ATP Indian Wells : Rafael Nadal vient à bout de Nick Kyrgios (7-6, 5-7, 6-4) et se qualifie pour les demi-finales

Il a plié, mais comme très souvent et en particulier ces derniers temps, Rafael Nadal n'a pas rompu. Au cours d'une partie qui a tenu les promesses que l'on pouvait attendre d'une telle affiche, le Majorquin a passé avec succès le test Nick Kyrgios jeudi en quart de finale à Indian Wells. Clairement dominé par séquences, il n'a jamais paniqué, surfant sur la confiance accumulée en ce début de saison pour hisser son niveau de jeu et coiffer son rival australien au poteau en trois manches (7-6, 5-7, 6-4) et quasiment trois heures d'empoignade (2h45 précisément). Toujours invaincu en 2022 avec 19 victoires au compteur désormais, il fera face à son jeune et talentueux compatriote Carlos Alcaraz, pour sa 76e demi-finale en Masters 1000.

Rafael Nadal est un angoissé, il ne s'en est jamais caché. Mais s'il s'inquiétait de l'état de son pied gauche avant ce choc face à Nick Kyrgios, il doit désormais être rassuré. Il a non seulement tenu la distance, mais son niveau n'a cessé d'augmenter au cours d'un match de très haute tenue. Pas à l'aise en début de partie et chahuté par la puissance de feu adverse, le "Taureau de Manacor" a pris progressivement ses marques et a résisté à tout, à l'image d'un troisième set où son calme et son sang-froid ont fait la différence.

Et pourtant Nick Kyrgios a été à la hauteur de sa réputation. Celle qui fait de lui un joueur dangereux pour tous les cadors de la petite balle jaune, s'il veut bien s'en donner les moyens. Et ce peu importe son classement et cette 132e place mondiale indigne de son talent. Motivé par l'affiche, sur la lancée d'un début de tournoi très intéressant qui l'avait vu notamment dominer sèchement Casper Ruud (son premier Top 10 en deux ans), l'Australien a réalisé un départ canon. Un break dès le troisième jeu, des missiles à foison en coup droit et une variation constante dans les zones et les vitesses au service lui ont permis de faire la pluie et le beau temps dans le premier acte. Du moins jusqu'à 5-4 au moment où il a dû servir pour virer en tête.

S'il avait remporté ce jeu, peut-être Kyrgios aurait-il été le premier bourreau de Rafael Nadal cette année. Mais l'Aussie, qui affiche pourtant une si grande confiance en lui, a rendu son break au pire moment possible d'une grossière faute en coup droit. La suite ? Un tie-break aussi rondement mené par le Majorquin que caviardé par le fantasque Nick : un 7-0 conclu sur un point de pénalité consécutif à un deuxième "warning" (le premier était dû à une raquette cassée) pour obscénité verbale de l'Australien.

Sur un fil, Kyrgios a toutefois tenu en début de deuxième set, contenant sa frustration et se concentrant sur ses engagements. La partie s'est alors muée en un duel de serveurs jusqu'à ce que le 132e joueur mondial le plus dangereux de l'histoire du jeu sorte de sa boîte à 6-5, pour faire le break avec style d'une volée haute de revers. Un set partout, balle au centre. Et même avantage Kyrgios en début d'ultime acte, Nadal montrant de plus en plus de failles avec pas moins de 7 doubles fautes. Mais fidèle à lui-même, le Majorquin a fait le dos rond, écartant deux balles de break d'entrée. Avant de surgir à la première baisse de régime adverse.

Aussi réjouissant, explosif, inventif par séquences que nerveux dans les moments cruciaux, Kyrgios a fini par lâcher la rampe à 3-3. Enchaînant les mauvais choix, il a cédé sur une double faute rédhibitoire. Une erreur qu'il n'aurait peut-être pas commise s'il avait joué davantage de matches de cette intensité dernièrement. Il n'en fallait pas plus à Nadal pour verrouiller l'affaire. Tranchant dans ses choix offensifs, autoritaire au service pour finir sur un jeu blanc et un smash, il a considérablement haussé le ton. Il le fallait pour relever le défi.