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Neumannova récompensée

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ParEurosport

Publié 24/02/2006 à 10:00 GMT+1

Toujours placée, jamais gagnante ! Katerina Neumannova mis fin à la malédiction des JO en décrochant l'or sur le 30 km libre. La Tchèque a forcé le destin dans la dernière ligne en devançant au terme d'un superbe sprint la Russe Julija Tchepalova et la P

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Crédit: Eurosport

Un peu de bluff avant la course et beaucoup d'expérience durant l'effort ont permis à la Tchèque Katerina Neumannova de finir sa carrière olympique vendredi sur une médaille d'or, sa première, remportée qui plus est dans la reine des courses de ski de fond, le 30 km libre. Neumannova a imposé sa pointe de vitesse dans la dernière ligne droite pour dépasser la Russe Julija Tchepalova et la Polonaise Justyn Kowalczyk dont la médaille de bronze est la première récompense olympique de son pays en ski de fond. A 33 ans, la Tchèque désormais quintuple médaillée olympique avait annoncé que les jeux de Turin seraient ses sixièmes (en comptant une participation aux Jeux d'été 1996 en VTT) et derniers. Pour une sortie, c'en fut une !
Une course menée de main de maître
Blottie dans le peloton de tête où elle semblait comme un poisson dans l'eau... sous la neige de Pragelato, Neumannova a surgi dans les derniers hectomètres pour facilement dépasser Tchepalova, à bout de forces après avoir fait quasiment toute la course en tête, et Kowalczyk. "Je suis restée dans le peloton de tête pour être devant, mais je ne voulais pas être la première pendant la course ", expliquait la fondeuse de Liberec. "Les conditions n'étaient pas bonnes pour moi car je préfère la neige dure, commentait la championne olympique. Mais mes skis étaient excellents et m'ont permis d'économiser mes forces pour la fin. "
"D'habitude, je ne finis pas bien, mais là, je ne sais pas pourquoi, j'avais plus de forces que les autres !", se félicitait-elle. Etonnant pour une skieuse qui la veille de la course avait fait savoir qu'elle ne se sentait peut-être pas assez bien pour s'aligner au départ ! "Je ne me suis pas entraînée, j'ai vu un médecin et je suis restée à la maison toute la journée. Ce matin, je me sentais bien mieux"... comme par enchantement !
Une Polonaise surprend
Au contraire de la Tchèque, Tchepalova a voulu faire la course en tête. "Mon caractère ne me permet pas de skier en 8e ou 9e position, mes skis n'étaient pas plus mauvais que ceux des autres et je pouvais le faire", assurait la quintuple médaillée olympique, dont trois fois en or. Et pourtant, sur la fin, les forces ont failli lui manquer. Après avoir perdu l'or, elle aurait pu également lâcher l'argent. Car pour la Russe comme pour la Tchèque, la prestation de Kowalczyk, 23 ans, était "inattendue"
"J'ai été étonnée de son finish et j'ai même eu l'impression qu'elle a eu peur en se voyant gagner et qu'elle nous a abandonné les médailles", assurait Tchepalova. Kowalczyk a reconnu qu'elle n'espérait pas obtenir de médaille vendredi. Spécialiste du style classique, elle espérait une bonne performance sur 10 km classique, distance sur laquelle elle a obtenu une 3e place à Otepää pour sa première saison en Coupe du monde seniors cette année, après avoir été sacrée Championne du monde 2006 des moins de 23 ans.
Regrets pour Philippot
Karine Philippot rêvait d'entrer "dans le top cinq, voire de remporter une médaille" sur "sa" distance, le 30 km des jeux Olympiques de Turin, mais a dû se contenter vendredi d'une 11e place qui lui donne bien des regrets et lui a fait verser quelques larmes. Comme la Tchèque Katerina Neumannova, rejointe dès la ligne d'arrivée franchie par sa petite fille Lucia, les premières pensées de Karine Philippot ont été pour Margot, deux ans. "Depuis deux semaines et demi, je ne suis pas vraiment une maman très présente, c'est dur", lâche Philippot, 31 ans, la voix pleine de sanglots. Car si les sacrifices de Neumannova, la mère de famille et l'athlète, ont payé et lui ont offert un titre de championne olympique, ceux de Philippot, tout aussi énormes, n'ont été que modestement récompensés. "Je suis déçue, dès le début j'ai senti que je n'étais pas bien", avoue la Mulhousienne de naissance qui vit désormais dans le Val d'Aoste avec son compagnon italien. "Je me suis bien battue mais c'était très dur de suivre le rythme : j'ai décroché plusieurs fois, je suis revenue trois fois, mais c'est le genre d'effort qu'on paie à un moment et j'ai explosé dans les cinq derniers kilomètres ", explique la première Française à être montée sur un podium de Coupe du monde.
Elle a pourtant entrevu fugitivement le podium: "Au km 13, je me sentais très bien, j'y ai cru, mais c'est long un 30 km ", glisse-t-elle. Si Philippot la battante et la consciencieuse, louée d'une même voix par l'encadrement de l'équipe de France, n'est pas du genre à se chercher des excuses, elle avoue que la médaille d'argent de Roddy Darragon en sprint l'a un peu sorti des Jeux. " C'était fort émotionnellement, cette médaille après laquelle tout le ski de fond français courait après depuis longtemps, j'ai mal dormi la nuit d'après", regrette-t-elle. Si bien que, contrairement à son habituel footing de veille de course, Philippot, sergent-chef dans l'armée de terre française, a préféré passer "un après-midi de maman à jouer avec Margot". Même si cet après-midi de détente n'a pas eu l'effet escompté, Karine Philippot, redevenue maman à plein temps, sait comment oublier sa déception : en dorlotant un bout de chou de deux ans.
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