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ATP Monte-Carlo 2024 | "Il est difficilement défendable" : Le retour de Daniil Medvedev le fou

Maxime Battistella

Mis à jour 11/04/2024 à 19:06 GMT+2

En deux matches à Monte-Carlo, Daniil Medvedev s'est distingué par son tempérament orageux. Déjà excessif contre le juge de ligne et l'arbitre mercredi face à Gaël Monfils, il a à nouveau fait preuve de beaucoup d'agressivité à l'égard des officiels jeudi lors de sa défaite contre Karen Khachanov (6-3, 7-5). Si sa frustration était légitime, ses réactions excessives le sont beaucoup moins.

Jet de raquette et grosse embrouille : le craquage total de Medvedev

Dans le monde parfois trop lisse de la petite balle jaune, il dénote. Daniil Medvedev n'hésite pas à dire ce qu'il pense et apporte en cela une certaine fraîcheur au circuit. Dans l'exercice imposé et parfois lénifiant des discours lors des remises de trophées, il se distingue souvent par sa sincérité désarmante, son œil espiègle et ses traits d'humour piquants. Mais il n'y a pas que du positif à retirer de cette personnalité non conventionnelle et disruptive pour employer un mot à la mode. Jeudi, comme cela avait déjà été le cas la veille face à Gaël Monfils, le Russe a montré son côté obscur.
Certes, Medvedev avait des raisons d'être frustré. Tout a donc commencé mercredi quand, en début de deuxième set, il avait interrompu un point sur une balle qu'il estimait trop longue. L'arbitre Mohamed Lahyani, était alors descendu sur le court pour vérifier la marque, estimant comme son juge de ligne que la trace touchait la ligne. Il y avait alors 30/0, le score passait donc à 30/15 puis même 40/15 en faveur du Russe, rien qui justifie de s'y attarder trop longtemps. Pourtant, lors du changement de côté suivant, après avoir été finalement breaké, il avait passé son temps à s'en prendre à l'arbitre.
Ce gars, avec les lunettes, il n'en a pas besoin parce qu'il ne voit rien
Ce jeudi donc, bis repetita en fin de match contre son compatriote Karen Khachanov. Avec à la clé, après un jet de raquette incontrôlé, un monologue ahurissant face au superviseur, Cédric Mourier. "Cédric, tu n'as pas vu la marque. La balle est dehors, putain ! Ils ne savent plus arbitrer, la balle est dehors. Qui fera quelque chose ? Hier (mercredi), la balle était dehors et elle a été jugée bonne. Qui fera quelque chose ? Qui va prendre ses responsabilités ?", s'est-il révolté. Tout cela quelques secondes après s'être montré très vindicatif à l'encontre de l'arbitre Carlos Bernardes, coupable selon lui d'avoir fait appel au kiné sans raison, alors même que Medvedev saignait.
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Medvedev dégoupille, Khachanov se faufile en quart : les temps forts en images

"Ce n'est pas ma responsabilité d'arbitrer le match, a-t-il repris. C'est ce gars avec les lunettes, il n'en a pas besoin parce qu'il ne voit rien. Il ne devrait pas être un juge de ligne. C'était juste devant lui et une balle lente, et il y a 15/30 à 5 partout. Il ne devrait pas faire partie du corps arbitral : ce n'est pas du dur, c'est de la terre battue et c'est clairement dehors. Qui prendra ses responsabilités ? La caméra filme, réponds à ça, tu es le superviseur. Qui prendra ses responsabilités après le match parce que la balle est faute et tu peux vérifier ? Je viens juste de perdre un jeu à cause de ça, il y avait 15/30, on est passés à 15/40…"
Après avoir écopé d'un "warning" logique pour avoir balancé sa raquette, Medvedev en a écopé d'un second tout aussi justifié de la part de Carlos Bernardes qui a pris ses responsabilités, justement, pour lui infliger un point de pénalité. Quelques secondes après, une fois le match perdu, Medvedev s'était suffisamment calmé pour lui serrer la main malgré tout comme le jeu l'exige. Car le Russe est aussi bien conscient de ses excès. Dans sa jeunesse, ses coups de folie lui ont souvent coûté cher. Il a bien travaillé sur lui-même depuis, mais peut-être pas encore assez. Un numéro 4 mondial de 28 ans, vainqueur en Grand Chelem, ne devrait pas faire ça…

Medvedev est humain certes, mais les arbitres aussi

"C'est un humain comme tout le monde, a tenté toutefois de le défendre son bourreau du jour mais ami dans la vie, Karen Khachanov. Parfois, on pète un peu les plombs… A-t-il été trop loin ? Parfois, dans ce genre de situations, il a les clés pour passer outre, pour retrouver de l'énergie… Mais, parfois, ça le dépasse et ça se retourne contre lui. Ce n'est pas bien. Je pense qu'il ne faudrait pas uniquement le hawk-eye mais aussi le VAR, comme au football. Ça serait une bonne innovation pour vérifier si une balle a doublé, si le filet a été touché… Ces situations n'arrivent pas si souvent mais elles arrivent malgré tout."
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Khachanov plaide pour la vidéo : "Il faut le hawk-eye mais aussi la VAR comme au foot"

En déplaçant le sujet sur les nouvelles technologies de l'arbitrage, Khachanov a exploré une dimension intéressante du problème. Habitués à l'arbitrage électronique – même s'il n'est pas infaillible, loin s'en faut – sur d'autres tournois qui rend la contestation bien plus difficile, les joueurs se frustrent d'autant plus quand ils sont confrontés à nouveau à l'erreur humaine. Andrey Rublev, un autre volcanique Russe, en avait été l'exemple flagrant à Dubaï. Mais le tennis et la vie, c'est aussi et surtout l'apprentissage de la frustration et du contrôle de soi.
Et Arnaud Clément, consultant et commentateur sur Eurosport de conclure : "La réaction de Medvedev fait suite à ce qu'il s'est passé hier (mercredi). Mais là, on est passé à un stade supérieur. C'est très particulier. On aime beaucoup ce joueur, il est très attachant mais il est difficilement défendable sur ce genre de séquences, malgré les fautes d'arbitrage."
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