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Coupe du monde - Brutal, pas sexy mais tellement redoutable : Du Toit, l’incarnation du triomphe sud-africain

Anthony Tallieu

Mis à jour 29/10/2023 à 18:09 GMT+1

L’Afrique du Sud a remporté une finale de Mondial particulièrement serrée samedi face à la Nouvelle-Zélande (12-11). Désigné homme du match, son flanker Pieter-Steph du Toit s’est révélé impitoyable dans les tâches de l’ombre, infligeant 28 plaquages sur la pelouse du Stade de France. Pas le plus grands des poètes, mais un guerrier à l’image des Springboks qu’il représente à merveille.

De petits champions du monde pour un petit Mondial ?

Hors Afrique du Sud, le grand public ne le connaît pas vraiment et seuls les initiés reconnaissent son impact dans le jeu. Élu meilleur joueur du monde en 2019, Pieter-Steph du Toit ne jouit pas de la même aura qu’un Antoine Dupont ou qu’un Beauden Barrett. Parce que son action est beaucoup moins, si ce n’est visible, du moins télégénique. Son truc à lui, ce n’est pas de marquer de beaux essais ou d’enchaîner les offloads à une main. Il laisse volontiers ces arabesques à d’autres pour se concentrer sur ce qui ne brille pas.
Et c’est dans ce rugby-là qu’il se complait et dans lequel il a encore été monstrueux samedi en finale contre les All Blacks (12-11), au Stade de France. Aux yeux de ses partenaires, ses vingt-huit plaquages ont valu tout l’or du monde. En entendant ce chiffre vertigineux en conférence de presse d’après-match, son capitaine Siya Kolisi s’est pris la tête entre les mains pour faire mine de ne pas y croire.
Puis il a rendu un vibrant hommage au maître sécateur des Springboks : "Il a tellement progressé ! Pas seulement sur ce qu’il fait sur le terrain, où je le sentais passer à côté de moi en volant, mais aussi en dehors. Parfois, je n’ai pas toujours les mots justes et des leaders peuvent venir parler au groupe pour trouver les meilleures solutions. Il fait partie de ceux-là. Je suis encore très fier de ce qu’il a pu apporter ce soir (samedi, nldr)".
Une machine
"Il a été phénoménal, exceptionnel a renchéri son sélectionneur Jacques Nienaber. Sur les derniers matches, il en voulait désespérément. Je fais souvent une blague en disant que si un sachet en plastique atterrissait sur le terrain, il le chasserait aussi. C’est tout lui et il a encore été une machine dans cette finale".
Une appétence pour le rugueux qui, couplée à son physique imposant (2,00, 115 kilos) et une capacité hors norme à répéter inlassablement les tâches, a contribué à maintenir les All Blacks derrière au tableau d’affichage. Un abattage qu’il a même su agrémenter, pour ne rien gâcher, de 27 mètres parcourus balle en main, rendant sa prestation très complète. À coup sûr une des clés du succès sud-africain, dans un style qui colle finalement très bien à ce que les Springboks ont proposé durant cette Coupe du monde, et plus globalement depuis la nuit des temps.
Peu de fioritures, peu de passes aussi (83 samedi contre 217 côté neo-zélandais) mais la promesse d’un combat féroce et usant qui, bien, souvent, finit par avoir raison des adversaires même les plus coriaces. Samedi, le héros de la finale n’a jamais couru le 100 mètres en moins de 11 secondes ni traversé les terrains. En un mot, il ne s’appelait pas Cheslin Kolbe, Will Jordan ou Beauden Barrett mais Pieter Steph-du Toit. Un héros de l’ombre, mais le brave chantre d’un rugby qui, à défaut de plaire au plus grand nombre, gagne encore au plus haut niveau.
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