XV de France - Arthur Vincent, l'autre revenant

Figurer dans le groupe des 33 était déjà une gageure pour Arthur Vincent, à l'aune de ses deux graves blessures au genou gauche. Mais le trois-quarts montpelliérain est là, et bien là. Il débutera la rencontre de Coupe du monde entre la France et l'Uruguay, jeudi à Villeneuve-d'Ascq, sans faire de cet accomplissement un événement. De retour en forme, il veut penser "équipe" et non plus "perso".

Attention les yeux : les plus gros cartons des Bleus en Coupe du monde

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"Je ne voudrais pas que cette conférence de presse devienne une sorte d'hôpital de campagne." Fabien Galthié a ainsi répondu à l'un de nos confrères, mardi, qui suggérait un parallèle entre Anthony Jelonch et Arthur Vincent, dans leur capacité à se relever d'une grosse blessure - et même de plusieurs pour le Montpelliérain. Cette réplique plus spontanée que cassante du sélectionneur des Bleus n'y enlève rien : Vincent aussi revient de loin.
Son retour date d'il y a un mois, mais sa trajectoire jusqu'à cette Coupe du monde de rugby 2023 est une sacrée preuve d'abnégation. Victime d'une rupture des ligaments croisés du genou gauche en octobre 2021 – après une tournée estivale dont Galthié a récemment rappelé la qualité – il avait rechuté en septembre 2022. Entretemps, il avait remonté la pente, marquant notamment le premier essai de la finale du Top 14 2021-22, remportée par le MHR.

"Cela fait 'grande phrase'…"

Ce jeudi à Villeneuve-d'Ascq, Arthur Vincent sera titulaire face à l'Uruguay. Une grande émotion à vivre en perspective, dont il s'est efforcé de minimiser l'ampleur, la veille, lors d'un point presse. "C'est énormément de bonheur", a-t-il admis, veillant surtout à ne pas "regarder derrière" ni se mettre trop en avant : "Tout ce qui est perso, j'essaie de le mettre de côté. J'essaie de donner le maximum pour l'équipe. Cela fait 'grande phrase' mais c'est notre état d'esprit."
Entre ce double coup du sort et cette sagesse, on en oublierait presque que Vincent n'a que 23 ans (24 à la fin du mois). L'émergence de Louis Bielle-Biarrey (lui aussi titularisé jeudi) et d'Emilien Gailleton (non retenu dans les 33) renforce ce sentiment qu'il n'est pas "le jeune qui monte", mais sans faire de bruit, il regagne du crédit. Vendredi face à la Nouvelle-Zélande, son entrée lors du match d'ouverture a notamment été récompensée d'un "contest" gagnant.
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Vincent aurait-il dû être titulaire à la place de Moefana ?

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Carte à jouer et histoire à magnifier

Le problème aux ischios-jambiers de Jonathan Danty et la façon dont Yoram Moefana l'a péniblement suppléé contre les All Blacks – sans pour autant réaliser une performance catastrophique – ouvrent la porte à Arthur Vincent, pour jouer un rôle majeur dans ce Mondial. Dire qu'il semblait en balance avec Gailleton ne serait-ce que pour y participer cet été, et si loin d'une telle perspective il y a un an.
"Le but, ce n'était pas de revenir mais de revenir plus fort", confiait-il en août à l'AFP, juste avant de renouer enfin avec les terrains, face à l'Ecosse. Un retour effectué avec le XV de France, directement, façon Jelonch. Le témoin de la confiance du staff tricolore et le fruit d'un travail allant au-delà du physique.
"Il y a des techniques qui stimulent certaines zones du cerveau pour avoir le moins d'appréhension, de l'imagerie mentale, racontait-il alors. Cela m'a aidé de peaufiner, d'être dans le détail." Sa belle histoire, sur laquelle il ne s'épanche plus maintenant que l'objectif d'un sacre planétaire prend le pas sur tout, pourrait être collective et non plus "perso", le 28 octobre prochain.
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Servat : "La volonté d'inclure tous nos joueurs"

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