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L’antisèche de Sale - Toulouse : Toulouse et Antoine Dupont méconnaissables à mi-temps

Raphaël Brosse

Mis à jour 16/01/2023 à 17:46 GMT+1

CHAMPIONS CUP - Le Stade toulousain a décroché sa qualification pour les huitièmes de finale grâce à sa victoire à Sale, samedi après-midi (5-27). Un score dont l’ampleur est un trompe-l’œil, tant les Rouge et Noir, longtemps poussifs dans le jeu - à l’image d’Antoine Dupont -, ont dû s’en remettre à des circonstances favorables et faire preuve de patience pour forcer la décision.

"Il n’y a que deux clubs français qui peuvent gagner la Coupe d’Europe"

Le jeu : Toulouse patient à défaut d’être brillant

À l’aller, il y a un mois environ, le Stade toulousain avait livré un récital offensif face à Sale (45-19). La physionomie a été radicalement différente ce samedi après-midi, sur la pelouse grasse du AJ Bell Stadium. Marquée par de récurrentes scories techniques, qui ont haché le rythme et réduit les grandes envolées à la portion congrue, la rencontre n’a pas atteint des sommets au niveau du jeu. Gênés aux entournures par des Sharks présents dans le défi physique mais rapidement réduits à 14 (voir plus bas), les Toulousains ont fait la différence à l’usure.
Sans s’affoler, ni se précipiter, les Rouge et Noir ont assis leur domination en seconde période, qu’ils ont disputée avec le vent dans le dos. Ils ont poussé leurs adversaires à la faute, ont enquillé les points au pied et se sont définitivement mis à l’abri dans les dix dernières minutes, grâce à des essais d’Emmanuel Meafou et Guillaume Cramont. Trop tard pour espérer chiper un bonus offensif. Mais difficile, au regard de la prestation d’ensemble, de se montrer trop gourmand.

Les joueurs : Dupont longtemps méconnaissable, Marchand et Meafou impeccables

Sa passe totalement ratée dans ses cinq mètres en début de match (5e) aurait pu être de mauvais augure. Pendant de longues minutes, Antoine Dupont a balbutié son rugby, entre imprécisions et maladresses inhabituelles. Le demi de mêlée français a néanmoins retrouvé toute sa vista en fin de rencontre, quand le Stade a fait exploser la courageuse défense anglaise.
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Antoine Dupont, victorieux avec Toulouse sur la pelouse de Sale - 14/01/2023

Crédit: Getty Images

Pour trouver les deux grands artisans du succès haut-garonnais, il faut regarder du côté de Julien Marchand, très précieux au grattage et précis dans ses lancers en touche, et d’Emmanuel Meafou, impressionnant de puissance, comme en témoigne son essai libérateur (70e). Mention spéciale, aussi, à Melvyn Jaminet, pas toujours inspiré ballon en main mais auteur de 17 points au pied (6/7). En revanche, la paire de centres Sofiane Guitoune - Pierre-Louis Barassi a globalement manqué d’impact.

L’action : Wiese a mis Sale dans de sales draps

Tous les voyants étaient au vert pour Sale, bien entré dans son match et devant au score grâce à un essai d’Akker van der Merwe (12e). Les affaires des Anglais se sont toutefois corsées lorsque Cobus Wiese s’est rendu coupable d’un déblayage à la tête sur Dorian Aldegheri. Après recours à la vidéo, l’arbitre a décidé d’expulser le deuxième-ligne sud-africain (18e), qui a donc laissé ses coéquipiers en infériorité numérique pendant plus d’une heure. Le tournant du match, assurément.

La stat' : 5

Comme le nombre de joueurs des Sharks qui se sont succédé avant de réussir à plaquer Emmanuel Meafou à la suite d'un lancement de jeu en touche, à la 63e minute. Et même Manu Tuilagi s'est cassé les dents sur le colosse toulousain.

L’image : Brutal tête-à-tête entre coéquipiers

Le match avait commencé depuis moins d’une minute quand Matthis Lebel, très vif sur les appuis, s’est faufilé entre Mick Schonert et Simon McIntyre. Emportés par leur élan, les deux piliers des Sharks se sont brutalement heurtés au niveau du visage, devant sortir dans la foulée. Les prémices d’un après-midi pénible pour le club de la banlieue de Manchester…
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Schonert et McIntyre : maudit baiser | Sale-Toulouse, le 14/01/2023 en Champions Cup

Crédit: Getty Images

La décla : Emmanuel Meafou (au micro de BT Sports)

Ce n’était pas le match le plus débridé, ni le plus beau à voir. Mais seule la victoire compte.

La question : Pourquoi Toulouse a-t-il eu besoin d’autant de temps pour se mettre en route ?

Que les supporters toulousains arrivés trop tardivement devant leur écran pour voir les quarante premières minutes de leurs protégés se rassurent : ils n’ont pas manqué grand-chose. Pas franchement dans leur assiette, à l’image des étourderies de leur maître à jouer Antoine Dupont, les Stadistes ont assurément produit l’une des premières périodes les moins abouties de leur saison, et on imagine aisément le désarroi qu’a dû afficher Ugo Mola jusqu’à la mi-temps. Ensuite, c’est vrai, tout est allé mieux. Mais comment expliquer que les Stadistes aient autant peiné à mettre la main sur la partie ?
Certes, les conditions météorologiques n’étaient pas optimales. Le terrain avait été rendu lourd par de fortes pluies avant le coup d’envoi et les partenaires de Romain Ntamack ont joué face au vent pendant le premier acte, ce qui a logiquement limité leurs options pour jouer au pied. Il ne faudrait pas non plus sous-estimer le niveau de l’adversaire, qui en avait certes pris 45 à Ernest-Wallon mais occupe une solide deuxième place au classement du championnat anglais. Les hommes d’Alex Sanderson avaient d’ailleurs idéalement débuté, et on peut logiquement penser qu’ils auraient donné encore davantage de fil à retordre à Toulouse sans cette expulsion précoce.
Enfin, le turn-over mis en place par le staff du club cinq fois champion d’Europe est également à prendre en compte. Le quinze de départ n’avait pratiquement rien à voir avec celui aligné une semaine plus tôt à La Rochelle (30-7). C'est un fait, les Haut-Garonnais ont l'habitude de beaucoup faire tourner, et ils seront comme d’habitude confrontés à de nombreuses absences pendant le Tournoi des Six Nations à venir. Il n’empêche, dans ces circonstances, on peut comprendre qu’il y ait parfois du retard à l’allumage. La rançon de la gloire, en quelque sorte.
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Romain Ntamack (Toulouse) en action face à Sale - 14/01/2023

Crédit: Getty Images

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