Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

ATP Acapulco - Nadal savoure sa cure de jouvence : "A mon âge, j'accorde plus de valeur à ces victoires"

Maxime Battistella

Mis à jour 27/02/2022 à 14:09 GMT+1

ATP ACAPULCO - Dans la foulée de sa victoire en finale face à Cameron Norrie (6-4, 6-4) au Mexique, Rafael Nadal a dit tout son bonheur d'avoir déjà conquis son 3e titre en 2022, un début de saison aussi brillant qu'inédit pour lui. Il en a profité pour revenir sur le chemin parcouru ces derniers mois et donner quelques clés de son incroyable longévité.

Agressivité et volées inspirées : comment Nadal a conquis sa 4e couronne au Mexique

Dix-sept ans après son premier sacre à Acapulco, c'est encore lui le champion. Après 2005, 2013 et 2020, Rafael Nadal a donc soulevé le trophée de l'ATP 500 mexicain pour la quatrième fois de sa carrière, égalant le record dans l'épreuve co-détenu jusqu'alors par Thomas Muster et David Ferrer. En tout, c'est la 91e ligne qu'il inscrit à son immense palmarès, ce qui le rapproche de la marque d'Ivan Lendl (94 titres), 3e joueur le plus titré de l'Histoire derrière Roger Federer (103) et Jimmy Connors (109). A force, beaucoup se lasseraient. Pas le Majorquin, heureux comme au premier jour.
"Pour moi, le plus important aujourd'hui, c'est d'avoir gagné un tournoi qui a du prestige dans le monde du tennis où cinq des six meilleurs joueurs du monde étaient engagés au départ. C'est incroyable comme les choses peuvent changer du jour au lendemain, de ne pratiquement pas pouvoir s'entraîner à la période fantastique que je traverse actuellement. J'ai maintenu une bonne attitude et une bonne capacité de travail durant tout ce temps, c'est certain, mais je n'aurais jamais imaginé être dans cette position. Je suis réellement heureux et je profite de chaque moment. Peut-être que j'ai plus conscience de la valeur de ces victoires désormais que quand j'étais un gamin de 18 ans", a-t-il confié.
Je ne me sens ni très spécial quand les choses vont bien, ni très malheureux quand elles vont mal
Invaincu en 15 matches en 2022 (dont 3 titres à l'ATP 250 de Melbourne, l'Open d'Australie et donc Acapulco), Nadal n'avait jamais connu un début de saison plus prolifique. A croire que les années n'ont pas de prise sur lui, alors même que son tennis d'une intensité exceptionnelle a martyrisé son corps au fil du temps. Tant et si bien que l'intéressé s'est accoutumé, sûrement plus que les autres, à jouer avec la douleur. Toute sa carrière, il a ainsi fait avec le syndrome de Muller-Weiss qui l'avait d'ailleurs contraint à écourter sa saison 2021. D'où son incrédulité par rapport à ce début d'année 2022 miraculeux.
Mais s'il traverse désormais une nouvelle période faste, Nadal le doit peut-être avant tout à son mental. Cette capacité hors norme à toujours se battre, même quand tout semble perdu comme au début du troisième set de la dernière finale de l'Open d'Australie à Melbourne. D'où tire-t-il cette force, cette volonté de maintenir la flamme coûte que coûte, ce feu intérieur qui lui a permis de transformer à nouveau ses doutes en confiance éclatante à Acapulco ? L'intéressé a donné quelques clés pour mieux le comprendre.
picture

Départ canon, fulgurances et volonté de fer : comment Nadal a éteint Medvedev

"J'aime ce que je fais, comme je le dis toujours. Le plus important, c'est d'avoir conscience de la chance que nous avons d'être joueurs de tennis professionnels. J'ai réussi à faire d'un de mes rêves d'enfant une partie importante de ma vie et mon travail, même si je ne le considère pas comme tel. Et j'ai eu beaucoup de succès, ce qui aide à avoir une bonne attitude. Je suppose aussi que j'ai reçu une bonne éducation qui m'a permis d'avoir des valeurs solides pour le reste de ma vie. J'ai une bonne capacité à contrôler mes émotions. Je ne me sens ni très spécial quand les choses vont bien, ni très malheureux quand elles vont mal. J'essaie de maintenir une attitude intermédiaire pour voir les choses avec le plus de calme possible", a-t-il analysé.

Une marge et un physique retrouvés

Avoir du recul sur l'importance du tennis tout en essayant de vivre son rêve à fond, de le prolonger le plus longtemps possible, c'est l'équilibre qu'a su trouver Nadal. Il lui permet de rester motivé tant que son corps tient pour réaliser de grandes choses. Et en ce moment, c'est assurément le cas, alors même que le climat mexicain aurait pu représenter un vrai défi pour lui. Force est de constater qu'il s'en est plutôt bien sorti.
"Je n'ai pas perdu un set de tout le tournoi. Les deux premiers jours, mes matches ont été plutôt rapides. Mais depuis celui contre Tommy Paul (victoire 6-0, 7-6 en quart de finale, NDLR), ils se sont allongés. Mais je me suis senti bien physiquement. Pour moi qui transpire beaucoup, c'est un peu compliqué de jouer dans ces conditions d'humidité, mais j'ai bien répondu", a-t-il reconnu. Les feux sont d'autant plus au vert que Nadal, en se montrant plus agressif et en variant davantage (slices, amorties ou encore jeu au filet), a retrouvé une marge qui lui permet de s'économiser. Et il empile les victoires sans avoir à être exceptionnel comme lors de cette finale maîtrisée face à Cameron Norrie.

De nouveau redoutable sur dur, il fait peur avant Indian Wells

"Ça n'a pas été mon meilleur match du tournoi. Mais il faut voir aussi le verre à moitié plein : j'ai joué contre un joueur en confiance, qui restait sur un titre la semaine dernière, qui a gagné contre des joueurs comme Isner ou Tsitsipas en demie (6-4, 6-4) et j'ai servi pour le match à 6-4, 5-2. Ça veut dire que mon niveau moyen est actuellement très haut. Je suis vraiment satisfait. Je crois que mon service a encore bien fonctionné, sauf lors du jeu à 5-2, justement. Sinon, pour le reste, ça a été un match difficile évidemment, mais j'ai bien su saisir mes occasions, ce qui est très important dans une finale."
De quoi aborder la suite avec un appétit d'ogre. Nadal, qui semblait ces dernières années de plus en plus en difficulté sur dur, une surface exigeante pour ses articulations, l'a confirmé : il sera bien au rendez-vous de la tournée américaine en mars. Pas question de se préserver pour anticiper sa préparation sur sa terre battue chérie, et on le comprend. Actuellement, il est sans contestation possible le joueur le plus en forme. Débarrassé de son vieux rival Novak Djokovic à Indian Wells, il compte bien pousser encore son avantage. Ses jeunes rivaux peuvent déjà trembler.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité