Coupe du monde 2023 : La Nouvelle-Zélande élimine l'Irlande après un gros combat et rejoint les demie-finales (24-28)

Irrespirable, magique, exceptionnel… Les adjectifs ne manquent pas à la sortie de ce choc Irlande-Nouvelle-Zélande remporté par les All Blacks (24-28) au Stade de France. Dans un combat de boxe qui restera gravé dans l’histoire de la Coupe du monde, les Néo-Zélandais ont livré une prestation majuscule pour valider leur billet en demi-finale du Mondial 2023. La première nation mondiale, le XV du Trèfle, a tout donné mais ne brise pas son plafond de verre. Les hommes de Ian Foster ont rendez-vous avec l’Argentine en demi-finale.

De la souffrance et des larmes. Voilà ce qu’on a vu sur les visages des valeureux Irlandais au coup de sifflet final, la sirène ayant déjà retenti depuis plusieurs minutes. Au bout de 38 temps de jeu, et 5 minutes 15 de pilonnage dans les 22m des All Blacks, les hommes d’Andy Farrell ont concédé une dernière pénalité. La plus importante et la plus cruelle au bout du bout du suspense, sur un grattage de l’éternel Sam Whitelock qui venait libérer sa sélection, dont on doutait encore de son niveau il y a quelques semaines.

Ces All Blacks là, tout le monde doit les craindre. Auteurs d’une performance XXL, les hommes de Ian Foster ont tout fait. Et c’est d’abord leur victoire plutôt que la défaite de l’Irlande. Idéalement rentrés dans le match, eux aussi au bout d’une séquence interminable face au mur vert, les coéquipiers de Sam Cane ont pris les devants grâce au pied de Mo’unga (8e). Pas le seul coup de l'ouvreur, puisque c’est lui qui lançait une chevauchée de 30m sur une combinaison avant de glisser une offrande à Will Jordan (53e) au meilleur moment pour les Blacks.

Sans fil rouge limpide, la rencontre se résume surtout à un combat de boxe où Irlandais et Néo-Zélandais se sont rendus coup pour coup. Défensivement, les Blacks ont été excellents au grattage et solidaires sur les assauts interminables de leurs adversaires. Mais il y a aussi eu les uppercuts venus de l’attaque, comme l’essai spectaculaire sur l’aile du troisième ligne Ardie Savea (33e), copiant son ailier Fainga’anuku (19e) un peu plus tôt. Cöté Irlandais, Bundee Aki (27e) sur un double-crochet, puis Gibson Park en filou (39e) venaient faire parler leur talent individuel pour exploiter les moindres failles. Un clin d’oeil pour ces deux natifs de la Nouvelle-Zélande.

Audacieux, à l’image des nombreuses pénaltouches choisies par la sélection au lieu de prendre les points, les Irlandais n’ont jamais baissé les bras. Revenus déterminés des vestiaires, ce sont eux qui ont repris la possession du ballon. Domination récompensée par un essai de pénalité sur un groupé pénétrant d’après touche (64e), l’un des seuls moyens de briser le mur noir, mais aussi par le carton jaune de Codie Taylor. Tout portait à croire, à 16 minutes de la fin et à un point de leurs adversaires (24-25), que les hommes d’Andy Farrell avaient fait le plus dur.

Au lieu de ça, les All Blacks en ont remis une couche pour faire oublier qu’ils étaient un de moins. Profitant de l’indisciplinarité liée à la fatigue de la première nation mondiale, les coéquipers de Jordie Barrett, précieux sur une dernière pénalité (69e), ont soufflé un tout petit peu. Trois minutes plus tard, le centre s’y recollait pour glisser sa main sous le ballon porté de Kelleher et donc pas accordé comme un essai. Au bout du bout, les All Blacks ont résisté, malgré le courage irlandais. Un match irrésistible et une victoire plus que symbolique pour la Nouvelle-Zélande. Ils arrivent en demi-finale en faisant tomber ceux qu’on pensait être les meilleurs.