ATP Montpellier : Arthur Fils devient le plus jeune demi-finaliste français en tournoi depuis Richard Gasquet en 2004

Quand Richard Gasquet l'avait fait, Arthur Fils n'avait que... quatre mois. Et vendredi, il a pris le relais en devenant à 18 ans et 8 mois le plus jeune demi-finaliste français d'un tournoi sur le circuit ATP depuis son glorieux aîné biterrois à l'automne 2004. Sacré clin d'oeil du destin quand on sait que Fils avait éliminé Gasquet en début de semaine au 1er tour de cet Open Sud de France qui marquera sans doute un tournant pour lui. En quart de finale, il a encore impressionné face à un autre compatriote, Quentin Halys (70e mondial), s'imposant en deux sets et 1h22 de jeu sur le court Patrice-Dominguez. Le Top 100 n'est déjà plus très loin...

Il en a ri de bonheur un peu prématurément. Le temps que le challenge de Quentin Halys confirme qu'Arthur fils avait bien frappé un ace slicé pour sceller une partie plus que rondement menée. Car le jeune Français a bluffé, une fois de plus cette semaine, par sa maturité et sa stabilité mentale. Ajoutez à cela un tennis explosif et attractif et la tentation de s'enflammer (enfin) pour la relève tricolore est très forte.

Arthur Fils a ainsi mené sa partie comme un vieux briscard. Il a d'abord répondu du tac au tac à son adversaire dans un premier set qui a fait la part belle aux serveurs. Aucun des deux joueurs n'avait ainsi concédé la moindre balle de break avant le jeu décisif que l'on pouvait prévoir serré. Que nenni ! En assénant dès le premier point un passing long de ligne de coup droit remarquable après une défense remarquable, Fils a pris les devants d'un mini-break et marqué psychologiquement son adversaire. Halys s'est alors déréglé en coup droit, laissant le premier set à son jeune compatriote.

Loin de se reposer sur ses lauriers, Fils a enfoncé le clou en remportant les 15 premiers points du second acte (7-6, 3-0, 0/40), à l'instar de ce que font souvent les cadors une fois qu'ils sont devant au score. Et si le double break lui a échappé dans la foulée, il a su faire preuve de calme pour effacer l'unique occasion de débreak de Halys. Là encore, la manière n'est pas anodine : alors qu'il avait commis trois doubles fautes dans ce jeu, il a écarté le danger d'un missile en revers long de ligne.

Fils n'a jamais paniqué. Pas plus pour sauver cette balle de débreak que quand il a vu deux premières balles de match lui filer sous le nez à la relance (sur des services puissants de Halys). Le quatrième essai a été le bon, d'un ace donc, comme son idole d'enfance Roger Federer aimait tant asséner le coup de grâce. En demi-finale, la marche sera encore plus haute face à Jannik Sinner.

L'Italien a, lui aussi, imposé sa loi à un de ses compatriotes en la personne de Lorenzo Sonego. Tête de série 2 du tournoi, il a fait lui aussi très forte impression pour l'emporter en deux sets (6-4, 6-2) et 1h35 de jeu sur le court Patrice Dominguez. Le défi s'annonce donc immense pour Fils samedi, mais cette semaine, rien ne lui semble hors de portée.

Dans l'autre partie de tableau, la tête de série N.1, le Norvégien Holger Rune (N.9 mondial) a dû batailler pour se défaire de Grégoire Barrère (N.75), battu (7-6 [2], 7-6 [5]), pour accéder aux demi-finales. Si le Français a montré une belle resistance, le récent vainqueur du Challenger de Quimper a fini par rendre les armes au terme d'un énorme bras de fer. Il s'agissait de son premier quart de finale depuis trois ans.