Dernières chances bleues

Avec une seule médaille, en bronze qui plus est, le snowboard français n'a pour l'heure pas fait la moisson espérée aux jeux Olympiques et le slalom géant parallèle, mercredi et jeudi, constitue sa dernière chance de garnir un peu plus son armoire à médailles.

Les résultats dans les disciplines "freestyle", half-pipe et snowboardcross, ont déçu, même si l'encadrement estime que les Bleus ont joué de malchance, notamment en snowboardcross féminin, où ils ont pointé "l'amateurisme" des organisateurs.

Dans l'ensemble, les chefs de file tricolores -Doriane Vidal, Karine Ruby, Xavier de le Rue- n'ont pas su ou pas pu montrer la voie et seul Paul-Henri De Le Rue, 21 ans, a assuré la relève de la tradition olympique des Bleus, toujours médaillés depuis l'entrée du surf des neiges au programme des Jeux en 1998.

Or, dans un contexte politico-sportif où la Fédération française de ski (FFS) lorgne sur l'Association française de snowboard (AFS), quelques médailles de plus donneraient du poids aux snowboardeurs pour défendre leur pré carré.

C'est donc à l'"alpin" (par opposition au freestyle), ce grand pourvoyeur de breloques françaises (or de Karine Ruby en géant en 1998, or d'Isabelle Blanc et argent de Ruby en géant parallèle en 2002), de prendre le relais.

"C'est vrai qu'on a envie de faire quelque chose pour le snow français, souligne Nicolas Huet, qui entre en lice mercredi avec Mathieu Bozzetto. Deux ou trois médailles de plus nous remettraient à notre niveau théorique. On a un gros potentiel, mais avoir du potentiel, ça veut dire qu'on peut faire des médailles, pas qu'on va faire des médailles..."

"J'arrive en force, j'ai la pêche, poursuit le Tignard de 29 ans. Une médaille mondiale c'est la seule chose qui me manque." Lui et Bozzetto, 32 ans, ont un peu mis de côté leur saison de Coupe du monde pour les Jeux. "Je n'en ai rien à faire de l'avant-JO et rien à faire de l'après-JO, je me suis préparé pour un seul jour, assure Bozzetto. Cela rajoute du stress mais j'ai de l'expérience."

Du côté des filles, Isabelle Blanc, 30 ans, veut tourner la page de sa carrière sur une belle dernière course. "Mon rêve, c'est bien sûr de repartir avec une médaille d'or mais c'est aussi et surtout d'être sûre de pratiquer mon meilleur snow, raconte la surfeuse de l'Alpe D'Huez. Parce que là, je sais que j'aurai zéro regret, médaille ou pas médaille."