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Daniil Medvedev, sept semaines au paradis pour un retour d'enfer

Laurent Vergne

Mis à jour 03/04/2023 à 15:11 GMT+2

MASTERS 1000 MIAMI - Face à un Jannik Sinner un peu au bout du rouleau, Daniil Medvedev est allé chercher dimanche son premier Masters 1000 depuis un an et demi. Depuis la mi-février, le Russe a effectué une impressionnante razzia (quatre titres, une finale) qui le replace au centre du jeu. Le revoilà au premier plan. Il faut à nouveau compter avec lui.

Medvedev parfait, Sinner cramé : Miami a vécu une finale à sens unique

Si on nous avait dit ça... Le 20 janvier dernier, Daniil Medvedev, finaliste des deux précédentes éditions, quittait l'Open d'Australie par la petite porte en s'inclinant dès les 16es de finale face à Sebastian Korda. La première fois qu'il disparaissait d'un Majeur avant la seconde semaine depuis Roland-Garros 2020. Tout doucement, le Russe, encore numéro un mondial quelques mois plus tôt, était en train de rentrer dans le rang. Il allait même furtivement sortir du Top 10 dans la foulée. La fin de quelque chose ? Non, le début d'une nouvelle phase.
Entre la fin de l'hiver et l'amorce du printemps, Medvedev a opéré un redressement aussi spectaculaire qu'inattendue, au moins par son ampleur. Ces sept dernières semaines, il a disputé cinq tournois, pour un bilan assez effarant, dont voici le récapitulatif :
. Rotterdam (ATP 500) : Victoire
. Doha (ATP 250) : Victoire
. Dubaï (ATP 500) : Victoire
. Indian Wells (Masters 1000) : Finale
. Miami (Masters 1000) : Victoire
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Un bon service et du répondant : Medvedev avait la recette pour faire tomber Djokovic

Six mois d'avance sur ses temps de passage 2022

Cinq tournois, quatre titres et une finale, et 24 succès en 25 matches, son unique défaite étant survenue en finale à Indian Wells contre Carlos Alcaraz. Medvedev a claqué cinq victoires contre des membres du Top 10, alors qu'il en était sevré depuis l'Open d'Australie 2022, soit plus d'une année entière. Dans le lot, surtout, celle contre Novak Djokovic en demi-finale à Dubaï, avec une certaine autorité. Parfait pour légitimer davantage encore le force de cette série.
Résultat, à l'issue de ce premier trimestre de la saison, Daniil Medvedev est tout simplement le numéro un mondial virtuel. Après sa razzia depuis la mi-février, il affiche désormais 3030 points au compteur. A titre de comparaison, il lui avait fallu attendre... l'US Open l'an dernier pour atteindre la barre des 3000 points. C'est dire. Six mois d'avance sur ses temps de passage 2022... A la Race, il dispose d'une marge de 600 points sur Djokovic et plus de 1200 sur Alcaraz.
Il ne s'agit pas de dire que le vainqueur de l'US Open 2021 est redevenu le meilleur joueur du monde même si, sur surface rapide, il n'en est pas très loin. Si Novak Djokovic n'avait pas été limité à trois tournois sur les trois premiers mois de 2023, il est raisonnable de penser qu'il trônerait au sommet de la hiérarchie à la Race. Quant à Carlos Alcaraz, compte tenu de l'issue de la finale d'Indian Wells, pas sûr qu'il soit prudent de considérer que le Moscovite est aujourd'hui au-dessus de lui.
Peu importe, au fond. L'essentiel pour le poulain de Gilles Cervara est d'être de retour aux affaires. Numéro 1, 2, 3 ou 4, ce n'est pas son affaire. Pas encore, en tout cas. Mais encore une fois, qu'il figure à nouveau dans cette conversation en dit long sur le rebond observé depuis Melbourne. Lui-même n'aurait sans doute pas osé y croire il y a deux mois.

La page Nadal enfin tournée ?

En quoi Medvedev a-t-il changé pour vivre une telle embellie, magnifiée en Floride par son plus grand titre depuis l'US Open voilà 18 mois ? Il a résumé d'un mot sa situation : "Confiance." Il faut parfois des années pour la construire, beaucoup moins longtemps pour qu'elle s'évapore. Après quoi c'est presque un retour à la case départ.
Ces sept dernières semaines sont venues refermer un chapitre délicat pour le Russe, dont on peut dater avec précision le point de départ : le 30 janvier 2022. Ce jour-là, il était sur le point de remporter l'Open d'Australie en collant trois sets en finale à Rafael Nadal, quatre mois seulement après avoir triomphé à Flushing Meadows en en passant trois à Novak Djokovic. Mais une réécriture de dernière minute du scénario australien a miné les certitudes de Medvedev. Il a traversé les douze mois suivants dans une épaisse grisaille parsemée de brèves et rares éclaircies.
L'avenir le confirmera ou pas, mais il n'est pas interdit de croire que celui qui va se hisser lundi à la 4e place mondiale en a enfin terminé avec cette période. Il est presque dommage pour lui que la terre battue, son maillon faible, vienne couper son fol élan. Mais jamais il ne l'aura abordée dans un contexte aussi favorable pour lui.
Puis il n'est pas aussi manchot sur ocre qu'on veut bien le dire, ou que lui-même n'a cessé de le marteler dans une forme d'auto-dénigrement excessive. Et comme il n'aura aucun point à défendre d'ici Roland-Garros, il n'est pas impossible que Daniil Medvedev, même sans être poussé par des vents aussi porteurs ces prochaines semaines, continue de se rapprocher des sommets du classement en ce printemps.
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La stat qui peut remettre Medvedev dans la course à la place de n°1

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