L'Autriche, rouge de honte

A l'image des deux manches du slalom géant de jeudi, les skieurs autrichiens naviguent en plein brouillard depuis de nombreuses semaines. Hormis la victoire de Benjamin Raich lors du slalom de Levi, pour l'ouverture de la saison, la Wunderteam ne s'est plus jamais illustrée depuis. Une situation qui ne passe désormais plus inaperçue tant l'armada autrichienne fait peine à voir.

Au pays de Wolfgang Amadeus Mozart, la symphonie tant répétée ces dernières années est désormais accompagnée de fausses notes inhabituelles. La presse autrichienne, qui a épargné pendant quelques temps ses protégés, commence à se poser des questions et n'hésite plus à parler de crise. Cette semaine, chez elle, à Hinterstoder, l'équipe autrichienne a été l'ombre d'elle-même. Une nouvelle fois. Et même si Hermann Maier est monté sur le podium lors du Super-G, il ne sauve pas un bilan famélique.

Cette saison, les podiums sur lesquels figurent les skieurs rouge et blanc se comptent presque sur les doigts d'une main. Peu d'entre eux sont sortis du lot. Citons tout de même les deuxièmes places de Mario Scheiber lors du Super-G de Lake Louise, de l'improbable Romed Baumann sur le Super-Combiné de Reiteralm, de Christoph Gruber sur le Super-G de Val Gardena, les troisièmes de Rainer Schoenfelder lors du Super-Combiné de Beaver Creek, de Fritz Strobl sur la descente de Val Gardena et donc de Hermann Maier lors du Super-G de Hinterstoder. Beaucoup d'accessits, jamais de victoire.

La solution qui serait de couper la tête des dirigeants actuels n'est pas d'actualité. Pour la presse autrichienne, cette situation inconfortable pour la nation reine du ski rendrait presque ses athlètes attachants : "Maintenant que Maier, Raich ou Walchhofer ne savent plus trop où ils en sont, ça rend ces dieux des pistes beaucoup plus humains et sympathiques. Maier, l'ex-tueur de la Coupe du monde, est devenu philosophe, analyse ses faiblesses". Tous sont en train de faire l'apprentissage de l'humilité. Ça leur fera du bien", commentait il y a peu l' Oberösterreichischer Nachrichten.

Au classement général de la Coupe, il faut descendre au 7e rang pour trouver le premier Österreicher : Benjamin Raich, dont la compagne Marlies Schild occupe la tête du classement chez les filles, pointe déjà à 250 points du Norvégien Aksel Lund Svindal. Cette situation est nouvelle pour le ski autrichien, ultra dominateur ces dernières saisons. Une réaction est attendue à Bormio dans une semaine. Pour sortir du brouillard...