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Finale de la Coupe du monde | Comment Deon Fourie a réussi à ne pas être le talon d'Achille des Boks

Simon Farvacque

Mis à jour 29/10/2023 à 17:41 GMT+1

On a (un peu) parlé français dans les coursives du Stade de France. Samedi soir, Deon Fourie y a décroché le sacre planétaire avec l'Afrique du Sud. L'ancien joueur de Grenoble, plutôt troisième ligne, a quasiment joué tout le match au poste de talonneur, face à la Nouvelle-Zélande, victoire 12-11 à la clef. Sa polyvalence a été précieuse pour les Boks, malgré des soucis en touche. Il raconte.

De petits champions du monde pour un petit Mondial ?

C'était le scénario cauchemardesque pour eux. En remplaçant Malcolm Marx (talonneur blessé) par Handré Pollard (n°10) dans leur effectif en cours de Mondial, les Springboks savaient qu'ils s'exposaient à un risque : celui de voir leur seul "n°2" de métier, Bongi Mbonambi, se retrouver à son tour sur le flanc. Cela n'a pas manqué samedi lors de la finale qu'ils ont remportée face aux All Blacks, qui plus est dès la 3e minute.
Victime d'un déblayage illicite de Shannon Frizell - sanctionné d'un carton jaune pour ce geste -, Mbonambi a cédé sa place à Deon Fourie, troisième ligne trapu de 37 ans, également susceptible d'évoluer au talon. Une polyvalence relative, comme l'a souligné l'ancien joueur de Grenoble et du LOU, en français s'il vous plaît : "J'ai pensé : '75 minutes en tant que talonneur, ça va être très dur dans les jambes et dans le cou'".

Seulement à 60% en touche

"Ce n'était pas le plan, a-t-il déclaré en maniant l'euphémisme dans les couloirs du Stade de France. Heureusement que j'ai joué deux ou trois matches dans cette Coupe du monde en tant que talonneur." Fourie a d'abord tenté de lancer vite, avant que le contre des Néo-Zélandais ne soit en place : "Ils savaient que je n'étais pas vraiment talonneur, alors ils allaient essayer de mettre de la pression". Puis il s'est montré plus conventionnel.
Ses lancers pas toujours très tendus ont trouvé preneur à un ratio assez faible, par rapport aux standards internationaux (6/10, contre 20/22 pour la Nouvelle-Zélande). Mais le récent international (première cape en 2022) a évité le naufrage dans ce domaine, a tenu le coup en mêlée et, surtout, s'est mis en valeur dans le jeu courant. Objectif : compenser avec "de l'énergie" raconte-t-il : "J'ai même eu une crampe à la 65e minute, j'ai encore mal à l'épaule".
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Crédit: Imago

"Je savais qu'il avait ça en lui"

Avec 21 plaquages, il s'est ainsi montré le deuxième joueur le plus productif en la matière dans ce match. Il a également gratté un ballon en première période. "Deon Fourie a été énorme au plaquage et dans les rucks. Même s'il a perdu des touches, il a compensé dans d’autres secteurs (…) Je le coache depuis longtemps, je savais qu'il avait ça en lui", a noté son sélectionneur Jacques Nienaber.
Le troisième ligne des Stormers a rempli un sacré défi. Et Pollard dans tout cela ? Il a pleinement justifié d'avoir été appelé en remplacement de Marx. Remis en condition à temps (il avait été écarté sur blessure initialement), l'ouvreur a signé un 100% face aux perches lors du succès 12-11 des siens. Samedi, les Boks n'avaient ni talon d'Achille ni pied qui tremble, et cela a contribué à leur sacre planétaire.
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