"Il sait tout faire", dixit Romain Ntamack : Louis Bielle-Biarrey, maturité, spontanéité et exigence

Louis Bielle-Biarrey s'est encore mis en valeur samedi. Il a pesé dans le succès des Bleus 35-16 face à l'Ecosse au Stade de France, malgré un premier acte "moyen" de sa part, de son propre aveu. Le souligner en un soir de sacre témoigne d'une maturité que loue Romain Ntamack, coéquipier du bolide de l'UBB. "LBB" le revendique aussi : son record de huit essais en un Tournoi ne dit pas tout de lui.

Romain Ntamack a vite jeté un coup d'œil sur sa droite. Tout le Stade de France a cherché "Bip Bip" avec lui. L'ouvreur l'a trouvé, et Louis Bielle-Biarrey a ainsi inscrit, en contre, l'essai qui a mis les Bleus sur les rails du succès, samedi soir face à l'Ecosse (35-16). Un succès synonyme de sacre dans le Tournoi des Six Nations. Le tout via un huitième essai record au sein de cette édition 2025. Excusez du peu.

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Alors, à quoi pense-t-on, lorsque l'on accomplit pareille performance : au record centenaire que l'on égale ou à l'œuvre collective qui se dessine ? Ni l'un ni l'autre, à en croire la fusée de l'UBB : "Je suis surtout content de marquer cet essai parce que je fais une première période assez… moyenne." Et d'ajouter, comme une évidence : "Je suis content pour l'équipe, aussi."

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Je me chie totalement…

Mais revenons à son sentiment initial, et à cette pointe de soulagement. Le témoin de l'exigence de "LBB", qui avait cafouillé la réception d'une chandelle adverse en milieu de premier acte. "Elle est flottante, je n'arrive pas à voir la trajectoire… et je me chie totalement, se remémore-t-il en zone mixte. Puis on prend un jaune dessus (Peato Mauvaka perd son sang-froid proche de l'en-but tricolore, quelques instants plus tard, ndlr), donc je m'en voulais un peu."

• Les notes des Bleus

"Sur la deuxième, j'y suis allé avec beaucoup plus de détermination", raconte-t-il fièrement, au sujet de sa propre quille, qu'il a récupérée au nez et à la barbe des Ecossais en seconde période. Un tampon sur Finn Russell est à ajouter à son crédit, ce samedi. Illustration du fait qu'il voit bien plus loin que son impressionnant bilan de 18 essais en 19 sélections.

"Le rugby ce n'est pas que l'attaque. C'est aussi la défense ou encore les ballons 'hauts', pour nous, les ailiers. J'ai un jeu encore perfectible sur ces trois aspects, admet celui qui avait mis en exergue cette marge de progression en perdant un duel aérien crucial en Angleterre. Donc je bosse beaucoup dessus, pour essayer de devenir le plus complet possible."

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Il a tellement progressé

C'est en bonne voie, eu égard aux échelons qu'il gravit depuis son éclosion en 2023. "C'est allé très vite, avec la préparation pour la Coupe du monde, puis la compétition. Après, j'ai eu un Six Nations plus compliqué l'année dernière (un seul essai, certes marquant, en Ecosse, ndlr), un peu à l'image de l'équipe. J'étais encore en apprentissage. Et depuis cette saison, j'ai l'impression que tout me réussit, j'arrive à plus m'exprimer, j'ai des meilleurs ballons, peut-être…"

• L'antisèche de France-Ecosse

"Je pense que l'équipe est plus performante, aussi, donc c'est normal qu'on se sente mieux à l'intérieur du collectif", estime Bielle-Biarrey, qui a trouvé la faille lors de chaque match du Tournoi cette année, ornant en outre ses huit réalisations de quatre passes décisives. Fabien Galthié, sélectionneur bluffé, partage son avis : "Il a tellement progressé depuis son arrivée dans le groupe pour la Coupe du monde, à l'image de cette équipe, qui est meilleure qu'en 2023."

Compliments et présage de Ntamack 

Ntamack se montre encore plus élogieux, au sujet de son jeune coéquipier : "Je suis surpris par Louis. Il est d'une maturité incroyable, à 21 ans. Il sait tout faire (dont cette passe délicieuse ci-dessus face à l'Italie, ndlr). C'est un super joueur, je suis très content d'avoir pu jouer sur ce Tournoi, parce que je n'avais pas encore joué avec lui." Et la maturité, sauce Bielle-Biarrey, c'est de ne pas sacrifier la spontanéité sur l'autel des progrès attendus, en termes de maîtrise.

• Le déclic à la pause

"A l'image de ma passe au pied en Irlande, factuellement, ce n'est pas du tout bien joué, ce n'est pas du tout ce qu'il faut faire et pourtant ça me sourit", rappelle l'intéressé, au sujet d'une action que l'on verra sans doute resurgir sur les réseaux sociaux, pendant des années, avant chaque duel franco-irlandais. 

"J'ai les bons rebonds, note-t-il encore. Quand ça veut, ça veut. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Pour l'instant, ça veut, alors je vais essayer de surfer sur la vague encore un bout de temps." Et Romain Ntamack de conclure par une prophétie : "Je pense que le record de Damian [Penaud] (et Serge Blanco, auteurs de 38 essais avec le XV de France, ndlr) ne va pas durer très longtemps."

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