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Top 14, 1ère journée - Castres - Pau (18h10) : La Section paloise assume la carte jeunesse avant d'entamer la saison

Anthony Tallieu

Mis à jour 19/08/2023 à 10:45 GMT+2

Sauvée de justesse la saison dernière, la Section paloise, qui démarre son championnat ce samedi à Castres (18h10), est amenée à encore le maintien. Pour relever ce défi, le club béarnais mise fortement sur l’éclosion de ses jeunes talents. Le fruit espéré d’une politique très orientée vers la formation et la post-formation, incarnée et portée par son manager Sébastien Piqueronies.

Sebastien Piqueronies, le bâtisseur du projet palois basé sur la formation

Crédit: Getty Images

Quand on ne s’appelle pas le Stade Toulousain ou La Rochelle, tirer son épingle du jeu dans ce Top 14 toujours plus concurrentiel nécessite une certaine alchimie et, pour les écuries les plus modestes, de très bonnes idées. Sans présumer de la saison à venir, la Section paloise semble destinée, comme la saison dernière et les précédentes, à batailler dans le championnat de la survie. Avec une ligne de conduite très identifiée : capitaliser sur ses jeunes pousses pour laisser au moins deux concurrents dans son rétroviseur.
Un virage pris en mai 2021 par la direction du club palois avec l’arrivée à la tête de l’équipe première de Sébastien Piqueronies. Ce sera d'ailleurs une politique durable puisque le club a prolongé, la semaine dernière, le bail de son homme fort jusqu’en 2027. Piqueronies, un formateur reconnu qui a mené en 2018 la génération des Romain Ntamack, Arthur Vincent, Cameron Woki et Demba Bamba au titre mondial U20, mettant tout à la fois un point final à douze années de disette et un point de départ à l’ère de domination française.
"Le message, quand je suis arrivé, était de ne plus se dire : ‘Sauvons nous et on verra après’ et rester inlassablement sur du court terme, mais ‘bâtissons au contraire une stratégie pour pérenniser le club en Top 14’ ", raconte le manager palois. C’est pour cela qu’on a démarré par la formation en misant sur des jeunes talents et des profils évolutifs".

Une montée en puissance par palier

Une forme de révolution, après des années à parier, depuis sa remontée en 2015, sur des vieilles gloires françaises (Julien Pierre, Jean Bouilhou, Damien Traille) et de l’hémisphère sud (Conrad Smith, Colin Slade, Lourens Adriaanse…) pour se maintenir.
Depuis sa prise de fonction, Sébastien Piqueronies a ainsi mis en place un parcours d’accompagnement des jeunes les plus prometteurs du club, issus du cru ou importés en post-formation, via une montée en puissance balisée. "On se sert de tous nos bains de développement pour les faire progresser. D’abord le fait de s’entraîner avec les pros, puis pour certains la compétition Seven qui est très importante pour nous en termes d’identité et de niveau de jeu. Il y a aussi la Challenge Cup sur laquelle nous voulons être ambitieux et nous qualifier en ayant des équipes mixtes pros et espoirs, car cela est aussi un marqueur pour notre centre de formation. Et enfin le Top 14 où on n’hésite pas à donner du temps de jeu à nos jeunes".
Bonifier les parcours individuels et non valoriser un parcours d’équipe
Pour se donner les moyens de ses ambitions, la Section a ainsi étoffé son encadrement dans toutes les catégories de jeunes - Mickaël Drouard et Brandon Fajardo, deux anciens joueurs du club, en sont l’exemple - et défini un axe à suivre singulier.
"On n’a pas l’ambition de copier ce qui se fait ailleurs, poursuit Piqueronies. On est la Section paloise et on veut revendiquer un modèle qui est le nôtre, unique. Nous assumons ce modèle qui est de bonifier les parcours individuels et non de valoriser un parcours d’équipe, même si nous sommes très fiers que nos Espoirs soient champions de France Accession (la deuxième division de la catégorie, ndlr). L’ambition première n’est pas que les équipes de jeunes performent, mais d’amener nos meilleurs jeunes vers l’équipe de France U20. C’est ce qui fait l’unicité de notre modèle".
Au début de l’été, l’équipe de France U20 a remporté pour la troisième fois d’affilée la Coupe du monde U20 avec, dans son effectif, quatre joueurs de la Section paloise (Théo Attissogbé, Clément Mondinat, Hugo Auradou et Brent Liufau). Ils auraient d’ailleurs été cinq si Emilien Gailleton, révélation de la saison dernière et meilleur marqueur du Top 14 (14 essais), n’avait pas été prélevé des U20 par Fabien Galthié pour l’intégrer dans la liste des 42 joueurs qui préparent la grande Coupe du monde.
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Les 5 joueurs palois initialement retenus pour préparer la Coupe du monde U20, crédit Section paloise

Crédit: Other Agency

Gailleton, la figure de proue

Une récompense pour toute la formation paloise et un statut à gérer, aussi, pour son manager, qui assure avoir anticipé le sacre de ses pépites. Toutes ont été verrouillées dès la saison dernière avec des contrats courant jusqu’en 2027. Si Pau a très peu recruté à l’intersaison - la légende All Black Sam Whitelock et l’ouvreur anglais Joe Simmonds sont les deux seules têtes d’affiche - c’est aussi pour permettre à la jeune classe béarnaise de pouvoir se développer sans entrave et rester ainsi cohérent avec son projet.
Pour ces talents en devenir, l’exemple à suivre est, évidemment, Émilien Gailleton. Venu dans la cité du Vert Galant sur la pointe des pieds l’été dernier, du haut de ses 19 ans, il s’est imposé comme la révélation du Top 14 et un des plus grands espoirs du rugby français à son poste. Un joueur qui, malgré de fortes sollicitations, à lui aussi choisi de prolonger son bail à Pau en milieu de saison dernière (jusqu’en 2026). Là encore la reconnaissance du travail accompli : "C’est un gage de robustesse exceptionnel de pouvoir sécuriser nos meilleurs jeunes sur une longue période la même année".
Une confiance aux jeunes qui comprend aussi son lot de risques, notamment l’obligation d’assumer une part d’erreurs et de mauvais choix dus à l’inexpérience. Capable de produire par séquences un très beau rugby l’an dernier, la Section a aussi souvent affiché un visage bien moins séduisant, voire "ridicule" pour paraphraser Sébastien Piqueronies. De quoi attendre la toute dernière journée pour sauver sa peau en Top 14. Elle signerait encore pour une 12e place, quand bien même l’objectif de ne pas attendre jusqu’à la 26e journée pour se maintenir a été évoqué. En sera-t-elle capable ? Ses jeunes détiennent en partie la réponse.
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