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Tournoi des 6 Nations - L’antisèche de France-Angleterre : Sur un fil

Raphaël Brosse

Mis à jour 17/03/2024 à 09:13 GMT+1

La XV de France a conclu son Tournoi 2024 par un succès arraché dans les dernières secondes face à l’Angleterre, ce samedi soir à Lyon (33-31). Cette issue heureuse permet aux coéquipiers de Gaël Fickou de finir leur hiver mouvementé à la deuxième place du classement. Une note positive, qui ne masque cependant pas les imperfections de la symphonie jouée pendant tout le 6 Nations. Notre antisèche.

Quel bilan tirer du Tournoi français ?

Le jeu : Un Crunch décoiffant

Honnêtement, que serait un Crunch sans intensité ni grandes envolées ? Même si leur match ne revêtait plus qu’un enjeu symbolique au classement, à cause de la victoire de l’Irlande quelques heures plus tôt, la France et l’Angleterre ont livré, dans l’engagement, un duel conforme aux attentes. Désireux de ne pas finir ce 6 Nations sans victoire à la maison, les Bleus ont d’ailleurs vu leurs belles intentions récompensées par trois essais plein de culot, teintés d’opportunisme et, il faut le reconnaître, accompagnés d’un brin de réussite.
Mis en difficulté en mêlée fermée, les partenaires de Grégory Alldritt ont pu s’appuyer sur une touche fiable et des ballons portés souvent perforants. En revanche, leur rideau défensif a affiché les mêmes carences qu’à Cardiff, le week-end dernier. Les Anglais, qui ont bien fini la première période et démarré la seconde en trombe, n’en demandaient pas tant. Ils auraient même pu rafler la mise au bout d’un spectaculaire chassé-croisé. Mais la botte de Thomas Ramos en avait décidé autrement.
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La joie des Français face à l'Angleterre, samedi 16 mars 2024. / Tournoi des 6 Nations

Crédit: Getty Images

Les joueurs : Cros irrésistible, LBB discret

On a beau chercher, on n’arrive pas à trouver la trace d’un point négatif dans la prestation de François Cros. Impérial au plaquage, inspiré et constamment dans l’avancée ballon en main, le troisième-ligne toulousain a été très à son avantage sur la pelouse rhodanienne. Emmanuel Meafou a également fait des différences grâce à sa puissance, tandis que Nolann Le Garrec a brillé à la mêlée. Louis Bielle-Biarrey s’est, pour sa part, montré particulièrement discret.
Du côté du XV de la Rose, il convient de mettre en avant le nouveau match XXL de Ben Earl, assurément l’un des meilleurs du monde au poste de troisième-ligne à l’heure actuelle. Ollie Lawrence s’est fendu d’un doublé, alors que Marcus Smith, entré en jeu à l’arrière pour pallier la sortie sur blessure de George Furbank (8e), a souvent été bien inspiré dans ses prises de décision.
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François Cros (XV de France) face à l'Angleterre

Crédit: Getty Images

L’action : Ramos, la tête froide et le pied chaud

Jusque-là, Thomas Ramos avait réalisé une partie en clair-obscur, alternant le bon (une quasi-infaillibilité face aux perches) et le moins bon (un plaquage raté sur le troisième essai anglais). Mais à l’arrivée, le Toulousain restera celui qui a fait basculer la rencontre en faveur des locaux. À une minute environ du terme, il a su garder la tête froide pour résister à la pression et convertir la pénalité de la gagne, pourtant située à cinquante mètres des perches.
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Le héros Ramos a tout juste la moyenne : le débrief des notes

La stat’ : 5

Dauphin de l’Irlande au classement final, le XV de France termine à l’une des deux premières places du Tournoi des 6 Nations pour la cinquième fois d’affilée (vainqueur en 2022, deuxième en 2020, 2021, 2023 et 2024).

La décla : Grégory Alldritt (au micro de France 2)

C’est dans ces moments-là qu’on voit vraiment ce qu’il y a dans une équipe. Sur cette fin de Tournoi, on a montré qu’on avait du caractère.

La question : Est-ce un Tournoi raté ou réussi pour l’équipe de France ?

Le Tournoi 2024 s’était ouvert sur une débâcle de la France face au futur vainqueur, l’Irlande (17-38). Un mois et demi plus tard, il s’est refermé sur une courte victoire de ces mêmes Tricolores contre l’Angleterre (33-31). De Marseille à Lyon, en passant par Édimbourg, Lille et Cardiff, les hommes de Fabien Galthié sont passés par toutes les émotions. Dans le jeu, ils n’ont pas toujours séduit, et c’est un euphémisme. Mais ils ont terminé à la deuxième place du classement, qui était déjà la leur l’an passé. Devant un tel constat, pas évident de savoir si les Bleus ont raté ou réussi leur 6 Nations 2024.
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Damian Penaud (XV de France) s'échappe face à l'Angleterre

Crédit: Getty Images

D’un côté, on pourra souligner que l’écart de niveau avec le XV du Trèfle, grand rival continental des dernières années et autre quart-de-finaliste malheureux du dernier Mondial, s’est considérablement creusé. Quant aux autres résultats, à l’exception de la revigorante promenade face à de faibles Gallois, ils ne doivent en aucun cas servir de trompe-l’œil. Si l’essai écossais sur la sirène avait été accordé, si Paolo Garbisi avait été à peine plus précis, si les Anglais avaient mieux géré le money time… le bilan comptable des Français aurait pu être bien moins reluisant.
Il n’empêche, cette équipe a eu le mérite de ne pas s’effondrer mentalement quand elle était au plus bas, au sortir de son match nul contre l’Italie (13-13). Elle a dû faire sans plusieurs de ses cadres, dont Antoine Dupont - on ne cesse de le rappeler, mais c’est un détail à ne surtout pas négliger - et son staff a eu la bonne idée de conclure l’aventure en injectant du sang frais. Posolo Tuilagi, Emmanuel Meafou, Nolann Le Garrec ou encore Léo Barré ont pointé le bout de leur nez et pris rendez-vous avec l’avenir. Au fond, ce Tournoi n’est probablement ni totalement raté, ni une franche réussite. La vérité se trouve probablement entre les deux.
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Galthié : "On a vécu un Tournoi d'enfer, au sens propre comme au sens figuré"

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