Wengen | Descente | Victoire de Marco Odermatt devant Cyprien Sarrazin, lourde chute pour Aleksander Aamodt Kilde

La belle pour Marco Odermatt. Le Suisse et Cyprien Sarrazin se livrent un duel palpitant depuis peu, et particulièrement à Wengen. Dans la station suisse, chacun avait remporté sa course devant l'autre depuis jeudi, la première descente pour "Odi" et le super-G pour "Cyp". La deuxième descente, disputée ce samedi sur la totalité de la Lauberhorn, était l'occasion de départager les deux as de la vitesse. Le dernier mot est donc revenu au Suisse, vainqueur devant le Haut-Alpin pour 0"59 … soit à un centième près l'écart qui les a séparé ces deux derniers jours !

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Ils ne se quittent donc plus. C'est la 4e fois, en deux semaines, qu'ils font "1 et 2", Sarrazin ayant également devancé Odermatt à Bormio le 28 décembre. Le mano a mano était d'autant plus frappant ce samedi qu'ils se sont élancés l'un derrière l'autre, Odermatt avec le dossard 8 et Sarrazin le 9. L'Helvète a mis la barre très haut, trop haut, en signant le temps de référence en 2'25"64, soit 2"55 de mieux qu'Adrien Théaux (6e après 30 dossards) qui devançait alors un autre Français, Nils Allègre (7e, +2"72). Sarrazin a tout de même eu le temps de lui faire peur, le skieur du Dévoluy allumant du vert aux deux premiers inters (-0"31 et -0"19).

Le Français de 29 ans a été bon dans le Kernen-S. Mais moins saignant que le Suisse, absolument parfait sur cette section clé qui précède un long plat. Relégué à 21 centièmes au 3e inter, il est un peu revenu sur la section suivante (-0"15), ce qui n'a pas manqué de faire frémir une dernière fois le public helvète et son idole, avant qu'ils ne se libèrent lorsque le Bleu a franchi la ligne avec ses six dixièmes de retard. En vitesse, jamais un Français n'était monté deux fois sur le podium à Wengen. En l'espace de 48 heures, Sarrazin y est donc parvenu à trois reprises. Historique. Tout comme le doublé en descente d'Odermatt à Wengen, le premier depuis Bode Miller, qui l'avait réussi d'une année sur l'autre (2007-2008).

Il s'agit déjà de sa 7e victoire de l'hiver, sa 31e en carrière, soit une longueur de mieux que Henrik Kristoffersen et trois de moins que le plus prolifique en activité, Alexis Pinturault, dont la saison s'est stoppée brutalement la veille en chutant lors du super-G. Une autre "star" du cirque blanc se retrouve malheureusement sur le flanc. Aleksander Aamodt Kilde, dossard 11, semblait parti pour finir 3e derrière les deux invincibles, comme jeudi et vendredi. Un peu cuit physiquement, le Norvégien a manqué son dernier virage, percuté l'ultime porte et fini violemment sa course dans les filets. C'est en hélicoptère, comme Pinturault, qu'il a dû être évacué.

La course, alors interrompue une demi-heure, n'a cessé d'être hachée par les abandons, déjà au nombre de cinq après 21 dossards. Les corps étaient fatigués, exténués. Cette descente, la plus longue de l'hiver, constitue la 3e course en trois jours pour les spécialistes de la vitesse, une surcharge que n'ont pas manqué de dénoncer après l'arrivée Sarrazin et Odermatt, les deux héros de la semaine qui se prolongera sans eux, dimanche, lors du slalom.