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Coupe du monde I Aspen I Marco Odermatt, juste surhumain : "Il est dans une autre sphère"

Vincent Bregevin

Mis à jour 03/03/2024 à 09:29 GMT+1

Troisième de la première manche, parti à la faute à l'entame de la seconde, Marco Odermatt a quand même trouvé le moyen de remporter le second géant d'Aspen samedi soir. Un succès irréel venu confirmer que le Suisse n'est manifestement pas fait du même bois que les autres. Et qui lui a permis d'égaler un record avec une 13e victoire en Coupe du monde cette saison.

Voilà pourquoi Odermatt est un mutant : son incroyable seconde manche en vidéo

Mais comment fait-il ? C'est certainement la question que tout le monde a dû se poser en voyant Marco Odermatt allumer du vert à l'arrivée de la deuxième manche d'un géant de folie à Aspen, que vous avez pu vivre en direct sur Eurosport. C'était déjà un miracle qu'il soit resté sur la piste. Qu'il réalise ce sauvetage de funambule après une grosse extension pour rester sur le tracé. Qu'il reprenne ensuite une vitesse phénoménale pour rattraper le temps perdu sur son erreur. Et qu'il finisse par remporter cette course, quand tout indiquait qu'il serait battu.
Odermatt semblait dans un jour sans. Compte tenu de ses standards, sa troisième place au terme de la première manche apparaissait comme une contre-performance. Un peu plus emprunté, un peu moins précis, il l'a bouclée à 32 centièmes du meilleur temps établi par le Norvégien Alexander Steen Olsen. Son début de seconde manche laissait un peu la même impression. "On sentait de la fatigue, qu'il manquait un peu de lucidité, qu'il avait un peu de mal physiquement, à force de faire des efforts à plus de 2000m d'altitude, souligne Gauthier De Tessières, consultant pour Eurosport et aux commentaires de la course. C'était lourd par rapport à toutes les courses en Europe. Il était quand même un peu cramé."

"Un petit shoot"

Puis il y a eu cette erreur. Celle qui aurait dû, normalement, l'envoyer en dehors de la piste et sanctionner ce coup de moins bien. Mais non, bien au contraire. Elle a finalement initié cette fabuleuse victoire. "Le rattrapage… il est tellement dans la zone qu'il ne lui arrive rien, explique Gauthier De Tessières. Ça lui met un petit shoot et derrière il pousse un peu plus, il essaie de revenir. C'est une piste où il pouvait relancer, dans chaque pente il pouvait repousser, recréer de la vitesse. Et en bas, on a l'impression qu'il reprend 1 Km/h à chaque porte et ça finit en boulet de canon. Mais c'est quand même surhumain, il est sur une autre sphère."
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Odermatt : "Moi aussi j'ai du mal à expliquer ce qui s'est passé"

Sa victoire sort clairement de l'ordinaire. Odermatt lui-même parvenait difficilement à l'expliquer. "Je ne sais pas quoi dire, a-t-il avancé au micro de la FIS. Je savais que je devais attaquer, je n'étais que 3e après la première manche. C'est ce que j'ai fait. J'ai failli sortir sur le haut, j'ai pris tous les risques lors de la seconde partie. C'est dingue parce que ça fonctionne à chaque fois. Je sais que l'erreur a été faite dans la partie la plus pentue, j'étais tellement bas sur le plat qui a suivi... Je n'ai pas de mots pour l'expliquer."

"Sa grande force, c'est d'avoir gagné autant"

Il faut vraiment chercher pour décrire ce que le Suisse a réalisé. "C'est un petit peu irréel à analyser, mais on est habitué avec Odermatt, glisse Gauthier De Tessières. C'est un peu un miraculé… mais franchement, je n'ai plus de superlatif. Si on m'enlève le chrono, je le mets cinquième. N'importe quel athlète qui fait cette erreur-là, avec le freinage qu'il fait juste avant, termine normalement très loin. C'est fabuleux la vitesse qu'il arrive à créer. Ce que je retiens, sur la fin, c'est son mental en acier. Il se l'est forgé à force de gagner. Il y croit jusqu'au bout. Sa grande force, c'est d'avoir gagné autant. Il a accumulé tellement de confiance qu'il ne lâche pas, qu'il ne se déstabilise pas."
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Odermatt 3e provisoire après la première manche du géant : son run en vidéo

La victoire appelle la victoire, et Odermatt en est le parfait exemple. Celle-ci est différente. Mais elle lui a permis de se rapprocher du record d'Ingemar Stenmark (15 victoires consécutives en géant) avec ce 12e succès d'affilée sur la discipline. D'égaler, aussi le record du nombre de victoires sur une saison de Coupe du monde (13), qu'il partageait déjà avec Stenmark, Hermann Maier, et Marcel Hirscher. Et de se rapprocher de celui du nombre de points, qu'il avait lui-même établi la saison passée (2042). Odermatt en totalise désormais 1902.
Avec encore deux géants à Kranjska Gora et Saalbach, ainsi que la descente dans la station autrichienne, la fin de saison peut lui permettre de marquer l'histoire. "Il peut aller au record masculin, assure Gauthier De Tessières. C'est certain, il y a encore trop de courses qui peuvent lui convenir. Le record il va l'exploser. Et puis le record de victoires… Il a 26 ans, Hermann Maier commençait sa carrière à cet âge. C'est pour dire la marge qu'il a. Il va battre tous les records, il est inarrêtable." C'est bien l'impression qu'il a laissée après cette victoire monstrueuse à Aspen.
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