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Bayonne, Melvyn Jaminet… Les tops et les flops de la saison de Top 14

Anthony Tallieu

Mis à jour 19/06/2023 à 19:47 GMT+2

La saison de Top 14 officiellement terminée depuis samedi et le sacre du Stade toulousain aux dépens de La Rochelle en finale (29-26), l’heure est venue de tirer le bilan. Une saison marquée par de belles surprises, du suspense et des combats épiques mais aussi par des déceptions, des histoires d’amour mal terminées et des clashes. Voici nos tops et nos flops de cet exercice 2022-2023.

Les Bayonnais heureux après leur victoire contre Lyon

Crédit: Getty Images

TOPS

  • La fraîcheur bayonnaise
L’aventure du promu bayonnais durant cette saison a apporté un sacré vent de fraîcheur au Top 14. Promis à la redescente directe par l’ensemble des suiveurs, l’Aviron a déjoué tous les pronostics, s’invitant même à la table des grands. Jusqu’à la dernière journée, les Basques ont été en mesure de se qualifier pour les playoffs, ce qui aurait marqué une première pour un promu depuis le Racing 92 en 2010.
Les raisons d’une telle réussite sont sans doute multiples mais deux principales se dégagent : le fait d’avoir su se transcender dans leur stade de Jean-Dauger, où ils n’ont connu que la victoire, et la saison exceptionnelle de leur ouvreur Camille Lopez, arrivé sur les bords de la Nive l’été dernier et qui a illuminé le jeu de l’Aviron et remis au goût du jour l’art oublié du drop. Bayonne a terminé la saison à la huitième place mais a conquis les cœurs et jouera la saison prochaine la Champions Cup pour la première fois de son histoire.
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Camille Lopez le 18 février dernier.

Crédit: Getty Images

  • L’éclosion de Gailleton
Il est peut-être la plus juste incarnation du terme OVNI, employé par Fabien Galthié fin 2021 pour désigner des joueurs qu’on ne voyait pas trop venir et dont les performances leur ont permis de postuler à la sélection. Quand la Section paloise s’est attachée les services d’Emilien Gailleton il y a un an, il avait dans son petit baluchon de gamin de 19 ans des sélections chez les U20 et quelques promesses nées de sa première saison chez les professionnels, à Agen en Pro D2. Personne n’aurait toutefois pu prédire une explosion si rapide, pas même lui.
Intégré très rapidement dans la rotation au centre par le manager Sébastien Piqueronies, le natif de Croydon en Angleterre s’est imposé malgré une certaine concurrence à son poste. Mieux, il s’est révélé comme l’atout offensif numéro 1 des Béarnais grâce à sa vitesse et son instinct de tueur, que ce soit au centre ou à l’aile. Si bien qu’il a terminé meilleur marqueur de Top 14 pour sa première saison à ce niveau, avec 14 réalisations. Une stat’ qui le classe déjà au rang de grand espoir du rugby français.
  • L’union sacrée perpignanaise
Cette saison l’a prouvé, un manager sans le soutien de son vestiaire est un manager en danger. À Perpignan, c’est parce que ses joueurs ont fait bloc derrière lui début janvier que Patrick Arlettaz a pu poursuivre sa mission avec son adjoint David Marty et remplir l’objectif maintien qui lui été fixé. Jusqu’au bout, le technicien catalan est resté fidèle à ses convictions de jeu, même au cœur de l’hiver quand son club, dernier, accusait au soir de la quinzième journée un retard de 7 points sur Brive, 13e, et 9 sur Pau, 12e. N’ayant pas pu se maintenir directement malgré une très belle deuxième partie de saison, les Perpignanais ont dû passer par l’access match pour obtenir le droit de rester en Top 14. Et d’offrir ainsi à Patrick Arlettaz, futur responsable de l’attaque du XV de France, une sortie à la hauteur de son investissement.
  • Le suspense à (presque) tous les étages
Bien-sûr, le fait de voir Toulouse et La Rochelle terminer en tête de la phase régulière et se retrouver en finale du Top 14 était tout sauf inattendu. De même, on aurait aimé un peu plus d’incertitude en demi-finales, avec un Stade toulousain qui a écrasé le Racing 92 (41-14) et un Stade rochelais qui s’est offert le luxe de gérer la sienne contre l’UBB (24-13) en prévision de la grande finale. Finale qui a complètement basculé à deux minutes de la fin sur un éclair de génie de Romain Ntamack.
En revanche, la lutte a fait rage pour les quatre autres strapontins qualificatifs pour la phase finale, avec des vérités remises en cause chaque week-end. On pense par exemple au Racing 92, au bord du précipice à quelques journées de la fin et qui a finalement su grimper dans le bon wagon.
Et que dire de la course pour le maintien, tellement indécise et qui a donné lieu à un sacré match entre Pau, Perpignan et Brive ! De quoi maintenir en haleine tous les fans de rugby, qui en redemandent déjà pour la saison prochaine.

