Tournoi des Six Nations | L'antisèche de Galles - France (24-45) : Juste une bouffée d'air frais ?

Dimanche, le XV de France a relevé la tête à Cardiff. Remaniés et joueurs, les Bleus ont battu un pays de Galles limité qui a fini par prendre la marée (24-45). Nolann Le Garrec a symbolisé ce rebond rafraîchissant. De quoi retrouver le sourire, dans un Tournoi des Six Nations compliqué... de là à estimer que les hommes de Fabien Galthié ont durablement redressé la barre ? Notre antisèche.

Le jeu : débridé et plaisant

Une bonne publicité pour le rugby. Surtout en première période. Dimanche à Cardiff, au lendemain de deux rencontres du Tournoi des Six Nations déjà enthousiasmantes, Français et Gallois ont "envoyé du jeu", avec ce que cela implique en termes de risque mais surtout de spectacle. Le XV du Poireau a plus usé du pied (26 fois contre 23), souvent approximativement.

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Des Bleus remaniés y ont trouvé leur compte, même si c'est à l'issue d'un second acte un peu plus conventionnel qu'ils ont pris le dessus, glanant un succès bonifié (24-45) qui les laisse, de manière certes anecdotique, en course pour la victoire finale à l'issue de la 4e journée.

Thibaud Flament dans une position acrobatique, lors de Galles-France (24-45) - Tournoi des Six Nations 2024

Crédit: Getty Images

Les joueurs : la fouge de Le Garrec, l'aisance de Ramos

Nolann Le Garrec a logiquement été désigné homme du match. Il n'a pas été inhibé par sa première titularisation avec le maillot frappé du Coq, donnant une énergie remarquable à l'équipe de France. Le rythme qu'il a su imprimer en relayeur s'est accompagné de quelques coups de pied intelligents, un essai en prime.

Son compère de la charnière, Thomas Ramos (8/9 face aux perches), a aussi signé une belle performance, à l'aise à l'ouverture malgré un couac initial entre les deux hommes. Gaël Fickou a retrouvé des cannes tandis que devant, le capitaine Grégory Alldritt a effectué un retour notable, alors que l'électrique Rio Dyer a constitué un danger, côté Dragons rouges.

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Video credit: Eurosport

Le geste : la chistera de Le Garrec

Symbole de l'orgie de rugby avec laquelle les deux équipes ont flirté lors du premier acte, Nolann Le Garrec a réalisé une chistera sensationnelle, à la 33e minute, en direction de Thomas Ramos. Bingo, ce geste intuitif a conduit à une occasion tricolore, même s'il aurait pu se retourner contre le XV de France, comme le demi de mêlée francilien l'a reconnu.

Le facteur X : le contre gagnant de Taofifenua

En contrant le coup de pied de Gareth Davies, puis en plongeant victorieusement sur le ballon, Romain Taofifenua a définitivement fait basculer le match, à la 69e minute.

La stat' : 3

Avec trois pénalités concédées, seulement, le XV de France a signé une performance rare en termes de discipline - une première pour lui dans le Tournoi des Six Nations. Performance certes relativisée par le peu de longues séquences imposées par les Gallois, qui ont assez "vite" marqué deux de leurs trois essais.

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La décla' de Fabien Galthié [France 2]

La question : Est-ce le succès du renouveau ?

Après la rencontre, à chaud, Galthié a donc parlé au passé des maux de son XV de France. A l'issue d'un succès aussi large, on comprend qu'il puisse être bercé par une douce euphorie. D'autant plus qu'il y a eu la manière, aussi. Le jeu des Bleus a retrouvé de la vie, avec un Le Garrec excellent à la baguette, des avants méthodiques et une ligne de trois-quarts souvent inspirée.

Au rang des satisfactions, l'attelage Meafou-Flament s'est montré aussi précieux qu'espéré, en deuxième ligne, et c'est en dégageant un sentiment de puissance collective que le XV de France a fini par faire plier de vigoureux Gallois, eux aussi dans une période trouble.

Mais il existe une autre lecture de cette rencontre, sur laquelle Galthié et sa bande ont mis plus d'une heure à mettre la main (il y avait 24-23, à la 65e minute). La seule équipe du Tournoi à n'avoir pas gagné le moindre match dans cette édition 2024 a donné du fil à retordre aux Bleus, dont la défense a parfois été douteuse.

D'où l'importance de ne pas porter un regard manichéen sur le rebond français. Il est très bon à prendre et Nicolas Depoortere ou autre Léo Barré viennent peut-être d'entamer une longue carrière internationale. Mais il semblerait hâtif d'en tirer de nombreuses conclusions et il est bon de rappeler que la dose de sang frais injectée dans l'équipe l'a en partie été de manière contrainte.

Maxime Lucu savoure son essai lors du succès des Bleus au pays de Galles

Crédit: Getty Images

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