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Finale Bercy - Novak Djokovic - Daniil Medvedev, presque un parfum de classique

Laurent Vergne

Mis à jour 07/11/2021 à 11:31 GMT+1

ROLEX PARIS MASTERS – Novak Djokovic et Daniil Medvedev, c'est l'histoire de deux joueurs de deux générations différentes, mais qui ont vite tissé un lien. Au fil du temps, et plus que jamais cette année, le Russe s'est affirmé comme un rival du Djoker, au point de menacer son trône. Après deux finales majeures cette saison, ils s'offrent une belle savoureuse à Bercy, dimanche.

Novak Djokovic (l.) und Daniil Medvedev im Finale der US Open 2021

Crédit: Getty Images

C'est ce qu'on pourrait appeler un début de classique. Loin, évidemment, des rivalités Federer - Nadal, Djokovic - Nadal, ou Federer - Djokovic. Mais il est des signes qui ne trompent pas. Cette année, deux des quatre finales de Grand Chelem ont opposé Novak Djokovic à Daniil Medvedev. Ce n'était plus arrivé depuis 2016 et les duels Djokovic - Murray en Australie puis à Roland-Garros. Remonter plus loin dans le temps permet de mesurer à quel point une même affiche renouvelée au moins une fois dans une même année est rare et n'implique que des légendes du jeu. Voilà pour l'ère Open :
1974 : Connors - Rosewall (Wimbledon, US Open)
1978 : Borg - Connors (Wimbledon, US Open)
1980 : Borg - McEnroe (Wimbledon, US Open)
1981 : Borg - McEnroe (Wimbledon, US Open)
1984 : McEnroe - Lendl (Roland-Garros, US Open)
1987 : Lendl - Wilander (Roland-Garros, US Open)
1995 : Sampras - Agassi (Australie, US Open)
2006 : Federer - Nadal (Roland-Garros, Wimbledon)
2007 : Federer - Nadal (Roland-Garros, Wimbledon)
2008 : Federer - Nadal (Roland-Garros, Wimbledon)
2011 : Nadal - Djokovic (Wimbledon, US Open)
2012 : Nadal - Djokovic (Australie, Roland-Garros)
2013 : Djokovic - Murray (Australie, Wimbledon)
2015 : Djokovic - Federer (Wimbledon, US Open)
2016 : Djokovic - Murray (Australie, Roland-Garros)
2021 : Djokovic - Medvedev (Australie, US Open)
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Djokovic et Medvedev après la finale de l'Open d'Australie 2021.

Crédit: Getty Images

Ce n'est donc que le 11e "couple" de joueurs à croiser le fer dans deux finales majuscules la même année. Curieusement, c'était jusqu'à ce dimanche leurs deux seules rencontres de cette année 2021. Deux matches en forme de miroir : trois sets zéro Djokovic lors de la finale de l'Open d'Australie, trois sets zéro Medvedev en finale de l'US Open sept mois plus tard. Un partout, balle au centre avant la belle de l'Accor Arena. Cette édition 2021 de Bercy aura décidément été gâtée, avec ce choc entre les deux meilleurs joueurs du monde en apothéose.

Besoin de souffle épique

Reste à espérer qu'il ne fasse pas flop. Ce qui a manqué à ces deux finales, c'est une bagarre digne de ce nom, du suspense, de l'émotion, un souffle épique. Les classiques de ce sport passent nécessairement par des matches cultes. "La dernière fois que nous nous sommes affrontés, il m'a surclassé. Je l'avais surclassé en finale de l'Open d'Australie. Des matches à sens unique. Pour les fans, espérons que ce sera un match plus excitant cette fois", relève le Djoker, même si on ne doute pas une seconde qu'il signerait pour une victoire expéditive.
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Medvedev en transe, Djokovic en pleurs : les temps forts d'une finale à sens unique

A quel point le récent affrontement new-yorkais peut peser ? Djokovic n'avait pas vu le jour. "J'espère que je serai capable d'apprendre de ce match, prolonge le numéro un mondial. Je l'ai vu jouer un peu contre Zverev. Il joue un tennis fantastique. Il est à nouveau à son meilleur niveau, surtout dans les moments importants. Il sert fort, il ne donne pas grand-chose à l'échange. Il a retrouvé son rythme." Medvedev, lui, ne s'attend pas à se promener : "On connaît Novak. S'il n'était pas en mesure de s'adapter aux circonstances, il n'en serait pas là aujourd'hui. Il va certainement changer quelque chose dans son jeu. Donc, il va falloir que j'y pense, que je m'adapte à mon tour. Ça, c'est le jeu, c'est le tennis !"
S'il est mené 5-4 dans leurs confrontations, le Russe a toutefois remporté quatre de leurs six derniers duels. Là encore, il minimise la portée de leur passé commun, lointain ou récent. "Contre certains joueurs, on a le sentiment que, parce qu'on a gagné il y a quelques mois, on peut rester sur cette lancée. Mais pas avec Novak", assure-t-il.
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Novak Djokovic et Daniil Medvedev à Cincinnati

