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Beaver Crrek - La descente, ce mal français

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 07/12/2019 à 18:49 GMT+1

BEAVER CREEK – Alors qu’elle rapportait un titre olympique il y a encore treize ans, la descente est depuis devenue la discipline la moins favorable aux Français. Y voir un Tricolore sur le podium relève de l’exploit. La faute notamment à une "crise" générationnelle et des blessures malheureuses.

Adrien Théaux, lors de la descente de Lake Louise en 2019

Crédit: Getty Images

Il fut un temps pas si lointain où la France faisait partie des nations dont on parlait au moment d’évoquer la course à la victoire en descente. Le dernier succès en date, celui d’Adrien Théaux à Santa Caterina, n’a même pas quatre ans (29 décembre 2015). Pourtant, samedi, il faudrait un exploit monumental pour voir un Tricolore monter ne serait-ce que sur le podium de la descente de Beaver Creek, tant les Bleus ont arrêté de briller dans la discipline. Sur la "Birds of Prey", l’une des plus belles pistes de la Coupe du monde, l’une des plus difficiles aussi, ils seront pourtant encore nombreux au départ. Mais, depuis quelques années, la densité a clairement remplacé la qualité.

Deux ans et demi sans podium

Il faut remonter au 21 janvier 2017 et au duo Valentin Giraud Moine (2e place) - Johan Clarey (3e) à Kitzbühel pour trouver trace du dernier podium français en descente. Un trou d’air de près de 3 ans et 24 épreuves consécutives sans top 3 pour les Bleus. A Beaver Creek, depuis dix ans, seul Guillermo Fayed (3e en 2015) a réussi à monter sur la boîte. Et, pourtant, les Tricolores ne sont pas non plus à la rue, loin de là. Depuis Kitzbühel 2017, les Français comptent tout de même dix-neuf top 10 dans la discipline. Une performance qui témoigne autant de leur régularité que de leur incapacité à franchir le cap qui mène au podium.
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Un top 10 mais un manque de vitesse pour espérer mieux : la descente de Théaux en vidéo

Dernier vainqueur tricolore en descente, Adrien Théaux est toujours le fer de lance de l’équipe de France et le plus régulier d’entre eux mais le Tarbais n’est qu’une seule fois passé tout près d’un podium depuis deux ans et demi : c’était à Beaver Creek l’an dernier (4e à 0’’21 du vainqueur). Très régulier aussi, John Clarey marque cependant le pas depuis un an, avec une 8e place à Bormio pour meilleur résultat. Mais il reste la deuxième meilleure carte tricolore en l’état. Et c’est aussi là que le bât blesse. Voir Adrien Théaux et John Clarey être les meilleures mais surtout uniques chances françaises de podium en descente, à respectivement 35 ans et 38 ans, a quelque chose de "gênant". Cela témoigne d’un cruel manque de renouvellement tricolore dans la discipline, où les jeunes n’ont jamais réussi à convaincre pour le moment.

L’attente Bailet, le regret Giraud-Moine

Les Bleus ont pourtant bien cru un temps tenir leur nouveau leader en la personne de Valentin Giraud-Moine. Deuxième à Kvitfjell en 2016 puis à Kitzbühel en 2017, le Gapençais était en plein envol lorsqu’il s’est luxé les deux genoux à Garmisch-Partenkirchen. Une chute dont il n’était pas sûr lui-même de se remettre pleinement en mars dernier : "Je ne sais pas ce qui va se passer, disait-il pour SkiChrono. Ça a déjà été dur à supporter de ne pas avoir été bon cette année (2018-2019), donc si la saison prochaine je n’y arrive pas, j’arrêterai". Et ce n’est pas sa descente à Lake Louise (37e à 2’’13) ou son entraînement à Beaver Creek (66e !) qui a dû beaucoup le rassurer.
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Valentin Giraud Moine durant la descente de Garmisch-Partenkirchen en 2017

Crédit: Getty Images

Si Giraud-Moine laisserait sans doute beaucoup de regrets s’il venait à ne jamais se remettre de sa blessure, les jeunes nous laissent eux sur notre faim. Plus jeune membre du groupe vitesse, Mathieu Bailet est sans doute aussi le plus prometteur à l’heure actuelle. A seulement 23 ans, le Niçois avait surpris son monde à Bormio, en décembre 2018, en prenant une superbe 6e place de la descente. Mais, depuis, il tarde à confirmer, avec un seul top 20 (12e à Soldeu) en cinq épreuves. Le champion du monde junior du Super-G a pourtant toutes les qualités mais il peine jusqu’ici à les exploiter en course.
Un constat également valable pour Nils Allegre. A 25 ans, le Briançonnais est régulièrement brillant aux entraînements mais frustrant en course, à l’image de son week-end de Lake Louise, il y a une semaine. 11e et 10e des deux entraînements, à une seconde du leader, le Français n’a pas fait mieux que 22e le samedi en course, à près de deux secondes. En attendant le déclic des ses jeunes, l’équipe de France devra donc encore compter sur ses vétérans à Beaver Creek. Et espérer – enfin – regoûter aux joies d’un podium qu’elle a perdu l’habitude de fouler.
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