Tournoi | 21-0 en 7 minutes pour l'Angleterre : décryptage du terrible trou d'air du XV de France, victorieux 33-31
Mis à jour 17/03/2024 à 14:57 GMT+1
Le XV de France a encaissé trois essais transformés autour de la mi-temps, ce samedi à Lyon, sans parvenir à répondre par le moindre point aux Anglais. Les Bleus ont tout de même remporté ce match de la 5e journée du Tournoi, 33-31. Mais comment expliquer leur absence des débats pendant à peu près 7 minutes, à cheval sur les première et deuxième périodes ? Voici les temps forts de ce temps faible.
33-31 pour la France. Le score est étriqué, n'est-ce pas ? Trichons et ôtons peu ou prou sept minutes du match qui s'est tenu à Lyon, autour de la mi-temps. Cela fait 21 points en moins pour l'Angleterre, et une raclée virtuellement infligée par les Bleus lors du Crunch. Nonobstant le non-sens assumé de la manœuvre, cette courte période où rien n'a fonctionné pour les hommes de Fabien Galthié est intéressante à analyser.
Le plaquage manqué de Fickou
Essai de Lawrence. Le score passe de 16-3 à 16-10 à la 40e+1
Point de départ. Damian Penaud concède une touche à cinq mètres, après avoir efficacement couvert un jeu au pied anglais, à la 37e minute. Le XV de la Rose va faire le siège de l'en-but tricolore jusqu'à la pause et va finir par trouver la faille, grâce à son puissant n°12, Ollie Lawrence. Une attaque classique, avec Henry Slade en position d'ouvreur et George Ford qui fait office de leurre dans le dos de son premier centre, suffit à tromper la ligne de défense des Bleus, Gaël Fickou perdant son duel.
"Je rate un plaquage. C’est mon erreur, alors que l'équipe avait fait le boulot. Je le prends pour moi", réagira le plus expérimenté des Français sur la pelouse ce samedi (90 sélections), à l'issue du match.
Le mauvais placement de Bielle-Biarrey
Dès le coup d'envoi de la seconde période, les Bleus sont sous pression. La réception est assurée fébrilement par Julien Marchand, alors que Slade avait réussi à toucher le ballon en premier. Dégagement de Nolann Le Garrec et touche à suivre pour l'Angleterre, sur la ligne médiane. Le XV de la Rose prend le milieu du terrain et profite d'une sortie de balle rapide pour écarter, même sens. Louis Bielle-Biarrey se fait alors avoir, montant face à… personne.
Flament pris intérieur
Essai de Lawrence. Le score passe de 16-10 à 16-17 à la 43e
Tommy Freeman est repris par "LBB" mais les Anglais sont sur une bonne dynamique que les Bleus n'enrayeront pas. Ils défendent en reculant, ont un temps de retard sur chaque intervention. Thibaud Flament n'est pas aligné sur ses coéquipiers du premier rideau et ne pointe pas l'épaule intérieure de Sam Underhill, qui l'efface d'une course rentrante [voir screen]. L'action se termine par un essai en force de Lawrence, face à qui Penaud et Le Garrec semblent bien tendres.
La seule touche perdue du match
Après un renvoi long de Thomas Ramos, Alex Mitchell offre une munition aux Français, sur les 40 mètres adverses. Marchand effectue un lancer court, visant François Cros, qui a feinté un saut en milieu d'alignement. Mais le contre anglais a lu la combinaison tricolore et George Martin claque le ballon dans son camp. Le seul échec de la touche du XV de France en ce match de la 5e journée du Tournoi (16/17) contribue à pérenniser le temps fort des visiteurs.
Un sauvetage dans le désordre
La suite ? Penaud est trop court sous une chandelle adverse [voir screen], certes très bien dosée, Bielle-Biarrey ne parvient pas à sortir son équipe de l'étreinte, d'un jeu au pied qui manque de puissance et les Bleus, désorganisés dans le fermé, s'en sortent miraculeusement. Une interception de Flament et une touche correcte de Le Garrec, qui renvoie le jeu proche de ses 40, permettent seulement de retarder l'échéance.
Earl transperce, Smith conclut
Essai de Smith. Le score passe de 16-17 à 16-24 à la 48e
Ben Earl s'infiltre entre Ramos (qui explose à l'impact) et Nicolas Depoortere (dont ce n'était pas le joueur, mais qui aurait sans doute gagné à être plus proche de son n°10). Le troisième ligne centre anglais fixe Léo Barré et transmet à Marcus Smith. Penaud, qui aurait signé un exploit en rattrapant la situation, est mis au sol d'un crochet. Essai en première main des Anglais, qui font le break grâce à la transformation de Ford.
"Ce trou d'air, c'est dur à expliquer, raconte Le Garrec, après le succès de la France. Chaque équipe a ses temps forts. Ils ont su nous laisser chez nous, avec de bons lancements." Outre la qualité du jeu alors proposé par les Anglais, une somme d'erreurs - dont aucune n'est rédhibitoire mais qui, ensemble, sont préjudiciables - a joué un rôle dans ces sept minutes infernales. Un creux symbolique du Six Nations en dents de scie des Bleus, qui terminent deuxièmes derrière l'Irlande.
Crédit images : France 2
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article