Walchhofer d'un cheveu

Après Lake Louise, Beaver Creek et Val Gardena, Bormio et sa fameuse Stelvio accueillent les quatrième, initialement prévue à Val d'Isère et reportée pour cause d'enneigement insuffisant, et cinquième descentes de la saison. Au départ, pour l'occasion abaissé d'une centaine de mètres, et sur un revêtement assez compact sur le haut, puis glacé jusqu'au bas, ils étaient 55 skieurs inscrits sur la descente la plus difficile de la saison. Et c'est l'Autrichien Michael Walchhofer qui s'en est le mieux sorti en s'adjugeant la victoire pour un tout petit centième, devant le Suisse Didier Cuche et un autre Autrichien Mario Scheiber.

Impérial sur le haut glissant de la Stelvio, puis très agressif sur les passages plus pentus (le Ciuk ou aux abords du Salto di San Pietro notamment), Walchhofer a signé la neuvième victoire de sa carrière, la septième en descente. Le natif d'Altenmarkt avait déjà tutoyé le succès en Lombardie en terminant deuxième en 2003 et 2005 ici-même. Ce jeudi, il est consacré sur une piste qui en a laissé plus d'un sur le carreau. Hans Grugger, Manuel Osborne-Paradis ou encore Bode Miller, sorti au bout de 30 secondes de course, peuvent acquiescer.

Grâce à cette victoire, Walchhofer met fin à la crise qui touchait les skieurs autrichiens depuis quelques temps : une série de treize courses sans succès. Vainqueur de la Coupe du monde de la spécialité lors des deux dernières saisons, "Walchho" est le deuxième athlète de la Wunderteam à s'imposer cet hiver, après la victoire de Benjamin Raich lors du slalom de Levi.

Au classement général de la Coupe du monde, et ce après quinze épreuves, le Norvégien Aksel Lund Svindal, quatorzième sur la Stelvio, reste confortablement installé dans son fauteuil de leader (539 points). Le grand Norvégien a profité de l'abandon de Bode Miller pour creuser le fossé qui le sépare du skieur de Franconia. L'Américain n'est d'ailleurs plus seul à la deuxième puisque Didier Cuche, qui, en cas de victoire ce jeudi, aurait mis fin à trois ans de disette pour la Suisse, compte également 490 points.

Alors qu'on attendait (encore et toujours) Antoine Dénériaz, en difficulté dans la discipline qu'il a dominée aux Jeux de Turin, c'est Marc Bottollier-Lasquin (dossard 40) qui s'est classé meilleur Français en décrochant une excellente 11e place. Il y a deux autres Tricolores dans les points : Pierre-Emmanuel Dalcin, parti avec un petit dossard (3), a terminé 16e et Yannick Bertrand (8) s'est classé au 28e rang. Pour la (triste) anecdote, Antoine Dénériaz, dont le classement en descente reste immaculé, a signé le 40e chrono, juste devant Adrien Théaux et Johan Clarey. Vendredi, Bormio accueillera sa seconde descente. Pour le même résultat ?

"C'est une piste difficile que j'aime bien : j'ai terminé 3e de la descente des Mondiaux-2005 avec un ski endommagé. Pour s'imposer ici, il faut bien skier et c'est d'autant plus appréciable de gagner après un début de saison difficile pour toute l'équipe. Cette victoire est belle pour moi mais aussi pour tout le ski autrichien. Bien sûr, on espérait faire mieux depuis le début de la saison, mais les autres nations ont beaucoup progressé. On ne peut pas dire que nous nous sommes endormis. Nous n'étions pas désespérés, nous étions simplement impatients de nous imposer. C'est juste une question de confiance: après deux-trois résultats décevants, on commençait à se poser de questions, on était plus nerveux, c'est un nouveau départ pour nous tous".

Marc Bottollier-Lasquin (11e) - Sa fiche
Pierre-Emmanuel Dalcin (16e) - Sa fiche
Yannick Bertrand (28e) - Sa fiche