Top 14 - Essais litigieux, actions gâchées, sortie de Couilloud…le LOU entre colère et frustration

"Je suis encore un peu sous le choc. Je vais essayer de comprendre comment on perd ce match. C'est encore un peu frais, je n'arrive pas à l'expliquer" a déclaré, encore K.O, le flanker lyonnais Dylan Cretin après la drôle de soirée qu'il venait de vivre. Lui et ses partenaires n’auront certainement pas assez d’un été pour comprendre ce qui a bien pu leur arriver dimanche soir. Il a fallu tout un amoncellement de détails en leur défaveur pour les sortir d’une voie royale vers la demi-finale à Anoeta, à Saint-Sébastien. Le premier d’entre eux étant évidemment la défaillance technique connue par le diffuseur, Canal+, qui a privé l’ensemble des acteurs de la rencontre de l’assistance vidéo. Un problème au départ pour les deux équipes mais dont les locaux ont subi les plus lourdes conséquences. Peu après le coup d’envoi, Matthieu Jalibert inscrivait le premier essai de la partie, a priori en deux temps après s’être aidé d’un appui supplémentaire pour arriver jusqu’à l’en-but (7e).

En début de seconde période, Bordeaux est revenu dans le match grâce à un deuxième essai, très beau dans la construction, notamment avec une dernière passe laser du talonneur remplaçant Gabriel Ogre, mais à la conclusion là encore polémique. En bout de ligne, Mahamadou Diaby a potentiellement perdu le contrôle du ballon juste avant de glisser dans l’en-but (47e). Difficilement décelable à vitesse réelle, pour l’arbitre assistant cantonné dans l’en-but comme pour celui qui faisait la touche, et encore moins pour l’arbitre de champ Ludovic Cayre, qui n’a absolument rien à se reprocher.

Pas de quoi néanmoins apaiser le public de Gerland, qui a copieusement sifflé après ce deuxième essai sujet au débat. Loin de le calmer, la fin de partie n’a fait que nourrir son ressentiment. Sur l’essai de la gagne pour l’UBB de Madosh Tambwe (78e), les supporters du LOU ont en effet estimé que ce dernier avait roulé sur lui-même avant de marquer. Là encore, chacun se fera son opinion.

À chaud au micro de Canal+, Baptiste Couilloud a pesé chaque mot avant d’évoquer cette situation peu commune : "Il y a beaucoup de regrets ce soir. On va rester bons joueurs mais tous les téléspectateurs comprennent notre frustration. Peut-être que si on ne leur avait pas laissé l’opportunité d’aller dans l’en-but, il n’y aurait pas eu de début". Il n’a pas tort, car même si l’absence d’assistance vidéo a fortement pesé sur la rencontre, son équipe semblait avoir les moyens d’en faire fi et de passer quand même.

Durant une bonne partie de la rencontre, l’UBB a en effet eu du mal à rivaliser dans les zones d’affrontement, dominés par la puissance physique de Tuisova, Bamba ou encore Taofifenua. À leur crédit, ils se sont accrochés pour ne pas céder dans des moments critiques, notamment par deux fois où Toby Arnold (40e+3) et Demba Bamba (51e) sont entrés dans l’en-but sans pouvoir marquer. Comme si cela ne suffisait pas, le LOU a dû se passer de son bulldozer fidjien Tuisova dans le money-time, sorti à un quart d’heure de la fin en boitant. À 25 partout, Jean-Marc Doussain, qui a remplacé un Lima Sopoaga dans l’ensemble très bon, a également manqué la transformation qui aurait permis à son équipe de passer devant à cinq minutes de la fin. Des détails qui pèsent là encore très lourd au final.

Et puis il y a enfin ce drôle de coaching de Xavier Garbajosa qui a posé question. Neuf minutes après le retour des vestiaires, l’ancien arrière a décidé de sortir le leader de son équipe Baptiste Couilloud, sans que ce dernier ne soit visiblement touché. Un patron pourtant en jambes, comme en témoigne son implication sur le premier essai du LOU. Lui reprochait-il de surjouer un peu trop ? Toujours est-il qu’avant ce changement inattendu, Lyon était encore devant au tableau d’affichage (17-15) et qu’il était derrière (20-25) quand le demi de mêlée a fini par revenir sur la pelouse (74e) au poste d’ailier en remplacement de Tavite Veredamu. Une minute plus tard, les Gones revenaient d’ailleurs à hauteur sur un essai où Couilloud était impliqué.

Une incompréhension de plus, parmi tant d’autres, qui devrait laisser des traces dans le groupe rhodanien. En rejouant ce match dix fois, dans des conditions à peu près normales, le LOU le gagnerait sûrement neuf fois. Ce n’était tout simplement pas son soir.