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Alta Badia - Rien ne va plus pour Alexis Pinturault, 15e du géant : "J'ai l'impression d'avoir perdu des repères"

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 20/12/2021 à 09:01 GMT+1

ALTA BADIA – Passé complètement à côté du premier géant sur la Gran Risa (15e), Alexis Pinturault peinait à vraiment expliquer cette contre-performance si rare pour lui mais symbolique d’un début de saison compliqué. Le skieur de Courchevel est en dedans et si cela ne l’inquiète pas forcément, cela le "dérange".

Le Français Alexis Pinturault en repérage, avant le géant d'Alta Badia, lors de la saison 2021-2022

Crédit: Getty Images

Il était le tenant du titre ici, à Alta Badia. Le vainqueur l’an passé du petit globe de la spécialité et, sans doute, le skieur le plus régulier de la discipline. Alors, forcément, lorsqu’Alexis Pinturault boucle le géant sur la Gran Risa, celui-là même qu’il avait gagné de justesse (0’’07 d’avance sur McGrath) la saison passée, à la 15e place, cela choque. On n’était plus habitué à voir le Français aussi loin. En technique, c’est son pire résultat depuis le slalom d’Adelboden en janvier dernier. En géant, c’est encore plus impressionnant. Il n’était plus sorti du top 5 depuis Naeba en février (15e) et cette 15e place est donc l’un de ses deux seuls résultats hors du top 10 sur les 18 derniers géants disputés en Coupe du monde. Sans que Pinturault ne sache trop ce qu’il s’est passé.
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Pas de rythme, une faute et Pinturault signe son pire résultat en deux ans : sa 2e manche en vidéo

Zéro en slalom, 15e en géant : semaine noire

"A chaud, je n'ai pas encore trop d'explications à ce résultat, avouait-il en zone mixte. Il y a des erreurs, des problèmes, certainement aussi un manque d'engagement. Je n'ai pas réussi à avoir un ski assez calme, j'ai été trop accroché, je ne prenais pas assez de vitesse au fur et à mesure des portes. Ça coûte cher sur ce genre de neige relativement facile". Laisser traîner le bras dans la porte en seconde manche n’a certainement pas aidé mais il serait difficile pour le Français de se cacher derrière cette faute car le mal semble plus profond.
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Le Français Alexis Pinturault, décevant 15e du géant d'Alta Badia, le 19 décembre 2021

Crédit: Getty Images

Ces difficultés, Pinturault les traine depuis le début de l’hiver, avec un seul podium (2e du géant de Val d’Isère) au compteur. Il affirmait d'ailleurs dans la station française que le vrai début de saison c’était maintenant mais, depuis, il ne s’est pas qualifié en seconde manche du slalom avant de prendre cette 15e place ce dimanche. Des résultats auxquels il n’est pas habitué. Alors que se passe-t-il ? "Physiquement, je me sens étrange depuis le début de la saison, explique le skieur de Courchevel. J'ai l'impression d'avoir perdu des repères, par rapport à l'an passé ou il y a deux ans. Je ne me sens pas totalement dans mes bottes quand je suis au départ et ça me dérange un peu". Au point de le dire ouvertement, donc.

"Est-ce qu’on pourra corriger le tir ? Je ne sais pas"

"Je préfère en parler plutôt que de garder les choses pour moi, sinon j'aurai encore plus de problèmes et ça pourrait me fracasser, raconte t-il. Pendant longtemps, j'ai voulu le gros globe, un des grands objectifs de ma carrière. Je n'ai certainement pas assez coupé après la saison dernière, donc j'ai l'impression d'avoir enchaîné les deux saisons. Je manque de fraîcheur psychologique le jour des courses, quand on a besoin de lucidité et de tonus, et c'est ce qui me manque actuellement. Mais on est lancé dans la saison et je n'aurai pas le temps de m'oxygéner". Surtout pas d’ici sa prochaine grosse échéance, le géant … d’Alta Badia, une nouvelle fois, ce lundi.
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Pinturault : "C'est à partir de maintenant qu'il faut être régulier"

Ce manque de temps pour se refaire, ce manque de repères et ces "mauvais" résultats qui s’enchainent commencent à plomber le moral du tenant du gros globe de cristal, qui voit celui-ci lui échapper peu à peu, puisqu’il pointe actuellement au 7e rang, à 312 points du leader Marco Odermatt. "Il y a des choses à régler et on va regarder la vidéo, avoue-t-il avant de se demander comment. Avec la deuxième course lundi, pour corriger le tir en quelques heures, est-ce qu'on pourra le faire ? Je ne sais pas. On peut essayer de tout changer au niveau du matériel, mais c'est alors un pari. Et quand on se sent un peu chahuté dans notre ski, on est aussi un peu inhibé, et c'est alors la double peine".

"Je dois voir les choses différemment"

Changer sans tout changer pour retrouver ses habitudes, voilà la (lourde) tâche qui attend Alexis Pinturault et ses entraineurs dans les prochaines heures d’ici le départ de la première manche du deuxième géant sur la Gran Risa, à 10h lundi. Un nouveau mauvais résultat risquerait cette fois de bouter le Tricolore hors de la lutte pour le général mais aussi pour le petit globe de géant. Une double peine à laquelle le skieur de Courchevel compte bien échapper. Même si l’idée de s’y désintéresser est déjà dans sa tête. "Je dois voir les choses un peu différemment, expliquait-il. Cet hiver, il y a aussi les Jeux olympiques (à Pékin du 4 au 20 février)". Si la Coupe du monde venait à prendre une mauvaise tournure encore plus définitive, les JO seraient un sacré défi pour retrouver la motivation. Quitte à lâcher le reste.
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Le Français Alexis Pinturault, lors du géant d'Alta Badia 2021 dont il prendra la 15e place

Crédit: Getty Images

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