Ski alpin - Mondiaux 2023 : Federica Brignone championne du monde du combiné, Laura Gauché 7e

Grande première pour Federica Brignone. L’Italienne de 32 ans n’avait encore jamais remporté un grand titre international. Mais ça, c’était avant le combiné de Méribel. La skieuse aux 21 victoires en coupe du monde a remporté l’épreuve d’ouverture des Mondiaux 2023, douze après l’argent du géant à Garmisch, qui était son unique médaille aux championnats du monde avant ce lundi. Autrice du meilleur temps du super-G, Brignone a parfaitement géré la manche du slalom. Tout l’inverse de Mikaela Shiffrin, qui a abandonné à trois piquets de l’arrivée alors que l’or lui tendait les bras.

Le podium est complété par la Suissesse Wendy Holdener (+1''62), championne du monde de la discipline en 2017 et 2019, et l’Autrichienne Ricarda Haaser (+2''26), qui n’avait jamais fait mieux que 9e en grand championnat, malgré ses 29 ans.

On n’ira pas dire que le spectre de Pékin ressurgit, pas encore, mais les Mondiaux ne pouvaient pas démarrer plus cruellement pour Mikaela Shiffrin. Un an après son retentissant zéro pointé aux JO 2022, l’Américaine avait une occasion en or de débuter la quinzaine par un 7e titre en carrière. L’affaire était bien partie, elle n’avait qu’une petite seconde à combler à l’issue d’un super-G assuré (6e temps, +0''96). Lors du slalom, la grande favorite grappillait son retard piquet après piquet, comme prévu. Elle n’avait plus que 8 centièmes à reprendre après le dernier inter.

Du tout cuit ? Eh bien non, l’impensable s’est produit, Shiffrin est partie à la faute, trois piquets avant de franchir la ligne, allumant du vert pour trois dixièmes mais logiquement disqualifiée. Elle était la plus rapide mais fut la seule à ne pas être classée dans ce slalom, avec la Française Romane Miradoli. A charge de revanche dès mercredi, lors du super-G.

Si Brignone peut s’estimer heureuse de la bavure de Shiffrin, l’Italienne était bien largement au-dessus des autres. Après avoir découpé la piste du Roc de Fer en super-G (sept dixièmes et plus sur la concurrence), la Transalpine a signé le 2e chrono de la manche du slalom, bien aidée par son dossard 1, mais quatre centièmes seulement derrière Wendy Holdener, une pure spécialiste. Ce n’est pas pour rien si Brignone a remporté les quatre derniers combinés disputés en coupe du monde, le dernier remontant à bientôt trois ans.

Symbole du désintéressement des athlètes pour cette épreuve en voie de disparition, 33 skieuses étaient engagées et seulement 18 figurent au classement. Huit ont disputé l’épreuve du super-G sans intention d’aller faire le slalom, à l’image de Lara Gut-Behrami, Sofia Goggia et Tessa Worley. Comme un simple entraînement à deux jours du super-G, le vrai, qui marquera pour beaucoup, hélas, le vrai début de la compétition.

Une seule Française est allée au bout, Laura Gauché (7e, +3''71). Fidèle au rendez-vous du combiné, la Tignarde a signé un troisième top 10 de rang dans la discipline, après sa 7e place aux Mondiaux de Cortina et sa 8e aux JO de Pékin. Pour Brignone, c’est enfin l’heure de la consécration. L’an passé, elle était montée deux fois sur la boîte aux JO de Pékin, sur la 2e marche en géant et la 3e en combiné. Il ne lui manquait plus que l’or pour compléter sa collection de médailles.