Préparation Coupe du monde de rugby 2023 - L’antisèche d’Écosse-France : Des coiffeurs décoiffants

Malgré un XV de départ remanié en profondeur, l’équipe de France a sacrément bousculé l’Écosse avant de manquer de souffle et de s’incliner de justesse, ce samedi à Murrayfield (25-21). Certains seconds couteaux ont donc profité de ce premier match de préparation pour se mettre en valeur… et compliquer les futurs choix du staff, qui rendra bientôt sa liste des 33 joueurs convoqués pour le Mondial.

Louis Bielle-Biarrey (France) face à l'Écosse, samedi 5 août 2023.

Crédit: Imago

Le jeu : Deux matches en un

Qui a dit que ce XV de France B était destiné à vivre l'enfer à Murrayfield ? Guère impressionnés par l’ambiance écossaise, ni par le pedigree de leurs adversaires, les Tricolores ont d’abord maintenu le curseur de l’intensité à un niveau très élevé pendant toute la première période. Très agressifs en défense, les hommes de Fabien Galthié ont surtout fait étalage de leur variété en phase offensive, avec un essai inscrit en contre (13e), un autre en première main (25e) et un troisième à la suite de plusieurs charges au près (40e+3).
Tout s’est cependant corsé au retour des vestiaires. Empruntés et maladroits au cours du premier acte, les Écossais - qui évoluaient avec quasiment tous leurs titulaires habituels - sont enfin entrés dans leur rencontre. Ils ont monopolisé le ballon, régné dans les zones de rucks, multiplié les temps de jeu et logiquement pris l’ascendant sur des Bleus qui ont semblé piocher sur le plan physique, sans doute en raison des efforts fournis pendant la préparation. Et même s’ils ont évolué pendant trente minutes en supériorité numérique, même s’ils ont eu un sursaut d’orgueil en fin de partie, les Français ont manqué de jus pour éviter la défaite (25-21).
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Bastien Chalureau et Pierre Schoeman lors du test match Ecosse - France

Crédit: Getty Images

Les joueurs : Bielle-Biarrey, première étincelante

Sacré baptême du feu pour Louis Bielle-Biarrey. L’ailier de l’UBB a honoré sa première sélection avec culot et sans frein à main, ce qui lui a permis de faire des différences grâce à sa pointe de vitesse et même de s’offrir un joli essai (24e). Lui aussi novice, Émilien Gailleton a fait preuve de spontanéité et de sérieux, ce qui s’est avéré précieux offensivement comme défensivement.
Titulaire à l’ouverture, Mathieu Jalibert a été à la dernière passe sur les deux premiers essais des siens et a été impeccable au but (3/3). On a aussi apprécié la combativité et l’expérience de Pierre Bourgarit, ainsi que l’impact de Cameron Woki, qui a également aplati derrière la ligne d’en-but. D’autres, comme Ethan Dumortier, ont eu plus de mal à se mettre en évidence.
Du côté du XV du Chardon, Finn Russell a retrouvé sa magie après la pause, tandis que le virevoltant Darcy Graham, auteur de l’essai de la révolte, a semé la zizanie dans le camp français dès qu’il en a eu l’opportunité. Blair Kinghorn, lui, s’affirme de plus en plus dans le rôle de successeur de Stuart Hogg à l’arrière. Gregor Townsend pourra en revanche regretter le carton rouge infligé à Zander Fagerson, expulsé pour un déblayage à la tête sur Bourgarit. C’était franchement évitable.

L’action : Un contre foudroyant pour lancer les hostilités

Tout a commencé à 70 mètres de l’en-but adverse quand, juste après un jeu au pied mal ajusté de Ben White, Émilien Gailleton a été décalé sur l’aile droite. Le Palois a placé une grosse accélération en bord de touche, puis a donné à Louis Bielle-Biarrey d’un offload parfaitement senti. Mathieu Jalibert et Baptiste Couilloud ont ensuite hérité du ballon, ce dernier allant l’aplatir à droite des perches. Ce contre rondement mené a donné le ton de la première période très aboutie des Bleus.

La stat' : 0

Comme le nombre de points inscrits par les Français en seconde période. Un trou noir forcément fatal pour tenir la victoire, même si le résultat demeure évidemment anecdotique.

La décla : Brice Dulin (au micro de TF1)

La question : Fabien Galthié y voit-il plus clair pour sa liste des 33 ?

Pour être honnête, on n’aimerait pas être à la place du sélectionneur du XV de France. Dans les jours qui viennent, l’homme aux épaisses lunettes noires devra dévoiler sa liste des 33 joueurs convoqués pour la Coupe du monde. Bon courage à lui pour retirer neuf noms d’un groupe extrêmement dense en qualité, ce qui a encore sauté aux yeux samedi après-midi. Alors que Fabien Galthié avait décidé d’aligner une équipe B sur la pelouse de Murrayfield, celle-ci a maltraité, pendant toute la première période du moins, les cadres de l’Écosse.
Oui, les "coiffeurs" ont été bluffants. À commencer par les deux novices, Émilien Gailleton et, surtout, Louis Bielle-Biarrey. Privés de Mondial U20 pour préparer celui des grands, le centre palois et l’ailier bordelo-béglais ont assurément marqué de précieux points aux yeux du staff, qui aurait tort de se priver d’éléments apportant une telle fraîcheur au sein d’un collectif.
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Pierre Bourgarit face à l'Écosse

Crédit: Getty Images

Au centre, Yoram Moefana a également répondu présent, tandis que Pierre Bourgarit et Yoan Tanga n’ont pas démérité dans le pack d’avants. Enfin, la lutte pour être la doublure d’Antoine Dupont s’annonce encore indécise, entre un Baptiste Couilloud inspiré en début de match et un Baptiste Serin auteur d’une entrée intéressante. Galthié va donc encore avoir quelques maux de tête. Mais ce sont des problèmes de riches, alors il serait malvenu de s’en plaindre.
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