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Masters 1000 Indian Wells - Novak Djokovic n'est pas là ? Tant mieux pour lui !

Mis à jour 08/03/2023 à 15:19 GMT+1

INDIAN WELLS – Comme l'an passé, Novak Djokovic va rester à la maison en ce mois de mars. Les autorités américaines n'ayant pas encore assoupli les conditions d'entrée sur leur sol pour les non-vaccinés contre le Covid-19, le Serbe ne jouera pas à Indian Wells et pas davantage à Miami, sauf miracle. Regrettable ? Sans doute. Mais pour le numéro un mondial, c'est peut-être la meilleure des choses.

Djokovic absent : "On ne peut que le regretter mais on ne peut pas parler de honte"

Novak Djokovic retrouve en ce mois de mars son statut peu enviable de l'imposant absent, celui dont tout le monde parle même s'il n'est pas là. Depuis le début de l'année 2022, le Serbe a été privé de deux tournois du Grand Chelem (Open d'Australie et US Open l'an passé), ainsi que de cinq et plus que probablement six Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Canada et Cincinnati en 2022, Indian Wells et sauf miracle Miami en 2023). Quoi que l'on pense du pourquoi du comment, sur un strict plan tennistique, c'est très regrettable.
"Il est le meilleur joueur du monde, probablement le plus grand de tous les temps, donc c'est très dommage qu'il ne puisse pas être là et je suis sûr que tout le monde pense la même chose. J'aurais aimé que les restrictions aux Etats-Unis soient levées un peu plus tôt", a confié à Eurosport Chris Evert, la championne aux 18 titres du Grand Chelem.
"Pour des tournois comme Indian Wells ou Miami, ça a aussi un impact important au niveau économique, ajoute Mats Wilander. Novak est quelqu'un qui ramène du public et qui remplit les restaurants, car Indian Wells, Palm Springs, ce sont aussi des lieux touristiques. Le gouvernement américain a d'autres chats à fouetter, et je suppose qu'il n'a pas à accorder d'exception à Novak. Mais bien sûr, pour le monde du tennis professionnel et pour ces petites villes, c'est un désastre de ne pas avoir Novak Djokovic."
Avant tout, cette absence est évidemment regrettable pour Djokovic lui-même. Encore que. D'une certaine manière, c'est aussi une aubaine pour lui. Au minimum, un mal pour un bien. Oui, sa double absence californienne et floridienne lui coûtera peut-être un moment ou un autre la première place mondiale si ses principaux rivaux en la matière venaient à engranger de gros points que lui-même ne peut viser. Oui, il aurait pu garnir encore un peu plus son impressionnante collection de Masters 1000.

La coupure de mars, une alliée pour un éventuel Grand Chelem ?

Mais est-ce fondamental pour lui ? Il possède désormais le record absolu de semaines passées dans la peau du numéro un mondial, hommes et femmes confondus. Celui du nombre de titres en Masters 1000 est également sa propriété. Un 39e succès ne changerait pas grand-chose. Si ces plages de repos forcé provoquent sans doute une part de frustration chez lui, surtout sur le moment, elles ont en revanche des vertus puissantes à plus longue échéance. A bientôt 36 ans, elles lui permettent de conserver une fraîcheur supplémentaire à l'heure des seuls rendez-vous qui comptent réellement pour lui aujourd'hui, à savoir les tournois du Grand Chelem.
"Vu ce qu'il a montré ces derniers mois, je crois que c'est positif pour lui, décrypte Mats Wilander. Il n'a pas besoin d'aller aux Etats-Unis et de jouer sur dur pendant plusieurs semaines après les efforts consentis en Australie en début d'année. Quand vous partez jouer un tournoi, et encore plus une tournée, vous investissez du temps et des efforts non seulement dans la compétition mais aussi dans la préparation. Là,il va préserver son corps. Il peut s'entraîner tranquillement, ce qui ne lui demande pas la même dépense d'énergie. Il pourra être bien frais pour la saison sur terre battue et l'être plus que d'autres au moment de Roland-Garros."
Il ne faut pas se tromper. Depuis son 22e sacre majeur à Melbourne le 29 janvier, Novak Djokovic s'est aussitôt tourné vers son prochain objectif. Ce n'est pas Indian Wells, Miami, Monte-Carlo ou n'importe quoi d'autre. L'échéance suivante, après l'Australie, c'est Roland-Garros. Tout ce qui se situe entre ces deux événements n'a qu'un seul sens pour le "Djoker" : lui permettre d'être dans les meilleures conditions au moment d'arriver porte d'Auteuil à la fin du mois de mai. Or, dans cette optique, zapper l'intégralité de la première tournée américaine de la saison est loin d'être une catastrophe.
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Et maintenant, à quels autres records emblématiques peut s'attaquer Djokovic ?

