Wengen | Super-G Messieurs | Cyprien Sarrazin, l'image époustouflante : "Tu as un bout de filet sur le ski !"

ParJulien Pereira

Mis à jour 12/01/2024 à 16:26 GMT+1

À couper le souffle. Cyprien Sarrazin a décroché sa première victoire en super-G, ce vendredi à Wengen, offrant au passage une image mémorable. Le Français a pris tous les risques, au point d'effleurer le filet avec le ski tout en gardant beaucoup de vitesse. Le moindre accroc aurait pu lui coûter cher. L'année dernière, au même endroit, il avait subi une lourde chute. Mémorable.

Il skie le feu : Sarrazin a encore été brillant

En Formule 1, il faut frôler les rails pour briller sur les circuits urbains. En ski, sur certaines épreuves comme le super-G de Wengen disputé ce vendredi, le principe est sensiblement le même. À ceci près que les rails sont des filets. Le tracé est un peu plus glissant. Et les risques... différents.

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Il y a tout de même un autre point de comparaison : dans un cockpit de F1 comme dans une combinaison de ski, les meilleurs sont toujours capables d'évoluer sur un fil. Parfois, même, de s'aventurer légèrement au-delà des limites. Sans perdre le contrôle. Sans en mesurer, non plus, le degré de précision que cela réclame.

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C'est précisément ce qu'a vécu Cyprien Sarrazin au moment de réussir un super-G mémorable. À l'entrée du Kernen-S, un enchaînement de virages aux allures de chicane, le Français a passé un ski sur le filet extérieur. L'image a eu de quoi donner quelques sueurs froides puisqu’à cette vitesse, le moindre petit accroc aurait pu déboucher sur une lourde chute.

"Regarde, tu as un bout de filet sur le ski" : Sarrazin est allé "à la limite" avec succès

Sur un nuage depuis plusieurs semaines, Sarrazin ne s'en est pas réellement soucié sur le moment. "Il y a des parties où j'étais vraiment très proche, a-t-il confié au micro d'Eurosport après coup. Je voulais vraiment être à la limite, c'est la clé en super-G."

J'ai joué et je me suis bien amusé

Le skieur du Dévoluy a probablement mieux mesuré les risques qu'il a pris à l'arrivée. En visionnant quelques temps forts de son épreuve sur un écran. Ou en discutant avec son staff. "Je ne l'ai pas senti sur le moment mais la personne qui récupère mes skis m'a dit : 'Oh regarde, tu as un bout de filet sur le ski !'"

Ce drôle de moment, qui lui a permis de conserver beaucoup de vitesse et a peut-être même joué un rôle décisif dans son premier succès en super-G, est aussi... une sacrée revanche. Il y a tout juste un an, Sarrazin avait subi une violente chute au même endroit lors de la descente. "L'année dernière, j'avais heurté le filet avec mon corps et là, c'est le ski, a-t-il souri. Je préfère que ce soit le ski !"

Sarrazin s’est fait peur : sa chute "improbable" en vidéo

Brillant et libéré depuis sa victoire à Bormio, l'athlète de 29 ans profite d'une jauge de confiance bien remplie. "C'était très bien, j'ai attaqué du début à la fin, a-t-il analysé. J'ai fait quelques petites erreurs mais en super-G, ça compte moins. Aujourd'hui, j'ai joué et je me suis bien amusé."

Cette performance lui a permis de mater quelques cadors, à commencer par Marco Odermatt, son dauphin sur l'épreuve. Le tout en offrant l'une des images de ce début d'année. Qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler un autre géant de la discipline : Bode Miller, auteur d'une prouesse similaire il y a 17 ans.