Coupe du monde de rugby | La Nouvelle-Zélande étrille l'Italie (96-17)

Une démonstration de force. Dans l’obligation de gagner face à l’Italie après leur défaite inaugurale contre le XV de France, les All Blacks ont marché sur la Squadra Azzurra, balayée 96-17 avec 14 essais à la clé. Trop rapides, trop forts, les Néo-zélandais ont récité leur rugby offensif, multipliant les assauts sous les yeux d’Italiens complètement dépassés. Aaron Smith s’est offert un triplé, Ardie Savea, Will Jordan et Dane Coles un doublé chacun. La Nouvelle-Zélande passe deuxième de la poule A derrière le XV de France, qui affrontera l’Italie vendredi prochain pour valider son billet pour les quarts de finale.

Il y avait comme un supplément d’âme dans le "Frattelli d’Italia" du soir, porté par un Groupama Stadium majoritairement transalpin. Les Italiens, après deux victoires bonifiées, voulaient croire qu’ils avaient leur destin en main face à l’ogre néo-zélandais, jamais battu encore. Dans un match débuté tambour battant, la Squadra Azzurra a tout de suite montré ses intentions. À l’essai rapide de Will Jordan, servi d’un beau renversement au pied par Jordie Barrett de retour, Tommaso Allan a répondu en exploitant au pied l’erreur défensive des Blacks sur leurs 40 mètres (7-3, 10e). Les Italiens étaient volontaires, les Italiens étaient dans le match. Et puis…

Et puis la foudre noire s’est abattue sur le Groupama Stadium. Virevoltants, écœurants au sol et dominateurs en touche comme en mêlée, les Blacks ont concassé le XV italien, qui n’a pu que regarder les éclairs passer, sonné. En cinq minutes, de la 17e à la 22e, la Nouvelle-Zélande est allée chercher le bonus offensif en plantant trois essais, portée par le duo infernal composé d’Aaron Smith, auteur d’un triplé avant la pause, et Ardie Savea, inarrêtable. Comme un symbole, le capitaine des Blacks est allé chercher le doublé personnel et le septième essai des siens 5 minutes après la sirène, derrière un énième maul performant.

Au retour des vestiaires, l’Italie a de nouveau mis de l’intensité et du rythme, profitant des erreurs défensives néo-zélandaises pour rester offensifs et marquer un premier essai grâce à Ange Capuozzo, qui a plongé en coin malgré 4 défenseurs, bien servi par Monty Ioane (49-8, 48e). Et puis…

Et puis Sam Whitelock, qui a honoré à Lyon sa 149e sélection pour dépasser le record de Richie McCaw, est alors entré en jeu, et la démonstration a pu reprendre. Quelques secondes après l’essai italien, Brodie Retallick a contré un jeu au pied de Martin Page-Relo, demi de mêlée du LOU, et marqué le 8e essai des siens, sonnant à nouveau la charge. Dans une litanie de touches manquées et de mêlées italiennes renversées, les Blacks ont répété le scénario de la première période, pour porter leur total à 14 essais inscrits, à 5 longueurs de leur plus gros score face à la Squadra en Coupe du monde réussi en 1999 (101-3).

Le banc néo-zélandais a aussi pu participer à la fête, à l’image du talonneur Dane Coles, auteur d’une entrée remarquée, ou de Damian McKenzie, accélérateur de mouvements. Malgré les regards bas et les coups de boutoir, l’Italie a eu le mérite de jouer les quelques ballons exploitables jusqu’au bout, et a conclu le récital adverse en marquant le dernier essai du match par Ioane en coin. Jusqu’à présent dans l’ombre d’un XV de France qui retient son souffle au chevet d’Antoine Dupont et des impressions de puissance laissées par l’Afrique du Sud et l’Irlande, la Nouvelle-Zélande avait un message à faire passer vendredi soir : les All Blacks sont bien là.