Tournée d'automne | France - Afrique du Sud | Deux ans après, deux ans avant
Deux ans après le traumatisme. Deux ans avant le Graal ? Le XV de France retrouve son bourreau de la dernière Coupe du monde, ce samedi à partir de 21h10 à Saint-Denis. Les Bleus se mesurent aux Springboks avec dans l'air un parfum de revanche que l'on ne peut occulter, mais qu'ils se refusent à humer, considérant cette affiche alléchante comme une étape sur la route du prochain Mondial.
La déception de Gaël Fickou et Damian Penaud - Quart de finale de la Coupe du monde 2023
Crédit: Imago
Deux ans après la Coupe du monde 2023, l'assassin revient sur le lieu du crime. L'Afrique du Sud se dresse devant les Bleus, samedi à Saint-Denis, là où elle avait réduit à néant les espoirs de sacre à la maison d'une nation. Seuls neuf Français sur la feuille de match lors de ce quart de finale mémorable (28-29) vont tenter d'en chasser les démons. Mais Romain Ntamack l'a dit : "Le traumatisme est allé au-delà des 23."
Deux ans après, que reste-t-il de ce "traumatisme" relatif, y compris chez les plus fervents supporters du XV de France ? Si bon nombre ont sans doute fini par l'évacuer, ce cauchemar vivote probablement en d'aucuns, prenant la forme des erreurs tricolores, du sifflet de Ben O'Keeffe – dont le capitaine Antoine Dupont, entre autres, avait à chaud questionné la pertinence des décisions – ou d'un mélange de tout cela.
Deux ans après, c'est au tour du terme "revanche" d'être débattu, en marge de cette rencontre de la tournée d'automne. Les protagonistes français réfutent globalement l'idée, désireux de ne pas ressasser. Ce serait le meilleur moyen de se tromper d'adversaires, entre les fantômes susceptibles de venir les enquiquiner et les Springboks bien réels qu'ils auront à plaquer. D'autant plus que les deux équipes ont évolué.
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Fickou : "Si on avait été nettement supérieurs, on aurait gagné"
Video credit: Eurosport
Les hommes et la philosophie
Deux ans avant la Coupe du monde 2027, la France se cherche des piliers, comme en témoignent les titularisations de Baptiste Erdocio et Régis Montagne (2 sélections chacun, jusqu'à 21h10), alors que Cyril Baille peine à remonter la pente et Uini Atonio – présent en marge du groupe – tend à transmettre le flambeau. Fabien Galthié et son staff rebattent aussi les cartes en troisième ligne, et les places sont chères au centre.
Deux ans avant de briguer le triplé, Rassie Erasmus et sa bande polissent quant à eux leur doctrine de destruction massive. Elle paraît moins monolithique, avec les aspérités que Sacha Feinberg-Mngomezulu lui apporte depuis le poste d'ouvreur. Au-delà de cette "arme supplémentaire", dixit Ntamack, les Boks sont connus pour leurs innovations, auxquelles les Bleus comptent "répondre", selon Laurent Sempéré.
Deux ans avant de viser un premier sacre planétaire en Australie, le XV de France veut s'étalonner face à la référence mondiale du moment… si ce n'est de toujours, Galthié suggérant que la domination sud-africaine soit transgénérationnelle. Au carrefour des émotions et des ambitions, entre appels de phare du passé et regards portés sur le futur, ce France - Afrique du Sud 2025 présente un intérêt protéiforme et indéniable.
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