Finale de l'ATP 250 de Marseille : Gilles Simon s'offre Gaël Monfils et son 12e titre en carrière

Un combat et quel combat. Victorieux en trois sets de Gaël Monfils (6-4, 1-6, 7-6 en 2h29 de jeu), ce dimanche à Marseille, Gilles Simon s'est adjugé le douzième titre de sa carrière sur le circuit ATP. Ce sacre, le deuxième dans la cité phocéenne après celui acquis en 2007, permet au Niçois de devenir le deuxième joueur le plus titré de l'histoire du tennis français (de l'ère Open). Simon dépasse donc Guy Forget (11 titres), pour venir se placer juste derrière l'illustre Yannick Noah et ses 23 trophées en carrière. A trente ans, Simon vit une certaine forme de consécration en remportant cette volée marseillaise. Elle vient confirmer un travail de fond effectué lors de l'été 2014.

Pour conquérir ce douzième laurier, Gilles Simon en a vu de toutes les couleurs. Face à Gaël Monfils, son ami, le 17e joueur mondial a surtout fait jouer sa science. Usé physiquement par son combat gagné samedi en trois manches face à Sergiy Stakhovsky, le Niçois a dû composer avec les hauts et les bas. Surtout dans le deuxième set, où il a complètement disparu (1-6).

Cette deuxième manche n'a rien eu à voir avec le reste de la partie, beaucoup plus rythmée et indécise. Les deux hommes qui se connaissent par coeur, et qui partagent surtout le même entraîneur, Jan de Witt, ont  continué de jouer la carte de l'opposition assez atypique: 11 breaks sont venus ponctuer cette finale. Une finale qu'aucun des deux n'a réellement dominé.

Sans réelle continuité, les premier et troisième sets ont rendu hommage aux longs échanges et à la tactique. A ce jeu-là, Simon s'est montré le meilleur. Très solide en coup droit, il a surtout eu le mérite d'être plus frais lors du money-time. Plus constant sur l'ensemble de la rencontre (24 fautes directes contre 39 à Monfils), le tricolore a eu les nerfs solides. Il en fallait. Avec deux balles de double break en début de troisième manche, il aurait dû s'ouvrir plus facilement les portes du succès. C'était sans compter sur un Monfils retrouvé qui a poussé l'histoire jusqu'au jeu décisif, où Simon a osé prendre des risques.

Plus agressif, Monfils n'a pas toujours eu la main heureuse d'un point de vue tactique. Avec 10 montées au filet gagnantes sur 30, Simon était clairement prenable dans le jeu vers l'avant. Cette tactique, jouée à coup d'amorties, Monfils ne l'a pas toujours utilisée. A tort. Simon face à Monfils, c'est désormais cinq succès en six rencontres. Et un nouveau succès qui vaut cher. Il lui vaudra sûrement une place en tant que numéro un en équipe de France de Coupe Davis face à l'Allemagne, au mois de mars prochain. Une sélection que Monfils, qui n'a "pas la tête au tennis", a poliment décliné, déchaînant les foudres de la FFT. Battu une 17e fois dans une finale ATP, "La Monf" avait lui aussi, d'une certaine façon, une bonne tête de vainqueur, ce dimanche.