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Rolex Paris Masters - Gilles Simon, le merveilleux crépuscule d'adieu

Rémi Bourrières

Mis à jour 03/11/2022 à 14:08 GMT+1

A Bercy cette semaine comme à Roland-Garros au printemps dernier, Gilles Simon, qualifié pour les 8e de finale du Rolex Paris Masters après un match de folie mercredi face à Taylor Fritz, est peut-être en train de vivre, au crépuscule de sa carrière, ses plus belles émotions parisiennes, porté par un public français qui ne l'avait peut-être jamais autant célébré comme il se doit.

Au bout de l'effort et du courage : Les temps forts de la victoire de Simon

Une ola à tout rompre, des "Gillou on t'aime" à gorges déployées et même une Marseillaise entonnée à un changement de côté... On a beau gratter dans nos souvenirs, on trouve peu de matches durant lesquels Gilles Simon, plutôt réputé au contraire pour ses facultés à hypnotiser les foules comme ses adversaires, avait autant suscité l'ivresse du public français, comme il l'a fait cette semaine face à Andy Murray lundi et plus encore face à Taylor Fritz mercredi.
A part bien sûr au printemps dernier à Roland-Garros, alors qu'il venait juste d'annoncer que cette année 2022 serait sa dernière, avant d'atteindre un inespéré 3e tour au prix d'une victoire de folie face à Pablo Carreno Busta, sur un court Simonne-Mathieu transformé en marmite.
Sportivement parlant, le Français a sans aucun doute déjà connu quelques belles heures à Paris. Dans l'Ouest parisien, on songe notamment à ses bras de fer (perdus) en cinq sets contre la doublette suisse Stan Wawrinka en 2012 et Roger Federer en 2013. Dans l'Est, n'oublions pas qu'il avait atteint les demi-finales à Bercy en 2012 avec une victoire au passage sur Tomas Berdych, alors 6e mondial. Mais dans la relation pure avec le public français, jamais peut-être Gilles Simon n'avait atteint un tel degré de communion.
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Simon pour son dernier tournoi : "Je vais essayer de mettre tout ce que j'ai sur le terrain"

"C'est vrai qu'il y a une perceptionqui a certainement changé à partir du moment où j'ai annoncé que j'allais arrêter, a-t-il réagi sur ce point en conférence de presse. J'ai senti, dès lors, énormément de bienveillance et de sympathie de la part du public qui finalement ne juge plus le résultat. Il ne faut pas oublier que Jo (Tsonga) aussi est parti cette année. Certaines personnes se sont attachées à nous et au moment où l'on doit partir, je pense que tout le monde a simplement envie que l'on fasse encore quelques bons matches. Les gens ont envie de participer à ces matches. Mais pour ça, il faut être bon. Je me sens très heureux et chanceux d'être parvenu à bien jouer, car c'était ma grande peur."
Ces marques d'affection et même d'amour, Gilles Simon dit les avoir senties tout au long de l'année sur tous les tournois français, et pas uniquement sur les deux plus prestigieux d'entre eux. La différence étant, bien sûr, la caisse de résonnance beaucoup plus importante à Roland-Garros et à Bercy que sur les épreuves Challengers, qu'il aura largement écumées en 2022. Sans parler du symbole et des enjeux éminemment supérieurs. Si le Val-de-Marnais s'était "troué" pour ses deux de Der dans la capitale, pas grand-monde ne lui en aurait voulu. Mais ces deux gigantesques fêtes qu'il nous aura offert sont quand même une merveilleuse manière de se dire adieu. Et donnent à l'ensemble de son œuvre une couche d'éclat parfaitement méritée.
A priori, pourtant, "Gillou" ne fait pas trop le rapprochement – pourtant tellement tentant – entre ces deux "happy-end" parisiens. "A Roland, pour moi, c'était totalement inattendu et même miraculeux de tenir le niveau contre Carreno Busta, vu comment j'avais joué auparavant. Ici, c'est différent. J'ai bien joué ces derniers temps, en match et à l'entraînement. Ma principale inquiétude, elle était surtout d'ordre physique. Mais au moins, je peux me permettre de donner tout ce que j'ai parce que, derrière, il n'y a pas de lendemain, chose qu'il est plus compliqué de faire quand on est dans le "flow" de sa carrière. Ça, ça m'aide."
Si le contexte est en effet bien différent, difficile tout de même de croire que le fait d'avoir si bien réussi à gérer ces deux derniers rendez-vous soit pleinement le fruit d'une coïncidence. Le désormais 188e mondial en convient : "J'ai un avantage, c'est que je suis très vieux, donc je me connais très bien. Ça m'a pris beaucoup de temps, contrairement aux Rafa, Novak qui ont appris ça beaucoup plus vite que nous autre, joueurs français. C'est d'ailleurs l'une des choses dont je suis le plus fier, d'avoir au fil du temps progressé sur moi, sur mon attitude, sur la manière de trouver des solutions même dans les moments difficiles. Ça a été un très long chemin. Mais c'est peut-être pour ça que j'ai réussi à bien gérer ces deux derniers tournois aussi importants que sont Roland-Garros et Bercy."
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