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Ski alpin | Quid des épreuves annulées ? "Trop compliqué de toutes les remettre dans le calendrier" répond la FIS

François-Xavier Rallet

Mis à jour 05/12/2023 à 13:48 GMT+1

Joint par téléphone, Michel Vion est revenu sur les nombreuses annulations qui touchent la Coupe du monde de ski alpin depuis le début de la saison. Le secrétaire général de la FIS nous dévoile en exclusivité le plan de marche sur lequel travaille la fédération internationale. Et évoque aussi le choix de la candidature française par le CIO pour les Jeux Olympiques 2030.

Les decentes ont été annulées à Beaver Creek

Crédit: Getty Images

Trois autres épreuves masculines, à Beaver Creek, ont été annulées le week-end dernier. Après Sölden et Zermatt-Cervinia, on en est donc à six courses sur sept qui n’ont pas eu lieu. Quel est le plan de la FIS pour remplacer ces courses ?
Michel VION : Effectivement, avec Zermatt-Cervinia, on en est à cinq épreuves de vitesse annulées chez les messieurs. Chez les dames, les deux descentes qui n’ont pas eu lieu ne seront pas reprises. Chez les messieurs, le plan, c’est d’en récupérer trois, de replacer trois dates. C’est trop compliqué de toutes les remettre dans le calendrier. La première course a déjà été replacée à Val Gardena, avec une descente sprint prévue le jeudi 14 décembre. On est sur le même modèle que l’an dernier et la course avait été vraiment intéressante. On reste donc sur ce modèle-là.
Certains vont devoir enchaîner cinq courses entre Val Gardena (trois épreuves de vitesse) et Alta Badia (deux géants) qui se suivent… Marco Odermatt avait d’ailleurs jugé cet enchaînement "idiot" la saison dernière…
M.V. : Marco Odermatt n’a qu’à faire des impasses. En tennis, on fait des impasses. Ceux qui se plaignent n’ont qu’à en faire aussi en ski alpin. On n’a pas voulu que Bormio reprenne une descente car la piste est trop difficile, et on mettrait en danger la sécurité des skieurs avec trois épreuves en trois jours.
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Le super-G a été annulé à Beaver Creek

Crédit: Getty Images

Avec Val Gardena, on connaît donc une date de reprise. Quid des deux autres ? Seront-ce des descentes, un Super-G ?
M.V. : L’idée, c’est de privilégier les descentes, pas les Super-G. Il y a donc cette descente sprint à Val Gardena en décembre comme évoqué. La deuxième option est en janvier. Avec une autre descente sprint qui aurait lieu le jeudi 11 janvier à Wengen (avant un Super-G, une seconde descente et un slalom). Ce n’est pas définitif, mais on travaille dessus. On veut replacer une course par mois pour équilibrer le calendrier. Et la troisième pourrait être reprise par Kvitfjell mi-février (17 et 18). La station norvégienne nous sert souvent de tampon. Mais rien n'est décidé.
Y a-t-il d’autres scénarios possibles ?
M.V. : On se réserve le droit d’utiliser aussi les deux week-ends des finales au mois de mars si besoin. C’est une possibilité. On a un peu de places sur ces deux périodes. On ne s’interdit rien.
Revenons à ces courses à Zermatt-Cervinia. Pour la deuxième année consécutive, elles n’ont pas eu lieu. Pour des raisons différentes cette fois-ci. Le plan de la FIS est-il d’y retourner la saison prochaine à la même période ?
M.V. : On n’est pas idiot, on voit ce qu’il se passe depuis deux ans. On savait que c’étaient des courses à risque. Le plan est clair : l’idée de départ, c’était d’avoir un géant d’ouverture à Sölden, un slalom d’ouverture à Gurgl et un week-end de vitesse d’ouverture à Zermatt-Cervinia. Sur le papier, c’était bien. L’année dernière, il manquait de la neige (en bas de la piste). Cette année, il y en avait trop et beaucoup de vent. On pratique un sport d’extérieur. Cela peut arriver. J’ai lu çà et là que ces descentes étaient le "joujou de Johan Eliasch" (le président de la FIS). Quand il a été décidé de les ajouter au calendrier, Johan n’était pas encore président. C’est une idée des fédérations suisse et italienne. Arrêtons de dire des bêtises…
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Comment Brignone a dompté le vent pour s'imposer

Je retente ma chance… Allez-vous replacer ces épreuves au même endroit l’hiver prochain ?
M.V. : Quand on va sur un nouveau site, on ne s’engage pas pour une seule année. L’idée reste inchangée : c’est d’avoir ces trois "openings" en novembre. Mais on ne sait pas encore ce qu’on va faire avec Zermatt-Cervinia. Est-ce qu’on garde les épreuves féminines et on décale les messieurs ? Est-ce qu’on fait une seule course ? Faut-il reculer Sölden d’une semaine ? On est persuadé que les slaloms à Levi (pour les dames) et Gurgl (pour les messieurs) sont de bonnes options. On ne retournera pas à Lake Louise, ça, c’est définitif. Faire un week-end 100% aux Etats-Unis, dames et messieurs ? Les Américains ne sont pas pour.
Un contrat a été signé sur plusieurs saisons avec Zermatt-Cervinia ?
M.V. : Il n’y a pas de contrat ! C’est un engagement sur plusieurs années. On va déjà demander aux deux pays leurs intentions. On veut bien porter le chapeau, mais c’est aux organisateurs de nous dire ce qu’ils veulent faire.
Vous avez été président de la FFS pendant de longues années. Comment avez-vous accueilli l’annonce du CIO de ne cibler que la candidature française pour les JO de 2030 ?
M.V. : C’est une très bonne nouvelle, évidemment. Une grosse opportunité pour reprendre les termes que j’ai beaucoup lus. De notre côté, du côté de la FIS, on a toujours dit que le meilleur dossier était celui de la France. Il y a un mois, lors de l’assemblée générale qui s’est déroulée à Mumbai, on nous a demandé notre avis et on est allé dans ce sens-là. On a juste été un peu surpris que le CIO ne garde pas sous pression les trois candidats. Mais ce choix de ne conserver que la France se respecte quand même. Ce n’est pas une surprise pour moi. Mais je ne m’attendais pas autant de courage du CIO (sourires). C’est une très bonne chose.
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