L’antisèche de UBB-Clermont : une belle contre-publicité pour le Top 14

Les premières secondes de la partie ont donné le ton des quatre-vingts minutes suivantes. Coup d’envoi donné par Zack Holmes, en-avant d’Arthur Iturria et pénalité en suivant pour l’UBB, convertie par l’ouvreur australien. Pour le retour de Christophe Urios en terre girondine, le public de Chaban-Delmas a eu droit à un beau festival de scories, saupoudré d’actions gâchées. Les intentions de jeu n’étaient pourtant pas inexistantes côté clermontois, mais toute tentative de produire un tant soit peu de rugby était inévitablement massacrée par une faute de main ou une faute tout court.

En face, l’UBB n’avait guère envie d’enflammer le stade et s’est adaptée à la faiblesse de son adversaire, se contentant de bien coulisser en phase défensive et d’occuper la moitié de terrain auvergnate pour récupérer des pénalités. Son petit plus, une meilleure entame des deux mi-temps, récompensée par trois pénalités dans le premier acte (3e, 10e, 16e) et deux dans le second (47e, 50e) qui ont pesé lourd dans le résultat final (19-8).

Si Clermont a semblé trop limité pour pouvoir mener à bien une séquence de jeu, l’UBB a eu un peu plus de billes pour marquer un essai dans cette partie. Par trois fois, le centre Tani Vili a franchi le rideau jaune (35e, 38e, 68e) mais il a tout gâché par des mauvais choix.

Le pilier remplaçant clermontois Davit Kubriashvili a mis son équipe en difficulté en adressant un direct du droit à Thomas Jolmes en seconde période (64e), même si les Girondins n’ont pas inscrit le moindre point en supériorité numérique.

Côté satisfaction, bien peu de choses à dire vu le niveau du match, si ce n’est la régularité au but de Zack Holmes, auteur d’un joli 6 sur 7.

On arrive dans les 5 dernières minutes de la première période et l’UBB a un ballon d’attaque à jouer au milieu de terrain. Servi par Holmes, Vili évite la montée en pointe de Judicael Cancoriet, s’infiltre dans un intervalle et met les gaz. Quatre partenaires font l’effort de le suivre pour lui offrir des solutions de choix, un cinquième, Santiago Cordero, déboulant même comme une fusée sur son aile.

La solution extérieure semblait donc la plus intéressante mais Vili a choisi de revenir à son intérieur et de servir (mal) son demi de mêlée Jules Gimbert, le poussant à l’en-avant. Seule une erreur de ce type pouvait sauver Alex Newsome et Anthony Belleau, les deux derniers Clermontois restants, qui n’auraient rien pu faire si le coup avait été un peu mieux négocié.

C'est le nombre d'en-avants dans cette partie.

Le Stade français - UBB de la dernière journée était très dur à regarder, surtout en clôture d’un beau weekend de 6 Nations. Le Bordeaux-Bègles -Clermont de ce dimanche était également une souffrance, mais dans un autre registre. Il y a eu au moins quelques intentions, contrairement à la purge incroyable de Jean-Bouin. Elles sont seulement restées au stade des intentions du fait de la pauvreté technique dans les deux camps, un peu plus encore celui de Clermont. Les 18 en-avants dans la partie parlent d’eux-mêmes. Une chose est sûre : aucune des deux équipes n’avait un visage de candidat à la phase finale ce dimanche.

Pour l’ASMCA, la réalité comptable s’impose d’elle-même, même si, avec 9 points de retard sur Bayonne, l’affaire n’est pas mathématiquement classée. Quant à l’UBB, même si elle n’est qu’à un point du top 6, le rugby étriqué qu’elle pratique en ce moment, et qui ne lui a pas permis de marquer un essai sur ses deux derniers matches, risque de l’éloigner vite du bon wagon. Un espoir pour elle, le retour de son génial ouvreur Matthieu Jalibert après le Tournoi, garant d’un jeu de meilleur standing.