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Champions Cup - Henry Pollock, le nouveau poison sur le chemin de l'UBB : "S'ils veulent me détester, ils le peuvent"
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Publié 22/05/2025 à 12:21 GMT+2
Il fait partie de ces nouvelles têtes qui promettent de tout renverser sur leur passage. 20 ans seulement, et Henry Pollock s'est déjà fait un nom dans l'élite du rugby européen. Showman au verbe insolent et exubérant, le troisième-ligne de Northampton, qui affrontera Bordeaux-Bègles samedi à Cardiff en finale de Champions Cup, ne laisse personne indifférent.
Henry Pollock
Crédit: Getty Images
Showman assumé à 20 ans, le flanker blond au bandeau noir Henry Pollock s'est fait un nom en une petite saison dans l'élite du rugby européen, jusqu'à devenir une des attractions de la finale opposant Bordeaux-Bègles à Northampton, samedi à Cardiff.
Un combattant exubérant, agaçant voire arrogant ? Le troisième-ligne des Saints est un peu de tout cela à la fois, et il laisse en tout cas peu de gens indifférents. "Je suppose que cela fait partie du jeu. Tout le monde ne va pas vous aimer. S'ils veulent me détester, ils le peuvent. S'ils veulent m'aimer, ils le peuvent. Je ne m'en soucie pas trop", a-t-il répondu aux médias français en amont de la finale de Champions Cup.
L'UBB va se frotter à un sacré phénomène, une ex-pépite couvée à l'académie de Northampton devenue très vite une vraie star du championnat d'Angleterre, où il ne comptait qu'un match avant cette saison. En moins d'une année, le N.7 a remporté le Mondial des moins de 20 ans, honoré sa première cape avec le XV d'Angleterre (une entrée et deux essais contre les Gallois), porté les Saints vers la finale de Champions Cup et, pour finir, été sélectionné pour la prestigieuse tournée des Lions britanniques et irlandais cet été.
"Au suivant"
Le sélectionneur des Lions, Andy Farrell, n'est pas resté indifférent à la "Pollock-mania", fasciné lui aussi par la "combativité" et la constance du jeune Anglais. "Le talent n'a pas d'âge", a-t-il justifié à propos du flanker, le plus jeune de son groupe. "Et je suis sûr qu'il poussera tous ceux qui ne savaient pas qu'il allait arriver".
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Henry Pollock dives in to score his team's seventh try during the Gallagher Premiership Rugby match between Northampton Saints and Bristol Bears at Franklin's Gardens on April 26, 2025.
Crédit: Getty Images
Pour sa première saison, Pollock a tapé très vite, et très fort sur la concurrence en Champions Cup, comme le grand Leinster a pu le constater en demi-finales (37-34), à Dublin. En attendant la finale, il est celui qui a inscrit le plus d'essais parmi les avants (sept), réalisé le plus de plaquages (96) et accompli le plus de "turnovers" (18) dans la compétition reine du rugby en Europe.
Rien ne semble l'intimider, ni la pression, ni son ascension express, pourtant vertigineuse. "Je dis toujours que la prochaine étape, le prochain match, c'est le plus important", explique-t-il. "Ma mentalité, c'est vraiment : 'au suivant'. Je ne me laisse jamais emporter par l'agitation du week-end dernier ou autre. J'essaie toujours d'être meilleur le lendemain".
Célébrations de footballeur
La maturité et le calme qu'il affiche contrastent avec sa grande notoriété au pays, où il est déjà devenu un modèle pour les rugbymen en herbe, attirés par son charisme et ses facéties. Cet amateur de sports de combat, qui aime jouer au golf entre amis, se distingue notamment en célébrant les essais qu'il inscrit, à la manière d'un footballeur. Il a imité un lancer de basketteur, contre Castres, et fait semblant de prendre son pouls contre le Leinster, une célébration venue du joueur de Manchester United, Diogo Dalot.
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Henry Pollock échappe à Jérémy Fernandez (Northampton-Castres)
Crédit: Getty Images
"Je veux développer ce sport et le rendre aussi grand que possible", commente le joueur aux cheveux blonds, dont le bandeau noir est désormais porté par certains supporters des Black, Green and Gold. Attention cependant à ne pas réduire Pollock à un phénomène de mode, un joueur décrit comme chambreur, confiant, à la limite de l'arrogance. C'est surtout un phénomène sur le terrain, au rendement riche et à la fougue contagieuse.
"Il apporte beaucoup d'énergie et de joie lorsqu'il joue. Vous pouvez voir immédiatement l'impact que cela a eu sur les joueurs qui l'entourent", dit à l'AFP Lewis Moody, ancien troisième-ligne de l'Angleterre et des Lions. Sa force résiste dans sa capacité à patienter avant de piquer sa proie, ajoute-t-il, "à la Richie McCaw", le 3e ligne emblématique des All Blacks. Dans ses déplacements, "il est plutôt méthodique, lent au sens patient du terme, il choisit son moment jusqu'à ce qu'il faille agir".
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