Top 14 - Réduit à quatorze, Toulon fait tomber Toulouse au Vélodrome (17-6) lors de la 18e journée

Toulon avait les crocs. Réduits à 14 dès la demi-heure de jeu, les partenaires d’un Baptiste Serin de gala sont venus à bout d’un Stade toulousain peu inspiré, ce samedi au stade Vélodrome (17-6). Jamais vraiment inquiétés malgré leur infériorité numérique et même proches du bonus offensif en toute fin de rencontre, les Varois enchaînent une cinquième victoire consécutive toutes compétitions confondues, et se replacent dans la course à la qualification. Les voici septièmes à un point de Bayonne, sixième, en attendant la rencontre de l’UBB face à Clermont dimanche soir (21h05).

Longtemps, cette partie n’a pas tutoyé les sommets, et laissé les locaux sous la menace d’un Toulouse toujours redoutable, même sans ses internationaux. Malgré un alignement en touche défaillant et des individualités haut-garonnaises féroces dans les regroupements, à l’image d’Arnold ou de Cros, ce sont bien les Toulonnais qui ont frappé les premiers.

Cinq minutes après la réponse de Melvyn Jaminet à une première pénalité de Serin, une sautée a permis à Waisea Nayacalevu de s’engouffrer dans l’intervalle et de déchirer le rideau défensif adverse (16e). Quarante mètres plus loin, les hommes du tandem Azéma-Mignoni ont enchainé, jusqu’à faire parvenir le cuir dans les mains d'un Facundo Isa pragmatique au moment d’aplatir le premier essai de la rencontre (10-3).

L’avantage au tableau d’affichage ne suffisant pas à faire le bonheur de Sergio Parisse, ce dernier est d’abord venu contester un impact jugé illicite de Roumat sur Serin, non-sanctionné par M. Nuchy, avant d’écoper d’un carton rouge quelques minutes plus tard, pour un excès d’engagement sur Pierre-Louis Barassi (33e). Inconsolable, l’ancien joueur du Stade français a laissé ses partenaires à 14 pendant plus d’une mi-temps, laissant alors penser que le match aurait pu leur échapper.

Mais heureusement pour les habituels pensionnaires du stade Mayol, les visiteurs n’ont jamais enfilé leur habit de lumière. Entre un Melvyn Jaminet en échec face aux perches et d’innombrables fautes de main dans le camp adverse, les hommes d’Ugo Mola ont dominé, sans jamais parvenir ou presque à se montrer dangereux près des lignes. Également à 14 pendant dix minutes suite au carton jaune récolté par Emmanuel Meafou (52e), les Haut-Garonnais n’ont eu qu’une pénalité de leur arrière à se mettre sous la dent (10-6, 65e), avant de perdre le bonus défensif dans une fin de match complètement débridée.

Car oui, quelques minutes après un accrochage menant notamment à l’expulsion de Rynhardt Elstadt, Baptiste Serin a conclut sa merveilleuse soirée en s’offrant l’essai de la gagne (17-6, 79e). Feintant deux fois la passe avant de rallier l'en-but par un trou de souris, le demi de mêlée a été l'un des grands bonhommes du succès varois, tant par son animation que par la qualité de son jeu au pied.

S’ils ont un temps cru ramener un point de la cité phocéenne par le biais d'un essai (finalement refusé) d’Arthur Retière, les leaders du championnat n'ont pas su profiter du faux pas du Stade français pour prendre le large en tête. De son côté, le RCT s'est rapproché du top 6, même si les axes d'amélioration restent nombreux à l’aube de défier successivement Clermont, le Stade français et Lyon. Un enchaînement de matches à l'issue duquel le club de la Rade en saura sans doute un peu plus sur sa capacité à se mêler à la lutte pour les phases finales.