitude étonnante qui déstabilise également, Jaco Peyper, l’arbitre sud-africain de la rencontre, qui finit par se faire un avis après arbitrage vidéo : "Il y a un contact avec la tête, l’épaule est engagée et il y a un haut degré de dangerosité".

Une décision qui peut paraître sévère et très commentée sur les réseaux sociaux, eu égard au caractère a priori involontaire du contact et au fait que le bras de Steward soit resté collé à son flanc. Toujours est-il que les Anglais ont dû terminer la partie à quatorze. Ce qu’ils ont fait avec pugnacité, ne craquant qu’après l’heure de jeu. Auraient-ils pu créer la sensation à égalité numérique et offrir par la même occasion le titre à la France ? La question restera à jamais sans réponse.