Fabien Galthié revient sur France - Afrique du Sud : "Si c'était à refaire, j'adopterais exactement la même stratégie"

ParSimon Farvacque

Mis à jour 08/11/2023 à 22:17 GMT+1

Fabien Galthié a tenu une conférence de presse, mercredi aux abords du Stade Charléty, trois semaines et demie après l'élimination du XV de France en quart de finale de "son" Mondial, à l'issue d'une défaite d'un point contre l'Afrique du Sud. Le sélectionneur des Bleus a partagé pour la première fois son analyse détaillée de la rencontre. Il est persuadé de l'avoir bien abordée tactiquement.

Trois semaines et demie. C'est le temps qui s'est écoulé entre l'élimination du XV de France en quart de finale de "sa" Coupe du monde et la prise de parole, à froid, de son sélectionneur Fabien Galthié. "24 jours, c'est peu", a-t-il estimé ce mercredi face à la presse, dans le club house du PUC, jouxtant le Stade Charléty : "Il y a un deuil à respecter, pour moi, pour le staff, pour les joueurs (…) J'avais prévu de m'exprimer plus tard, plutôt fin novembre. Mais devant l'insistance et la demande, j'ai décidé d'accélérer le processus."

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Le technicien de 54 ans a d'abord délivré un monologue de 8'30", en réponse à la première question qui lui avait été posée, surtout désireux de "partager (sa) peine" et son intense déception, face à cet échec dans "l'objectif suprême" que les Bleus s'étaient fixé. Puis il est rentré dans le vif du sujet, concernant le revers d'un point face aux Springboks (28-29), qui constitue une "balafre" : "La cicatrice, on l'aura à vie." A-t-il le sentiment de s'être trompé sur la stratégie ? "Absolument pas", a-t-il balayé avec aplomb.

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On avait l'ambition de rentrer six fois avec le ballon dans la zone de conclusion et nous y sommes rentrés onze fois

"J'ai travaillé avec beaucoup d'analystes, d'images – sept ou huit caméras –, de données", a énuméré l'entraîneur tricolore, qui avait participé à l'entraînement de l'école de rugby du PUC, plus tôt dans l'après-midi. Ce match qu'il a revu "une petite dizaine de fois" a été abordé comme il le fallait, tactiquement, il en est persuadé : "On avait l'ambition de rentrer six fois avec le ballon dans la zone de conclusion et nous y sommes rentrés onze fois." Et d'ajouter, fataliste : "Il aurait peut-être fallu y rentrer douze fois…"

"J'ai pris les matches de phase finale et les deux plus gros matches de la phase de poules, Nouvelle-Zélande - France et Afrique du Sud - Irlande, et nous sommes l'équipe qui s'est procuré le plus de temps forts sur ces rencontres (seuls les Irlandais affichent plus d'entrées dans les 22 mètres, lors de leur quart perdu, NDLR)", affirme Galthié. Il n'érige aucun joueur ni aucune action, au rang de terrible tournant : "Sur le dernier geste, les dernières options, des faits de match, des faits de jeu… cela n'a pas suffi."

Le XV de France a-t-il raté son Mondial ?

De 37-24 à 28-29

Son argumentaire se veut scientifique : "On travaille avec des logiciels, des 'data', et cela nous amène à un potentiel de marque de 37 points. On en inscrit 28. Quand vous êtes en position de marquer 37 points à l'Afrique du Sud, tactiquement, vous ne vous êtes pas trop trompés sur le plan offensif." Et concernant le plan défensif ? "Les Sud-Africains ont été hyper réalistes. Ils ont un potentiel de marque de 24… et ils marquent 29 points. Bravo. C'est une équipe capable d'utiliser ses armes de marnière très efficace."

En première période, les Boks "marquent trois essais sur trois fulgurances. Deux duels gagnés dans le troisième rideau, où on a été battus en l'air", relate Fabien Galthié, sans imputer cela à une mauvaise organisation de son fond du terrain, ou à un manque d'anticipation du plan adverse. Conclusion : "Si c'était à refaire, j'adopterais exactement la même stratégie." Et de déplorer encore, pour toujours : "On meurt à un point."

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