ATP Anvers : Le 528e mondial Zizou Bergs réalise l'exploit contre Ramos Vinolas au 1er tour

Son prénom est aussi connu à travers le monde que lui anonyme sur le circuit. Mais mardi, à Anvers, c'était son heure de gloire. Le jeune Belge Zizou Bergs a enthousiasmé les quelques 1500 spectateurs autorisés dans la Lotto Arena. Invité par l'organisation du tournoi, le 528e joueur mondial a su saisir parfaitement la première opportunité qui lui était donnée de disputer un match sur le circuit ATP. Il a réalisé un superbe exploit en s'offrant le scalp de l'Espagnol Albert Ramos Vinolas, 45e à l'ATP, en deux sets (7-5, 7-5) et 1h42 de jeu.

Dans ces temps troublés par le coronavirus, être témoin de la joie intense de Zizou Bergs a quelque chose de rafraîchissant. D'autant que sa bonne fortune, le natif de Lommel la doit en partie... à l'épidémie. Il s'est ainsi vu réattribuer la wildcard d'abord destinée à son compatriote Ruben Bemelmans qui a dû déclarer forfait après un test positif au covid-19. Abonné aux tournois Futures et au circuit secondaire - le meilleur classement de sa carrière est une 386e place mondiale atteinte en décembre 2018 -, le joueur de 21 ans n'a donc pas laissé passer la chance exceptionnelle par définition qui lui était offerte.

"Je devais jouer en Slovaquie. C'est dommage pour Ruben qui a été testé positif. C'était déjà un rêve de pouvoir jouer ce premier tour grâce à cette wildcard", a-t-il témoigné. Grâce à cet état d'esprit, Bergs a su garder la tête froide, malgré les nombreux rebondissements de la partie : rapidement en tête 3-0, il a vu son adversaire revenir avant de faire le break dans le 12e jeu pour gagner le premier set. Dans la foulée, il a poussé son avantage en ravissant d'entrée le service adverse dans le deuxième acte, avant d'encaisser 4 jeux d'affilée et de se retrouver en mauvaise posture dans cette manche (7-5, 2-4).

Mais il s'est accroché et a finalement fait tourner une dernière fois le match en gagnant 5 des 6 derniers jeux. Cette faculté à ne rien lâcher, il l'a aussi tirée des frustrations de ses précédentes participations au tournoi. Bergs ne s'était jamais extrait des qualifications auparavant, mais il n'avait pas eu vraiment de chance au tirage : en 2016, 2017 et 2018, il s'était ainsi incliné respectivement face à Pierre-Hugues Herbert, Stéfanos Tsitsipas et Félix Auger-Aliassime au 1er tour qualificatif. Contre le Canadien, il avait même eu deux balles de match avant de baisser pavillon dans le tie-break du 3e set.

"J'ai appris de mes expériences et j'ai continué à me battre. Aujourd'hui (mardi, ndlr), j'ai joué mon propre jeu. C'était un très bon match. Je m'entraînais bien, je me sentais en bonne forme. Je savais que je pouvais jouer à son niveau", a également confié le Belge extatique. Il s'est donc offert le droit de se produire à nouveau devant un public acquis à sa cause et dont il est devenu la coqueluche.

Au-delà de la sensation liée à son classement, le joueur en a l'habitude, son prénom suscite la curiosité. Né en juin 1999, soit moins d'un an après le succès des Bleus et de Zinédine Zidane à la Coupe du monde 1998, la logique voudrait qu'il ait été appelé ainsi en hommage au meneur de jeu français. Mais si son père admirait bien Zidane, il aurait eu l'idée de donner ce prénom original à son fils en s'inspirant d'un jeu à l'entraînement en football amateur consistant à faire passer le ballon entre les jambes de l'adversaire. Cet exercice ludique était apparemment surnommé "Zizou".

Bergs a, en tout cas, trouvé sa voie dans le tennis. Et quand on connaît les difficultés des joueurs sur le circuit secondaire, il y a fort à parier qu'il savoure chaque minute passée sous le feu des projecteurs à Anvers. Au 2e tour, il découvrira ce qu'affronter un joueur du Top 20 signifie face à Karen Khachanov. Assurément, il n'aura rien à perdre. De quoi s'autoriser à poursuivre le rêve ? Si c'était le cas, Zizou se ferait assurément un nom sur le circuit.