FLOPS

  • L’éviction peu élégante de Quesada
Un mois seulement après la reprise du championnat, Gonzalo Quesada a appris qu’il ne serait pas reconduit comme manager du Stade français à l’issue de la saison. Une information confirmée dans la presse par le propriétaire allemand du club parisien Hans Pieter Wild, qui a reconnu des contacts avec Laurent Labit et Karim Ghezal. "C’était la pire semaine de ma carrière, a ainsi lâché l’Argentin après la victoire de sa future ex-équipe contre Perpignan (52-3). Les annonces tombent dès la 5e journée, les contacts ont eu lieu dès la 3e journée alors qu’on avait deux victoires… Je ne sais pas si on a vraiment eu notre chance".
Mis en position de faiblesse avec plus des trois-quarts de la saison à boucler, Quesada a toutefois su tenir son groupe et l’a même amené en phase finale, décrochant une très belle quatrième place en saison régulière.
  • Les départs forcés d’Urios et Garbajosa
Un vestiaire qui coupe la tête de son coach, le phénomène n’est pas nouveau, même au rugby. Il y a 23 ans de cela, les joueurs du Stade français avaient ainsi obtenu le départ de leur entraîneur George Coste en cours de saison, ce qui ne les avait pas empêchés de terminer champions de France en autogestion. Cette année, Christophe Urios a payé à retardement la fracture avec ses cadres dont Matthieu Jalibert, née à la fin de l’exercice précédent. Dès le mois de novembre, alors que l’UBB pointait à la onzième place, son président Laurent Marti n’a eu d’autre choix que de lui montrer la porte malgré un contrat courant jusqu’en 2025.
Xavier Garbajosa a pu, lui, aller au bout de la saison. Mais la situation se ressemble, avec un manager au franc-parler de moins en moins accepté par la jeune génération qui a cristallisé autour de lui les colères du vestiaire lyonnais. Au point qu’une délégation de joueurs est venue frapper à la porte du président Yann Roubert à deux journées de la fin pour réclamer le départ de l’ancien arrière. Une partie d’entre eux s’était même lancée dans une forme de grève sportive sur le terrain, lors de la première mi-temps du match suivant au Stade français. Et ce alors que la qualification du club en phase finale n’était pas encore assurée.
L’aventure lyonnaise en Top 14 s’est terminée au stade des barrages et celle de "Garba" avec le LOU quelques jours plus tard. Une fin abrupte pour un technicien qui a tout de même ramené son club en playoffs après trois ans d’absence.
  • La chute vertigineuse du champion de France
Le syndrome du champion, qui veut que le vainqueur du Bouclier de Brennus peine l’année suivant son titre, n’a pas été découvert avec Montpellier. Reste que le MHR s’est bien planté cette saison, dans le sillage d’un Philippe Saint-André qui n’a pas su remobiliser ses troupes après la consécration de la saison précédente. Au final, les partenaires de Zack Mercer ont terminé à une très décevante onzième place, très loin des objectifs du club.
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Philippe Saint-André, manager du MHR

Crédit: Getty Images

  • La saison noire de Jaminet
Il est venu à Toulouse l’été dernier pour franchir un palier et se retrouve aujourd’hui quatre marches plus bas. Pourtant titulaire en début de saison, l’ancien Perpignanais a eu le malheur de se blesser avant la tournée de novembre et a été emporté par la tornade Thomas Ramos. Le niveau exceptionnel affiché par ce dernier, monstrueux de régularité, génial dans le jeu courant et toujours aussi précis dans les tirs au but, lui a permis de reprendre le maillot frappé du numéro 15 à la fois au Stade toulousain et chez les Bleus. N’ayant pas pour lui la polyvalence de son concurrent, qui peut jouer également à l’ouverture, Jaminet a ainsi disparu des radars, ne jouant que 8 minutes sur l’ensemble du Tournoi des 6 Nations avec l’équipe de France et n’a été utilisé par Ugo Mola que quand ce dernier souhaitait faire souffler ses cadres. Pire, il s’est même blessé au mois d’avril et n’a plus rejoué depuis. Une sacrée descente pour celui qui faisait le bonheur de Perpignan et du XV de France la saison précédente.
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Melvyn Jaminet est sorti blessé à la cheville contre le Stade français

Crédit: Getty Images

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