Kitzbühel - Johan Clarey, de superbes adieux à la Streif : "Finir sur un podium, c'est quand même la classe"

On ne reverra plus Johan Clarey sur la mythique Streif. Cette fois, c'est officiel et définitif. "Oui, c'est sûr, a confirmé le Tignard après la course. Je veux juste profiter de ma dernière saison en bonne santé et on va s'arrêter là-dessus, ce sera très bien". Très bien, voilà une analyse qui correspond très bien à la deuxième descente de Kitzbühel réalisée par le Français, qui a fêté ses 42 ans le 8 janvier dernier. "J'ai eu un autre état d'esprit, j'étais moins tendu qu'hier (18e de la première descente), avouait le Tricolore. J'étais plus dans le plaisir, j'ai pris énormément d'énergie du public avant de partir". Et il a découpé la Streif.

Agressif, sur la taille, Clarey a même sorti une section phénoménale à la sortie du chemin, une section dont il a le secret à Kitzbühel. Mais, une nouvelle fois, il y a eu un monstre, un cador entre lui et la victoire : Aleksander Aamodt Kilde. Le Norvégien ne lui a laissé aucune chance (- 0''67) et guère plus de regrets. "Je suis encore tombé derrière un Aleks (Kilde) énorme, un mec qui est quasiment imbattable en ce moment, donc c'est que du bonheur, raconte-il. Quand je passe la ligne en première position pour mon dernier Kitzbühel, ça a été un moment incroyable". Et une nouvelle grande performance sur SA piste.

En 235 départs en Coupe du monde, Johan Clarey compte 11 podiums. Le dernier acquis ce samedi est le cinquième réalisé par le Tignard à Kitzbühel, tous lors des six dernières saisons. Il regrettera sans doute beaucoup plus sa deuxième place (+ 0"08) derrière Josef Ferstl sur le super-G de 2019 que celle-ci, mais il n'est pas dit qu'il ne se rappelle pas plus de 2023. "Être encore sur le podium à 42 ans... Rien que courir ici c'est déjà bien, admet le Français. Je n'ai pas trop pensé à mon âge, mais c'est un record qui va être dur à battre". Et un adieu idéal à la piste la plus mythique pour les descendeurs. "Finir sur le podium pour son dernier 'Kitz', c'est quand même la classe", rappelle-t-il avec lucidité. D'autant qu'il aurait pu ne pas être là.

"Mercredi j'étais au fond du trou, avoue Clarey. J'étais émotionnellement et moralement très bas, mais je ne lâche jamais le morceau. Un grand merci à ma femme qui a été exceptionnelle avec moi. Elle a vécu des moments difficiles, elle est venue, on avait besoin d'être ensemble. Cette deuxième place, c'est grâce à elle." Et elle symbolise parfaitement une carrière sans succès - jusqu'ici - mais où Clarey a toujours répondu présent. On ne retient que les vainqueurs ? Le Tricolore est un bon contre-exemple.

"Même si je ne gagne jamais, j'aurais quand même réalisé des choses intéressantes, rappelle le Français de 42 ans. Une médaille aux Mondiaux (argent du super-G en 2019), une médaille aux Jeux Olympiques (argent de la descente en 2022), des deuxièmes places, cinq podiums à Kitzbühel, ce n'est pas dégueulasse. Et j'ai encore un gros rendez-vous aux Mondiaux, donc je vais rester bien concentré." Pour décrocher la victoire tant attendue dans le plus grand des rendez-vous ? Réponse à Courchevel-Méribel du 6 au 19 février prochain.