Crédit: Getty Images

Je crois même pouvoir dire que c'est un ami
Daniil Medvedev avait 20 ans lorsqu'il a défié pour la première fois Novak Djokovic. C'était en Coupe Davis, début 2017. Pas la meilleure période du Djoker, mais peu importe. "C'était magique, se souvient Daniil, parce que je ne savais pas encore ce que j'allais faire dans ma carrière. Même si j'avais des attentes très élevées, tu ne peux jamais savoir. C'était ma première. Je me suis dit : 'Il faut profiter, il faut tout faire pour essayer de le battre.' Je n'ai pas réussi. J'ai pris un set. C'était incroyable, parce qu'il y avait 5 000 personnes ou quelque chose comme ça, dans le stade, complètement pour lui. Trois mecs sur le banc pour moi, c'était drôle à vivre."
De l'eau et des titres ont coulé sous les ponts depuis, et ces deux-là commencent à (très) bien se connaître. Ils s'apprécient, aussi. "J'adore discuter avec lui, confiait Medvedev dimanche dernier en arrivant à Bercy à propos de "Nole". Je crois même pouvoir dire que c'est un ami. Enfin, je l'espère, il faut lui demander." L'un et l'autre résident aujourd'hui à Monaco, mais bien avant que le plus jeune des deux ne s'affirme comme une pointure du circuit, Djokovic avait tendu la main. "J'étais 600e mondial, il m'a parlé comme un ami", rappelait Medvedev lors de cérémonie protocolaire de la finale du dernier Open d'Australie.
Longtemps, ils ont multiplié les séances d'entraînement. Mais à mesure que le protégé de Gilles Cervara grimpait dans la hiérarchie, il a mis un peu de distance. Comme s'il lui fallait s'éloigner de ce modèle en passe de devenir un rival. Djokovic l'avait amicalement taclé, sans trop appuyer, lors de cette même cérémonie de Melbourne en février : "Depuis que tu es dans le Top 10, tu ne m'appelles plus pour t'entraîner avec moi." Les deux en avaient rigolé, mais la phrase trottait peut-être dans la tête de Medvedev. Maintenant qu'il a décroché son premier titre majeur, qui plus est en battant Djokovic en finale, et comme il faut, il a gagné une forme de légitimité. Ce n'est plus un rapport de jeunot à vedette, mais de champion à champion.
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Djokovic à Medvedev : "Tu ne m'appelles plus depuis l'année dernière, mais tu es un grand homme"

Qui a gagné l'entraînement d'avant Bercy ?

Alors une dizaine de jours avant Bercy, les deux meilleurs joueurs du monde ont organisé une petite session d'entraînement. "C'était très agréable, selon le Russe. Je pense qu'on a passé un bon moment et un bon entraînement, si on parle tennis. On a discuté après. Je lui ai dit : 'C'est hyper rare que le n°1 mondial et n°2 mondial s'entraînent ensemble.'"
A en croire ce qui a fuité, c'était plutôt intense. "Je ne savais pas à quoi m'attendre ni ce qu'on allait faire, avouait le vainqueur de l'US Open la semaine dernière. Je ne savais pas s'il s'était beaucoup entraîné ces derniers temps. J'ai pris ça comme un bon entraînement. Finalement, c'était top. On a fait deux heures. On a joué un set et des exercices. C'était vraiment super."
Qui a gagné ce set ? "Je me posais la question de savoir si quelqu'un me demanderait le score. Je ne le dirai pas", a souri Medvedev samedi, avant de donner un aperçu de l'intensité du débat : "C'était assez compétitif, du tennis de haut niveau. Ça s'est joué au tie-break. Je ne vous en dirai pas plus." Dimanche, tout le monde verra, tout le monde saura.
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En finale contre Djokovic, Medvedev conscient qu'il devra "jouer (son) meilleur tennis"

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