Top 14 - "J’ai été un privilégié" : clap de fin pour Morgan Parra

L’histoire de Morgan Parra en tant que joueur du Stade français n’aura duré qu’une toute petite saison et seize petits matches de Top 14. Pourtant, et malgré le scénario d’un barrage plombé par l’expulsion de Marcos Kremer au bout de cinq minutes de jeu, le public de Jean-Bouin avait à cœur d’honorer comme il se doit la der’ de son emblématique demi de mêlée. Il a dû patienter jusque dans le dernier quart d’heure pour voir le "Merdeux", surnom que lui avait affectueusement attribué l’ancien deuxième ligne Lionel Nallet, pointer le bout de son nez.

L’écart de 9 points (17-26), l’infériorité numérique de son équipe et le peu de temps restant à jouer laissait imaginer qu’il n’y aurait pas de suite à ces quelques dernières minutes du premier barrage de play-offs. Jean-Bouin lui a donc donné une ovation dès ses premiers pas dans l’arène et s’est encore levé pour lui lorsque, sept minutes plus tard, l’ancien Clermontois s’est offert une dernière course dans le petit côté, semant la panique dans la défense des Ciel et Blanc. Il n’avait malheureusement pas les jambes et le coup de rein pour terminer le coup en solo et s’accorder avec panache une potentielle prolongation vendredi prochain en demie à San Sebastian.

Car c’est bien le Racing qui a eu le dernier mot, avec un essai casquette conclu par Gaël Fickou, qui a donné à sa victoire une ampleur large mais pas si injuste au vu de la seconde période (20-33). Peut-être pas la fin qu’espérait Morgan Parra, lui qui visait en compétiteur un troisième Bouclier de Brennus (après ceux de 2010 et 2017 avec Clermont) en guise d’adieux au rugby. Mais une fin digne quand même, sur le terrain d’un match de phase finale de Top 14. Un terrain qu’il a quitté après un dernier tour d’honneur en compagnie de sa fille.

" Ça fait bizarre, a-t-il concédé, ému, au micro de Canal+. Être sur les terrains, c’est quelque chose que j’ai connu pratiquement toute ma vie. J’ai pris énormément de plaisir et ça reste une chance. J’ai été un privilégié de pouvoir vivre de ma passion, de jouer et prendre du plaisir tous les week-ends. Il n’y a pas de plus beau métier. Maintenant, ce sera pour moi une autre vie, différente. Il faudra la mener à fond comme je l’ai toujours fait sur le terrain". Une grinta qui l’a toujours accompagnée dans sa carrière, que ce soit en club ou en équipe de France, qu’il a représenté à 71 reprises et qui le caractérisera sûrement encore dans son rôle d’adjoint de Laurent Labit et Karim Ghezal au Stade français à partir de la saison prochaine.