Tournoi des 6 nations - France-Pays de Galles : droit d'y croire, devoir de ne pas décevoir

La fête n'est pas encore finie. Au contraire, le Stade de France attend son XV de France, samedi (15h45), face au Pays de Galles. Une dernière danse avant la Coupe du monde, et l'espoir de remporter un titre du Tournoi des 6 Nations, le deuxième de suite. Surtout que depuis deux années, la FFR met le paquet niveau ambiance dans l'antre tricolore et la rencontre de samedi ne devrait pas déroger à cette règle.

Parce que même s'il est infime, il reste un espoir aux Bleus. Mais les hommes de Fabien Galthié n'ont pas toutes les cartes en main. Mathématiquement, les Français seront sacrés s'ils gagnent avec le bonus offensif contre le pays de Galles et l'Irlande perd contre l'Angleterre sans prendre le bonus défensif. Autre scénario favorable, si les Bleus gagnent avec le bonus offensif et avec plus de 20 points d'écart face aux Gallois et l'Irlande perd avec le bonus défensif. En bref, pas de quoi sauter au plafond mais pas non plus de quoi se décourager d'avance. Surtout que cette équipe nous habitue à sa force de caractère et son courage immense, depuis deux ans.

Comme le match du XV du Trèfle face à l'Angleterre se jouera après (18h), pas question de laisser passer cette petite chance de remporter le Tournoi. "Déjà, on va se concentrer sur nous. Pour gagner le Tournoi, il ne faut pas se tromper d'adversaire et battre le pays de Galles. On veut faire un focus sur notre destin. Après, le reste ne nous appartient pas", glissait Fabien Galthié, en conférence de presse, ce vendredi.

Il est certain que les Gallois vivent une période de crise, qui se remarque sur le terrain (1 seule victoire dans ce Tournoi, face à l'Italie). Au-delà du résultat, le jeu produit par le XV du Poireau est en peine, bien loin du niveau qui leur permettait de dominer le Tournoi des 6 Nations, il y a seulement quelques années. Et pourtant, les Bleus ne comptent pas prendre le match à la légère.

"L'erreur serait de croire que c'est une formalité ou d'imaginer un scénario comme chercher le bonus à tout prix. On se concentre sur notre rugby : jouer juste, avec intensité. Si notre rugby est au top, ça viendra tout seul, même si les Gallois sont difficiles à jouer. Ils s'accrochent, ils cassent le jeu de leurs adversaires", expliquait Grégory Alldritt, dans l'Equipe, ce vendredi. Nouvelle preuve de l'humilité qui dicte la conduite des Bleus sous l'ère Galthié.

Le Tournoi des Bleus n'est pour le moment pas parfait, mais les satisfactions sont nombreuses. On pourra regretter encore un peu la défaite, à l'Aviva Stadium de Dublin lors de la 2e journée du Tournoi (32-19). Mais ce revers des Français est avant tout le succès de l'Irlande. Un XV du Trèfle impressionnant de maîtrise, de puissance et de domination depuis le début de la compétition, et qu'on imagine bien aller très loin dans le Mondial, dans quelques mois. Mais sinon, les résultats et surtout la manière de les obtenir sont dans la très bonne lignée de ce que le staff français propose depuis deux ans. "En premier, on voulait gagner des matches. Puis gagner des titres. Pour le moment, c'est au singulier (Tournoi 2022). On voulait revenir dans le top 3 mondial. On veut rassembler, fédérer, partager. On ne se projette pas au-delà de ce match même si les joueurs connaissent tout notre calendrier jusqu'au mois d'octobre", expliquait le sélectionneur.

Et parce que ce XV là fait rêver son public, à l'approche d'un Mondial à la maison, les exigences vont avec. "Les attentes sont élevées, c'est génial ! Nous avons besoin d'un stade qui pousse. Nous avons envie de produire du beau jeu. L'important est de bien construire notre match. Il reste un infime espoir de remporter le Tournoi. On ne veut pas avoir de regret", résumait Grégory Alldritt.

Même si c'était en terres londoniennes, l'immense victoire face aux Anglais, le week-end dernier (10-53) a ajouté une étoile de plus dans les yeux des supporters, bien garnis par Antoine Dupont et toute sa bande. Un succès magnifique et aussi le message d'une France qui se relève après l'Irlande et qui apprend de ses erreurs après le voyage compliqué à Rome. Ce serait donc dommage de tout gâcher samedi. Non, tout est réuni pour finir en beauté.