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Coupe du monde 2023, Afrique du Sud - Jacques Nienaber - Rassie Erasmus : qui est le boss des Springboks ?

Raphaël Brosse

Mis à jour 25/10/2023 à 16:51 GMT+2

Sacré champion du monde en 2019 en tant que sélectionneur de l’Afrique du Sud, Rassie Erasmus a depuis cédé les clés du camion à Jacques Nienaber. L’ex-fidèle adjoint a beau tenir les rênes, son prédécesseur, désormais directeur du rugby, est toujours très présent à ses côtés. À tel point que l’on peut aller jusqu’à se demander qui dirige vraiment les Springboks.

Rassie Erasmus et Jacques Nienaber avant Angleterre-Afrique du Sud, samedi 21 octobre 2023. / Coupe du monde

Crédit: Getty Images

L’image a été furtive, mais elle n’a pas manqué de faire réagir. Samedi soir, alors que l’Afrique du Sud n’en menait pas large dans sa demi-finale de Coupe du monde aux allures de guerre de tranchées face à l’Angleterre, on a aperçu trois membres du staff des Springboks debout, en train d’échanger avec l’un de leurs collègues. Ce n’était pas Jacques Nienaber, pourtant sélectionneur, mais Johan "Rassie" Erasmus. Il n’en fallait pas plus pour susciter des commentaires sarcastiques, sous-entendant ou affirmant clairement que ce dernier tenait toujours les ficelles.
En 2019, Erasmus était le sélectionneur des partenaires de Siya Kolisi. Quelques mois après avoir triomphé au Japon, il avait passé le relais à Nienaber, jusque-là son adjoint, et s’était retrouvé nommé directeur du rugby. Un poste aux responsabilités élargies (équipes féminines, de jeunes…), qui ne l’empêche cependant pas d’être au plus près des Boks depuis le début du Mondial et de faire entendre sa voix devant les médias. Mais est-ce vraiment toujours lui, le boss des champions du monde en titre ?

Une collaboration longue durée

La réponse mérite d’être nuancée. Tout d’abord parce que les deux intéressés travaillent ensemble depuis de longues années. Tous deux nés en 1972, ils ont fait connaissance lors de leur service militaire, à Bloemfontein, puis ont découvert à l’université qu’ils partageaient la même vision du rugby. Ancien troisième-ligne aile international (36 sélections) devenu entraîneur au milieu des années 2000, Rassie Erasmus a fait de Jacques Nienaber - physiothérapeute de formation - son préparateur physique chez les Cheetahs, puis l’a promu entraîneur de la défense des Stormers.
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Jacques Nienaber (Afrique du Sud)

Crédit: Getty Images

Après une saison au Munster (2016-17), l’inséparable duo a changé de dimension en mars 2018, quand Rassie a pris la succession d’Alistair Coetzee à la tête d’une sélection sud-africaine alors moribonde. Cinq ans et demi plus tard, les deux hommes n’ont plus le même rôle. Erasmus a peut-être voulu prendre un peu de recul en raison de ses problèmes de santé, lui qui s'est récemment remis d'une maladie grave. Mais leur collaboration n’a jamais cessé et les résultats obtenus à la tête de la première nation au classement mondial plaident en leur faveur.

Différents et très complémentaires

Si le binôme fonctionne aussi bien, c’est parce que ses deux éléments sont, en fin de compte, très complémentaires. Jamais avare en bons mots et en traits d’humour, très actif sur X (ex-Twitter), où il commente des statistiques et n’hésite pas à lancer quelques piques, Erasmus s’occupe en général de la communication externe, ce qui le rend logiquement très présent dans les médias. Plus discret, Nienaber sait parfaitement faire passer ses messages auprès de son groupe. La communication interne relève donc davantage de son domaine.
"Le travail de Jacques est le coaching, mon travail est de consolider la structure, de m’assurer que nous ayons les mêmes chances (que les adversaires, ndlr), que nous respectons les protocoles Covid et que les joueurs soient disponibles. J’ai aussi besoin d’informer les gens sur ce qu’il se passe", avait expliqué l’ancien international sud-africain en juillet 2021, à une époque où des doutes existaient déjà quant à la légitimité de son ex-adjoint en tant que sélectionneur. Pour forcer le trait, Rassie n’avait d’ailleurs pas hésité à affirmer qu’il était devenu le "porteur d’eau".

Toujours prêts à surprendre

Il est évidemment bien plus que cela. Pendant que Nienaber gère les troupes au quotidien sur le pré, Erasmus, lui, est en quelque sorte le cerveau des opérations. Parfois déroutants, souvent surprenants, leur coaching et leurs coups tactiques ont fait mouche autant contre la France (nombreuses chandelles tapées dans la zone de Louis Bielle-Biarrey) que face à l’Angleterre (choix de la mêlée pour marquer les avants anglais plutôt que de taper en touche). On se souvient aussi des signaux lumineux utilisés pour indiquer de tenter la pénalité, ce qui en avait intrigué plus d’un au début de la compétition.
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World Rugby s'est-il trompé en anticipant le tirage au sort ?

En définitive, il n’y a pas un seul boss sur le banc de l’Afrique du Sud. Ils sont deux, et leurs joueurs sont prêts à les suivre les yeux fermés. "Ils ont gagné notre confiance au fil des années, grâce à ce qu’ils ont réussi et à la façon dont ils se préparent, a affirmé Handré Pollard, dans des propos rapportés par Le Parisien. Lorsqu’ils nous proposent des idées, on ne pose pas de question. Ils nous expliquent pourquoi on fait ce que l’on fait et on suit leurs consignes." Reste maintenant à savoir ce que le duo de choc a prévu pour la finale contre la Nouvelle-Zélande, samedi soir.
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