Kitzbühel - Clément Noël en veut plus : "Il faut que ça serve à passer à la vitesse supérieure"

Clément Noël avait prévenu : pas question de prendre tous les risques, même si ça doit signifier courir à contre-nature. "Je bosse pour sécuriser mes manches, même si je préférerais ne pas avoir à travailler ça, expliquait-il avant Kitzbühel. Je n’accepte pas d’être derrière, de ne pas jouer avec les meilleurs, mais je suis lucide sur ma situation et le fait qu’il faut parfois passer par là. J’ai toujours de l’ambition et de la confiance dans ce que je peux faire, mais j’accepte d’être moins bon et de ne pas y aller à 100 %". Et c’est exactement ce qu’il a fait lors de la première manche du slalom autrichien.

Posé, appliqué, sans mettre plus que nécessaire, le Vosgien s’est contenté de dérouler son ski, sans risque et sans folie. Mais ça ne l’a pas empêché d’être rapide, avec le 4e temps de la première manche, à une demi-seconde du leader, Manuel Feller. De quoi jouer la gagne pour la première fois de la saison ou, à minima, aller chercher un deuxième podium cet hiver, pensait-on alors. Il n’en a rien été, la faute à une seconde manche dans laquelle le Français n’est jamais rentré. "Je suis déçu du résultat car je ne suis pas très loin du podium, je pouvais largement aller le chercher", avouait le Tricolore. Sans qu’il ne parvienne véritablement à savoir ce qui n’est pas allé.

"Je trouvais le feeling pas mal, je n'avais pas l'impression d'avoir été si mauvais, estimait le Tricolore. J’ai commis quelques petites erreurs mais je pensais avoir pris la vitesse au moment où je devais la prendre". Un constat partagé par beaucoup à vitesse réelle. Alors comment a-t-il pu se rater (18e temps de la seconde manche) à ce point ? "Je pense avoir skié un peu avec le frein à main sans le vouloir, avec la peur de faire des erreurs, avec la peur de sortir, analyse le champion olympique de Pékin. Ça peut arriver quand on sort souvent, comme cela a été mon cas ces derniers temps. J’ai été un peu trop sur la retenue je pense". Et, sur la Ganslern, ça ne pardonne pas.

Mais tout n’est pas à jeter pour autant. Clément Noël vient d'enchaîner deux tops 10 pour la première fois en Coupe du monde depuis presque deux ans et mars 2021 (1er du slalom de Kranjska Gora, 2e de celui de Lenzerheide). Cette 8e place est même son 3e top 10 en quatre slaloms, là où il n’avait terminé qu’un seul des cinq slaloms précédents. Il y a donc du mieux, clairement. Mais ça ne suffit pas au champion olympique 2022. "Huitième, ça redonne un peu de confiance, mais il faut aussi que ça serve à passer à la vitesse supérieure, admet le Tricolore. Sinon je vais me contenter de ça, et me réjouir plus tard d'un Top 5. Je n'ai pas envie de me contenter de ça ! Je veux tout de suite aller chercher plus haut". Avant pourquoi pas d’aller chercher le titre mondial dans quelques semaines…