Une analyse qui se tient dans l'absolu mais qui est peut-être encore plus prégnante cette année, car le numéro un mondial pourrait même voir beaucoup plus loin que l'échéance parisienne. "Il doit absolument gagner Roland-Garros, car je pense que c'est peut-être sa dernière chance de réaliser le Grand Chelem calendaire, et j'ai vraiment l'impression que c'est dans ses cordes, juge encore le consultant d'Eurosport. J'ai été surpris qu'il ne l'ait pas fait il y a quelques années (en 2021, NDLR) etje le serais à nouveau parce qu'en le regardant jouer à l'Open d'Australie, il apparaît toujours aussi fort."
Mentalement, tout cela l'a peut-être rendu encore plus fort
Sans cette histoire de non-vaccination, le "père Nole" se serait-il imposé de lui-même de telles coupures dans le calendrier ? Rien de moins sûr. Sans doute pas dans les mêmes proportions en tout cas. Mais il pourrait presque les remercier. Regardez comment il a fini la saison 2023 en boulet de canon. S'il a remporté, pardon, survolé le Masters en novembre dernier alors qu'il ne s'était plus imposé aux ATP Finals depuis sept ans, c'est tout sauf un hasard. Il a tiré le bénéfice d'une fraîcheur totalement inédite pour lui. Or, à ce stade de sa carrière, ce n'est pas neutre.
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Le poids de l'émotion : Djokovic s'écroule en larmes une fois son 10e Open d'Australie en poche

"Puis Novak n'est pas confronté au problème de la confiance, ajoute Mats Wilander, contrairement à la plupart des joueurs. Il ne se dégrade pas, il ne vieillit pas. En fait, il ne fait que s'améliorer. Donc, pour moi, moins il joue au tennis, mieux c'est pour lui par rapport à son ambition de gagner des tournois majeurs. Et il a une famille, des enfants. Le 'stop and go' est la situation parfaite parce que vous avez la possibilité de vous entraîner à la maison, autant que vous le voulez, mais vous rentrez chez vous, vous dînez avec votre famille, mettez vos enfants au lit, passez du temps avec les personnes qui comptent le plus pour vous. Et quand il reviendra, il sera frais, libéré. C'est une chose positive pour son tennis. Je le trouve même plus agressif dans son jeu quand il revient après une coupure."
Physiquement, Djokovic devrait donc tirer des bénéfices, au printemps voire plus tard, de son absence aux Etats-Unis. Psychologiquement aussi. Il est même bénéficiaire à double titre dans ce domaine : il y gagne une certaine fraîcheur tout en alimentant son envie. Car le fait d'être privé par la loi de l'exercice de son métier ne peut que renforcer sa détermination. Il l'a déjà prouvé à maintes reprises. Aucune raison que cela change.
"La seule interrogation, explique Chris Evert, tenait à la manière dont il allait accepter cette situation. Visiblement, il l'a très bien gérée. On l'a vu l'an dernier, cela ne l'a pas affecté. Je pense même que ça renforce son désir de victoire sur les tournois qu'il peut jouer. Il se prépare encore mieux pour les rendez-vous qu'il peut planifier et il devient encore plus difficile à battre. Mentalement, tout cela l'a peut-être rendu encore plus fort. Il est incroyable." Moralité, que la concurrence danse bien en ce mois de mars tant que le chat n'est pas là. A son retour, il faudra s'accrocher...
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La stat qui met en lumière un Djokovic toujours plus injouable

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