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Après l'annulation des courses à Beaver Creek - Johan Clarey : "Odermatt est déjà le grand perdant"

Cyril Morin

Mis à jour 05/12/2023 à 18:19 GMT+1

La tempête du week-end passé au Colorado a provoqué l'annulation des deux descentes et du Super-G prévus à Beaver Creek. Résultat, la saison de vitesse n'a toujours pas débuté avec cinq courses qui n'ont pas eu lieu. En termes d'équité, certains sont plus floués que d'autres, notamment Marco Odermatt, double tenant du titre au général. Décryptage avec notre consultant, Johan Clarey.

Marco Odermatt dans le portillon de départ à Solden - octobre 2023

Crédit: Getty Images

Sur le circuit, tout le monde a consulté les plus anciens. La réponse fut la même, systématiquement : ce début de saison de ski alpin est une anomalie, une "situation exceptionnelle", selon notre consultant Johan Clarey. "Je n'ai jamais vu ça, nous explique-t-il. Ça fait vingt ans que je suis sur le circuit, je n'ai jamais vu un début de saison pareil. Autant Zermatt était prévisible vu la localisation des courses – sur un glacier à plus de 3000m, on prend des risques – mais Beaver Creek, je n'avais jamais vu ça. Là-bas, le temps est souvent un peu instable mais on arrive toujours à courir. Mais au Colorado, quand on a des avis de tempête comme ça, on ne peut rien faire, on ne descend pas. La décision s'imposait d'elle-même."
Elle a cependant encore laissé les spécialistes de la vitesse sur le carreau. Les chiffres sont formels : sur les sept courses masculines prévues en ce début de saison, six n'ont pas eu lieu, dont cinq en vitesse. Alexis Pinturault, par exemple, n'a pas encore entamé sa reconversion en descendeur dans sa quête d'éternité. Mais le Français n'est même pas la grande victime de ce calendrier faussé.
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Les decentes ont été annulées à Beaver Creek

Crédit: Getty Images

Sur l'équité du général, ça pose question
"Pour le général, le grand perdant, sans même avoir mis les bâtons derrière le portillon, c'est Odermatt, estime Johan Clarey. Il faut dire ce qui est. Sur l'équité du général, ça pose question. Il perd en plus Beaver Creek qui lui allait super bien. Il a un manque à gagner énorme. Il avait 200 points minimum en besace donc le coup est rude pour lui." Double tenant du titre au général, le Suisse est déjà dos au mur, avant même que la saison ne débute pour lui.
Le calendrier de la saison prévoyait déjà plus de courses techniques (24, 11 géants et 13 slaloms) que d'épreuves de vitesse (18, 10 descentes et 8 super-G) mais le déséquilibre est plus accentué par ce début de saison chaotique. Revoilà donc Odermatt forcé de potentiellement enchaîner cinq courses entre Val Gardena (trois épreuves de vitesse) et Alta Badia (deux géants) qui se suivent.
L'an passé, il avait qualifié cet enchaînement d'"idiot". La réponse apportée par Michel Vion ce mardi ne va pas dans le sens d'un aménagement spécifique : "Marco Odermatt n’a qu’à faire des impasses. En tennis, on fait des impasses. Ceux qui se plaignent n’ont qu’à en faire aussi en ski alpin." "Le géant de Val d'Isère (à suivre ce week-end sur Eurosport) va déjà être primordial pour lui, conclut donc Clarey quant au sort de la saison du Suisse. Ce n'est pas le genre de bonhomme qui cède à la pression mais il va avoir à cœur de faire un gros géant."
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Marco Odermatt à Beaver Creek le 28 novembre 2023

Crédit: Getty Images

Rester dedans, malgré tout

Dans cette saison déjà atypique, un maître mot, peut-être encore plus que d'habitude : l'adaptation. "On est tous un peu démoralisés, même si le mot est un peu fort, glissait ainsi Alexis Pinturault à l'issue du week-end à Beaver Creek. On a l'impression que le sort s'acharne sur nous." Se replonger dedans, sans regarder derrière, c'est la seule attitude possible pour rester dans sa saison.
"C'est une situation exceptionnelle, il va falloir qu'ils s'adaptent, témoigne ainsi notre consultant. Il faut savoir rester calme, c'est la seule chose à faire pour eux. Même si c'est injuste, inégal, ils ne peuvent rien y faire de toute façon. Le calendrier est surchargé donc il faut simplement faire preuve de patience. S'ils veulent voir le côté positif : ça leur a permis, après un été compliqué pour tout le monde je pense, de faire des kilomètres sans faire de courses et donc de parfaire leur préparation."
Quant à savoir si ce cru 2023-2024 capricieux pourrait influer durablement sur la planification des saisons, rien n'est moins sûr. Si la FIS assure avoir constaté, comme tout le monde, l'échec de Zermatt-Cervinia, elle semble décidée à honorer son "engagement" envers cette épreuve et sa place dans le calendrier. Si Val Gardena accueillera donc une descente supplémentaire, si des scénarios sont travaillés par la FIS, reste que le manque à gagner est réel. Surtout pour la plus grosse star de la discipline…
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Marco Odermatt

Crédit: Getty Images

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